INGÉNIERIE/DIJON. La vente d’Active3D, la start-up créée il y a dix ans dans la maquette numérique, ouvre de nouvelles perspectives à la société d’ingénierie spécialisée dans la construction.
Implantée à Dijon depuis une vingtaine d’années, Archimen vient d’ouvrir une agence à Lyon et renforce ses compétences dans l’énergie et la construction bois.
Dans un secteur - le bâtiment - plutôt morose, Olivier Gaudard, le P-DG, assure que le carnet de commandes est plein pour deux ans.

Il avait été le pionnier en Bourgogne de la maquette numérique pour le bâtiment, plus connu sous son sigle BIM. Cet été, le bureau d’études dijonnais Archimen a vendu à Sopra Steria, le leader européen de la transformation numérique, Active3D, la société qu’Olivier Gaudard, P-DG, avait créé dix ans plus tôt d’une collaboration avec des chercheurs de l’Université de Bourgogne.
Dans le même temps, Archimen (chiffre d’affaires prévisionnel de 6 millions d’€ en 2016, 60 salariés) installe une agence à Lyon, la seconde après Paris, ouverte en 2000, tout en gardant son pied à terre historique - et siège social - de Dijon. Alban Terrin a été recruté en terre Rhône-Alpine pour piloter l’équipe de six chargés d’affaires et d'un projeteur installée dans le quartier de La Part- Dieu.
« Avec l’ouverture de notre nouvelle agence lyonnaise, nous poursuivons notre stratégie de développement régional et confirmons notre volonté de proximité pour une plus grande réactivité », souligne Olivier Gaudard.
Les deux événements sont liés. « L’activité d’Active3D était arrivée à maturité, pour la développer et il fallait des moyens dont nous ne disposons pas », explique t-il.
A l’origine - en 1993 - spécialisé dans le génie climatique, le bureau d’études a aujourd’hui des compétences tous corps d’état pour l’étude et la construction de bâtiments de toutes sortes (équipements publics, industriel et tertaire). Et de nouvelles sont annoncées grâce aux ressources dégagées par la cession d’Active3D.
La culture du BIM

Les énergies nouvelles sont l’un des axes de développement, comme l’illustre un projet d’unité de méthanisation que porte la coopérative agricole La Chanvrière de l’Aube, en Champagne.
Le bâtiment Pic Valmy qui abritera les bureaux et un centre de formation des clusters GA2B (gestion active du bâtiment) et WF (éolien) à Dijon démontre, quant à lui, le travail que le bureau d'études conduit sur l’autonomie énergétique des bâtiments.
Parmi les autres spécialisations qu’Archimen souhaite développer figure la construction bois et plus largement la filière sèche. Un ou deux ingénieurs spécialisés vont être recrutés.
Le bureau d’études dijonnais n’abandonne pas pour autant le BIM (Building Information Modeling), il en fait même son quotidien. « Chez nous, c’est une culture », affirme Olivier Gaudard. L’un des sept départements de la nouvelle organisation de la société lui est dédié et un budget de 60.000 € a été consacré en 2016 à la formation des techniciens à la maquette numérique.
Utilisée en phase de conception pour un partage des informations avec toute l’équipe de projet, la modélisation des données du bâtiment (modèles virtuels 3D) permet d'effectuer des analyses et des simulations (énergétiques notamment) pendant la construction et après, lorsque les résidents l’occupent.
« Nous continuons d’ailleurs de travailler sur le bâtiment intelligent avec le laboratoire LE2i de l’Université de Bourgogne », indique Olivier Gaudard, passionné par l’apport du numérique dans nos futurs espaces urbains avec les possibilités offertes par les objets connectés.
Dans l’immédiat, le discours d’Olivier Gaudard est suffisamment rare dans un secteur comme le bâtiment qu’il serait incongru de ne pas relever : le carnet de commandes est plein pour deux ans, assure le P-DG.

