MÉTALLERIE/BAS-RHIN. L’entreprise de Sélestat que Rémy Forster avait rachetée en 2010, a redressé la barre et affiche un carnet de commandes bien rempli. Si bien qu’une extension est sérieusement envisagée.
Seul frein à la croissance de Métal Services Forster : les difficultés à trouver du personnel. Le dirigeant a fait appel à des chasseurs de têtes, mais sans succès pour l’instant.

Lorsqu'en 2010, Rémy Forster rachète Alsace Métal Services à l'époque basée à Colmar (Bas-Rhin), l’entreprise comptait 7 salariés, pour un chiffre d’affaires d’1,2 million d’€, avec un carnet de commande ... vide. Aujourd’hui, la société rebaptisée Métal Services Forster pèse 3,4 millions d’€ de chiffre d’affaires, emploie 18 salariés et six intérimaires, et son carnet de commande est rempli pour l’année.
Métal Services Forster est spécialisée dans les charpentes métalliques jusqu’à 40 tonnes, dans la métallerie lourde et légère, les menuiseries en aluminium et les portes automatiques et sectionnelles. « Nous ne faisons pas du standard. Nous nous sommes spécialisés dans le mouton à cinq pattes. Et quand les clients sont satisfaits, ils nous sollicitent pour de nouveaux chantiers », affirme Rémy Forster.
Métal Services Forster a réussi à faire sa place et à gagner une bonne réputation sur le marché, dans sa région et même au-delà. 40% de sa clientèle se trouve en Alsace, le reste est réparti dans toute la France.
Parmi ses clients, de grands groupes de la construction et de la promotion immobilière (Altarea, Olry Arkedia, GA Entreprise, Spie Batignolles), des enseignes de la grande distribution (Leclerc, Cora, Simply Market), et du commerce spécialisé (Darty, Brico Dépôt, etc.). La PME répond aussi à quelques appels d’offres, mais pour le moment, ce n’est pas son cheval de bataille.
Déjà à l’étroit dans les nouveaux bâtiments

Rapidement à l’étroit dans ses locaux de Colmar, l'entreprise a déménagé en 2015 dans de nouveaux bâtiments à Scherwiller, près de Sélestat. Le dirigeant a investi 1,5 million d’€ dans l'immobilier et 130.000 € dans l’achat de nouvelles machines et d’un camion-grue de 19 tonnes. Mais la métallerie qui dispose aujourd’hui de 1.400 m2 (1.000 m2 pour les ateliers et 400 m2 pour les bureaux) commence déjà à se sentir à nouveau à l’étroit…
« Nous ne pensions pas avoir besoin de place aussi vite. Mais comme nous souhaitons investir dans une découpeuse plasma, nous devons d’abord agrandir le bâtiment », prévient Rémy Forster. Ce projet d’extension verra le jour en 2018 ou 2019. Une réserve foncière reste disponible derrière le bâtiment actuel.
Seul frein à la croissance de Métal Services Forster : les difficultés à trouver du personnel. Aujourd’hui, l’entreprise cherche à embaucher des apprentis, ainsi que des CDI, chargés d’affaires, assembleurs, poseurs et un calculateur…
Quatre postes au minimum doivent être créés rapidement. « Nous devons refuser des chantiers car nous n’arrivons pas à recruter », déplore Delphine Forster, la secrétaire de direction.
L’entreprise a fait appel à des chasseurs de têtes, mais sans succès pour l’instant. « Il n’existe plus de formation à nos métiers depuis des années. Les jeunes choisissent souvent la métallerie par défaut, donc ils ne sont pas motivés. C’est vrai que c’est un métier salissant, dans un environnement bruyant, avec du matériel lourd à porter mais c’est un métier passionnant », assure le dirigeant.
D’autant plus qu’un jeune qui fait ses preuves peut vite gagner en responsabilité et grimper les échelons de l’entreprise et de la grille de salaires. S’il parvient à embaucher, Rémy Forster limitera son effectif à 25 personnes. « Au-delà, c’est trop contraignant », dit-il. Il souhaite assurer une stabilité à la société qu’il gère en famille, avec son fils Stéphane, chargé d’affaires, et sa belle-fille Delphine, secrétaire de direction.

Qui est Rémy Forster ?
Rémy Forster, 53 ans, a réalisé toute sa carrière dans la métallerie. Après un CAP et un brevet de compagnon, il réalise son apprentissage de métallier de 1979 à 1981.
Puis il gravit tous les échelons : ouvrier, ouvrier qualifié, chef d’équipe, chef de file, chef de chantier, puis conducteur de travaux chez Eurométal.
En 2010, il rachète Alsace Métal Services à Colmar et devient dirigeant.