mYXpression a levé 2,4 millions d’euros cet été. Cette jeune entreprise biotech développe un test d’aide à la prescription de la biothérapie. Son objectif : doubler le taux de rémission des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, une pathologie qui affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde.


C’est une avancée majeure dans le traitement des maladies auto-immunes. mYXpression, biotech créée en 2016 à Dijon et qui emploie aujourd’hui 7 personnes au sein du Novacenter, près de la maison régionale de l’innovation, a récemment réussi une première levée de fonds de 2,4 millions d’€ afin de développer une solution innovante dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC).

« Cette pathologie résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui se retourne contre lui-même », expose Jean-François Prugnot, le co-fondateur. Or, parmi les biothérapies existantes, il n'existe aujourd’hui aucun outil pour aider le médecin à rationaliser son choix de traitement.

 

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Le test développé par mYXpression, baptisé « RITI », permet au médecin rhumatologue d’obtenir un éclairage pour optimiser sa prescription lorsqu’il fait le choix d’orienter son patient vers une biothérapie. « Des milliards de calculs sont nécessaires pour identifier le meilleur traitement. L’intelligence artificielle va aider le médecin à sélectionner la biothérapie adaptée à chaque patient », précise le dirigeant.  

 

Un marché colossal

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Ancien directeur de ventes dans l'industrie pharmaceutique, Jean-François Prugnot préside mYXpression qu'il a fondée en 2016 avec le biologiste et mathématicien Jean-François Robineau. © mYXpression


Ce test s’appuie sur le séquençage ARNm de l'échantillon sanguin du patient. Ce dernier identifie les biomarqueurs responsables de la dérégulation pour établir sa signature ARN messager qui sera par la suite confrontée à une base de profils d’efficacité. L'algorithme dédié va alors procéder à des milliards de calculs afin de déterminer, biothérapie par biothérapie, leur score d'efficacité pour le patient.

 

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Les enjeux sont colossaux pour la start-up dijonnaise. Cette innovation permettrait de passer de 40 % de rémission à 80 % pour les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Une pathologie qui affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde. Et le test RITI est adaptable à plusieurs maladies auto-immunes. De quoi faire naître des ambitions à la jeune pousse qui s’est donnée deux ans avant de lancer un deuxième tour de table et d'attaquer le marché américain.   

 

Un profil apprécié des investisseurs 

Le premier tour de table de 2,4 millions d’€ concrétisé cet été a conclu un exercice de longue haleine. « Un parcours long et fastidieux de près de deux ans, indique Jean-François Prugnot. Il faut identifier les investisseurs puis les convaincre, mais c’est obligatoire » pour se développer et tenir les objectifs. « C’est un choc émotionnel, mais il n’y a pas d’alternative, au risque de rester coincé sous un plafond de verre, précise-t-il. La levée de fonds permet ensuite de mûrir son projet, de rencontrer des personnes intéressantes qui aident à progresser et à structurer sa pensée ». 

Le profil très complémentaire des dirigeants a ainsi séduit un industriel, qui a décidé d’investir dans cette solution innovante. Jean-François Prugnot était directeur des ventes dans l’industrie pharmaceutique ; Jean-François Robineau, est biologiste, doctorant en mathématiques, il a par ailleurs passé une thèse en intelligence artificielle. Les deux fondateurs ont décidé de s’associer, car ils ont une amie commune atteinte de polyarthrite rhumatoïde. Jean-François Robineau était convaincu que l’une des réponses à ces souffrances était liée au bon choix du traitement, par le biais d’une analyse biologique approfondie, couplée à une approche mathématique innovante. De sorte à proposer aux patients une solution sur mesure dans le choix de leur traitement.

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