Porte-drapeau depuis le Premier Empire des céramiques décorées selon la technique raffinée de l’émaillage cloisonné, la Manufacture des Emaux de Longwy 1798 fait le pari de corriger son déficit de notoriété en-dehors de l’hexagone, en mettant le cap sur l'Amérique du nord et l'Asie. Cette année, la manufacture fête les 90 ans de sa fameuse boule Art Déco en invitant de jeunes artistes à la réinterpréter. Découverte en images de ce savoir-faire emblématique que présente tout l'été, l’abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson, avec plus de 250 oeuvres réalisées entre 1796 et les années 1970.

 

La Manufacture des Emaux de Longwy poursuit la série des "Best of 2021" qui ont fait l'actualité de Traces Ecrites News depuis le début de l'année, et va vous accompagner jusqu'à fin juillet.

ARTICLE DÉJÀ PUBLIÉ LE 18 DÉCEMBRE 2020. La pépite du luxe à la française part à la conquête du monde. Réputée dans l'hexagone, La Manufacture des Emaux de Longwy 1798 s'emploie à déployer à l’international ses splendides céramiques décorées selon sa technique inimitable de l’émaillage cloisonné. Ses services de table étaient appréciés de Napoléon 1er, rappelle son président Martin Pietri. L’argument fait mouche auprès de la clientèle asiatique et nord-américaine, très friande de l’artisanat d’art « made in France ».


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Pour étendre son rayonnement, la manufacture de Meurthe-et-Moselle finalise un partenariat avec la plateforme américaine Perigold, spécialisée dans la décoration haut-de-gamme, et négocie auprès des réseaux de distribution chinois. Avec le soutien de Bpifrance, l’entreprise se prépare compte trouver sa place au sein du show-room du spécialise du luminaire Atelier Alain Ellouz à New-York.
« Par comparaison à d’autres fleurons du luxe lorrain comme Daum, Baccarat ou Saint-Louis, nous souffrons d’un déficit de notoriété en-dehors de l’hexagone. L’enjeu consiste à muscler notre marque, afin de passer la part des ventes à l’export de 15 à 50% du chiffre d’affaires », éclaire le dirigeant.

Ce virage marketing et commercial fait écho au tournant créatif entamé il y cinq ans lorsque Martin Pietri a repris l’entreprise en grande difficulté. « Nous avons retravaillé la désirabilité de la marque, avec l’année 2020 en ligne de mire pour le retour à l’équilibre financier », poursuit-il.
La pandémie a quelque peu perturbé ses plans. Mais la PME de 30 salariés garde le cap, à l’image de la collaboration engagée avec de nouvelles signatures, les designers Pierre Gonalons et India Mahdavi.

La boule Art Déco a 90 ans

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Editée pour la première fois en 1931 à l’Exposition universellede 1937 à Paris où ses décors Jungle furent récompensés de la Médaille d'or, la boule Art Déco est rapidement devenue l’emblème de la Manufacture des Emaux de Longwy 1798. Ils s'appellèrent Louis Majorelle, le décorateur du mouvement Art Nouveau de l'École de Nancy dans les années 30, Georges Braque dans les années 60, Danillo Curetti dans les années 80.
Aujourd’hui encore, la boule Art Déco est le support d’expression de nombreux artistes. Pour fêter ses 90 ans, l'entreprise a invité des artistes à la réinterpréter version 21e siècle. Le lauréat du 1er Prix sera édité en série limitée et présenté au public en janvier 2022.

 

• La fabrication d'une céramique étape par étape

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Une modeleuse réalise un vase en plastiline, une sorte de pâte à modeler, à partir de la vue 3D signée du designer français Pierre Gonalons. Cette forme sera ensuite utilisée pour la fabrication d’un moule en plâtre. © Philippe Bohlinger
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La Manufacture des Emaux de Longwy fabrique ses moules. Le plus imposant moule s'élève sur huit étages pour la production de vases de 1,5 m de haut, vendus autour de 40.000 € l’unité. © Philippe Bohlinger
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L’argile est combinée à de l’eau dans un mélangeur, afin d’obtenir la « barbotine ». Celle-ci doit être suffisamment liquide pour couler naturellement dans tous les détails du moule. L’eau s’évacue ensuite par les pores de l’empreinte en plâtre. © Philippe Bohlinger
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La pièce en terre crue transite par l’atelier de réachevage afin de faire disparaître les éventuelles coutures, ébréchures et autres trous. Elle est ensuite cuite à 1.400°C. Ici le tabouret Bishop de la créatrice iranienne India Mahdavi, une des nouvelles signatures de la manufacture. © Philippe Bohlinger

 

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Le laboratoire de couleurs dispose d’une palette de plus de 1.000 nuances ! Particularité qui a son importance, l’émail composé de poudre de cristal et d’oxydes métalliques ne prend sa teinte véritable qu’après cuisson. Cette spécificité implique un paramétrage précis et des essais préalables. © Philippe Bohlinger
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Les contours des décors sont déposés un à un au moyen de calques d’impression. Il s’agit concrètement de feuilles de papier de soie imprimées en sérigraphie dont les décors s’impriment sur la céramique par transfert, tel un décalcomanie. © Philippe Bohlinger
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Un second passage au four (à 750°C cette fois) permet d’obtenir la couleur souhaitée et une céramique qui fait la réputation mondiale des émaux de Longwy. © Emblem / Anne-Emmanuelle Thion

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