De gauche à droite :  Georges Devesa, directeur général de Nutrisens,  Gérard Million, directeur de Cérélab, et Etienne Genet, directeur général de 365 Matins.
De gauche à droite :
Georges Devesa, directeur général de Nutrisens,
Gérard Million, directeur de Cérélab, et
Etienne Genet, directeur général de 365 Matins.

AGROALIMENTAIRE. Rachetée par Dijon Céréales fin 2013, la boulangerie industrielle de Saint-Vit (Doubs) fabriquera les petits pains briochés conçus par les équipes R&D de Cérélab dans le cadre du programme « Farine + » du pôle Vitagora.

Un programme d’investissement de 850 000 € sur deux ans doit accompagner la montée en charge de la production, à hauteur de 6 millions d’unités par an.

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Huit ans après sa labellisation par Vitagora - le pôle de compétitivité porté par les filières agroalimentaires bourguignonne et franc-comtoise -, le programme « Farine + » débouche sur un produit innovant dont la fabrication a été confiée à la boulangerie industrielle 365 Matins implantée à Saint-Vit (Doubs).

Ce petit pain brioché « G-Nutrition » est destiné aux personnes âgées et a été conçu pour combattre ou prévenir la dénutrition, un enjeu de santé publique. Sa forme, sa texture, sa couleur, son goût et évidemment sa composition ont été longuement mises au point pour remplir au mieux leur mission.

Présenté par les partenaires comme un « aliment complet », le petit pain brioché est riche en protéines, fibres, vitamines et minéraux.

Le contrat de commercialisation de cet aliment pas tout à faire comme les autres a été signé ce jeudi 13 mars dans les locaux de 365 Matins où les différents acteurs impliqués s’étaient réunis pour lancer la phase opérationnelle.

Gérard Million, directeur scientifique de Cérélab, le laboratoire de recherche de la filière céréalière Bourgogne - Franche-Comté qui a mis au point le pain G-Nutrition a rappelé les étapes du développement : la création du laboratoire tout d’abord, en 2008 (où 9 autres projets sont en cours), la sélection des bonnes variétés de blé ensuite, puis le positionnement de la filière farine-pain et, enfin, le travail sur la mouture.

« Aujourd’hui, fort de ces recherches, Cérélab a une compétence reconnue dans la connaissance des variétés des blés de demain », explique-t-il.

L'entreprise emploie 30 personnes et pourrait créer 5 à 8 postes supplémentaires.
L'entreprise emploie 30 personnes et pourrait créer 5 à 8 postes supplémentaires.

Un produit jugé efficace

L’étape suivante fut celle du développement du produit, en partenariat avec différents partenaires scientifiques et techniques, comme Virginie Van Wymelbeke, docteur en nutrition au centre gériatrique Champmaillot, à Dijon.

« Souvent, on nous demande de tester un produit. Là, nous sommes intervenus vraiment en amont et ce petit pain tient réellement compte des problèmes fonctionnels, caloriques, nutritionnels et d’assimilation », assure la scientifque.

Le produit défini, des études cliniques en Ehpad et CHU ont permis de montrer sa pertinence. « Une amélioration significative », reprend-t-elle. Les deux dernières phases du développement pouvaient dès lors être lancées : la fabrication et la commercialisation.

Reprise fin 2013 par Dijon Céréales (qui fournira la matière première : la farine), la boulangerie artisanale 365 Matins emploie 30 salariés et réunit toutes les conditions requises : un outil moderne, un savoir-faire et une adaptabilité au process.

365 Matins veut multiplier les petits pains séniors jusqu'à 6 millions d'unités annuelles.
365 Matins veut multiplier les petits pains séniors jusqu'à 6 millions d'unités annuelles.

850 000 € d'investissement

« Le pain G-Nutrition est un produit relativement complexe à fabriquer », confie Etienne Genet, nouveau directeur général de 365 Matins. « Le cahier des charges n’est pas évident à tenir en termes de cuisson, de mise en forme, de levée. Il fallait trouver les meilleures solutions techniques ».

La production a démarré fin 2013 et va monter en puissance pour atteindre un objectif de six millions de petits pains d’ici deux ans, soit 24 000 par jour. « Une révolution pour l’entreprise », poursuit Étienne Genet, qui estime que 5 à 8 emplois pourraient être créés.

Soutenu par un prêt Bpifrance, un plan d’investissement de 850 000 € est programmé sur deux ans, qui comprend notamment une chaîne de conditionnement dédiée à la longue conservation.

De son côté, la société lyonnaise Nutrisens, autre partenaire du projet, assurera la commercialisation sur le marché du Grand Est, puis hexagonal, enfin européen. « Nos équipes ont déjà démarré la présentation du produit, à nous de transformer l’essai », s’enthousiasme Georges Devesa, son dirigeant.

Vitagora, ses marchés et son business

Doté d’un budget de 2,5 millions d’€, « Farine + » fut le premier projet du pôle Vitagora labellisé au titre du FUI (Fonds unique interministériel) en 2007. Le pain G-Nutrition est l’aboutissement de l’un des axes de recherche du projet, mais d’autres sont en cours, autour de l’agro-écologie, par exemple, via des mini-fermes pilotes, dites fermes d’excellence.

« Ce pain G-Nutrition, c’est la réussite commerciale d’un projet de R&D », se félicite Christophe Breuillet, directeur de Vitagora. « Au niveau du pôle, nous avons la volonté d’accompagner la mise en marché. Cette année d’ailleurs, nous avons recruté deux stagiaires marché, l’un pour l’ensemble du monde, l’autre pour la Russie, dans un souci, toujours, de faire du business ».

Vingt à trente nouveaux projets sont soutenus chaque année par le pôle, dont 4 à 6 labellisés par le FUI.

Crédit photos : Traces Ecrites et Dijon Céréales.

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