L’une des plus anciennes entreprises viticoles de Saône-et-Loire a investi 500.000 € pour concevoir des modules oenologiques au sein de son domaine. Petite révolution au sein de la maison Jean Loron au sud de Mâcon, qui s’amorce dans le contexte de l’ouverture de la Cité des Climats et vins de Bourgogne prévue au printemps prochain.


Depuis le courant de l'année dernière, la Maison Jean Loron accueille particuliers et entreprises qui souhaitent découvrir le monde du vin à son siège à La Chapelle-de-Guinchay en Saône-et-Loire. Casque de réalité virtuelle sur la tête, système de vision à 360°, la maison se plaît à créer des activités à la fois ludiques et pédagogiques autour du vin, tout en transmettant la mémoire d’une entreprise vieille de 300 ans.

Du passé au futur, il n’y a qu’un pas que le PDG Philippe Bardet franchit avec ce projet. « Je l’ai toujours eu en tête. Il fallait trouver le moyen de rendre le vin accessible au public et d’intégrer la mise en scène de notre histoire », témoigne-t-il. Ainsi, trois modules permettent de découvrir des vins simples, mais aussi d'autres plus prestigieux lors d’une visite commentée, tout en faisant partager l’histoire de la production et du domaine. Le visiteur peut notamment découvrir des pressoirs datant de la fin du XIXème siècle : l'un à écureuil et l'autre à grand point.

De cette activité d'oenotourisme sont nés deux emplois dédiés spécifiquement, dans une entreprise qui compte aujourd’hui une centaine de salariés.

 

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Développer un attrait pour les vins du sud

jean lorion exterieur
L'oenotourisme vient compléter une activité qui a généré un chiffre d'affaires de 62 millions d'€ l'an dernier.


Valoriser les vins du sud macônnais est l’un des moteurs de l’initiative de la Maison Jean Loron. « Nous avons la conviction que les vins de notre territoire peuvent se garder » estime Philippe Bardet qui souligne également la présence dans ses caves de 3.000 vieux millésimes datant de 1923. L’entreprise au chiffre d’affaires de 62 millions d’€ en 2022 entend bien s’inscrire comme un acteur incontournable de son territoire. Elle participera au projet transrégional de la vallée de la gastronomie qui doit relier Dijon à la Méditerranée.

Mais surtout, la Maison attend avec impatience l’ouverture, prévue ce printemps, de la Cité des Climats et du vin de Bourgogne, qui, outre Beaune et Chablis, disposera d’un site à Mâcon. Ce dernier mettra notamment en valeur l’histoire du vin, de la vigne, l’environnement, l’agriculture, le monde rural, les traditions populaires, le terroir ou encore les métiers.

L’entreprise qui exporte 50 % de ses vins à l’étranger, pense qu’il reste un potentiel considérable au sud de la Bourgogne alors que le public est plutôt traditionnellement attiré par la partie nord. Elle tente de créer une synergie territoriale entre le Beaujolais et Mâcon par la présence de ses domaines et de châteaux (dont 8 domaines de cuvage). En complément à la vente de vins, elle propose depuis cinq ans des chambres d’hôtes dans le château de Bellevue dans le Beaujolais, à Villé-Morgon (Rhône).  

 

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Faire connaitre des produits cultivés dans une démarche responsable

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L'initiative de la maison viticole vise à valoriser le potentiel des vins du sud mâconnais, moins connus que ceux du nord de la Bourgogne.


Une carte très grand format a été conçue pour les visites oenotouristiques afin de découvrir les vignobles par les sols et sous-sols. La pédagogie s’invite également lors de dégustations thématiques : « Comment les sols et les sous-sols influencent la qualité des vins ? » Rien de très étonnant pour cette entreprise qui compte 150 hectares de vignes, toutes certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE) de niveau III, reconnaissant les exploitations engagées dans des démarches particulièrement respectueuses de l’environnement. Certaines cuvées sont également certifiées Terra Vitis (vin responsable et durable).

La Maison Jean Loron qui a démarré une partie d'exploitation en bio il y a cinq ans, est accompagnée par la start-up lyonnaise Biomédé, dans des recherches scientifiques qui visent à réduire la pollution des sols par le sulfate de cuivre (utilisé dans la culture du biologique pour lutter contre le mildiou). Une des solutions consiste à réalimenter les sols par la phytoextraction :  la méthode cultive des plantes spécifiques qui vont absorber le cuivre afin de régénérer la terre.

Photos fournies par l'entreprise.  

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