Spécialiste de la mise en peinture industrielle à Rhinau (Bas-Rhin), Jetlaque travaille surtout avec des équipementiers automobiles. La PME souhaiterait réduire sa dépendance envers ce marché en se développant davantage dans le domaine médical et dans les transports électriques.


Mettre en peinture, Jetlaque Industrie s'y connaît. L'entreprise basée à Rhinau (Bas-Rhin) est spécialisée dans ce type d'habillage des pièces en matériaux composites pour des applications dans les poids lourds, les engins spéciaux et de chantiers, les véhicules militaires, les bus… Cette activité automobile représente 80% de son chiffre d’affaires d'un total de 4,5 millions d’euros en 2021. Les 20% restants sont réalisés sur le marché des machines industrielles et médicales.

Pour réduire sa dépendance au secteur automobile, l’entreprise suit une stratégie de diversification. Elle vise surtout les marchés du médical et des transports électriques. Dans ce second secteur, elle a décroché un premier contrat cette année en Alsace. Elle souhaite prospecter en Allemagne où elle possède ses clients historiques. 

Jetlaque Industrie qui emploie 35 salariés et entre 15 et 20 intérimaires, réalise en effet 99% de son chiffre d’affaires à l’export, avec la quasi-totalité des commandes en provenance d'Allemagne (*). « Du fait de notre histoire et de notre implantation géographique, le marché allemand est relativement facile d'accès pour nous. Nous réfléchissons à créer une société commerciale outre-Rhin », annonce Christophe Eckenfelder, le directeur général de l’entreprise.

 

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Jetlaque Industrie envisage également de se lancer dans la production de pièces. Une collaboration pourrait se nouer avec une start-up strasbourgeoise qui conçoit une imprimante 3D capable de fabriquer des pièces en matériaux composites de grande taille. « Il serait intéressant pour nous de ne plus rester seulement sous-traitant. Nous n’avons pas encore reçu de demandes de fabrication pour le moment, mais c’est une prestation que nous pourrions proposer à nos clients », explique le dirigeant.

Sur le marché des petites et moyennes séries, Christophe Eckenfelder est persuadé qu’il y a une place à prendre car la plupart des acteurs produisent en grandes séries à partir de différents moules. Alors que l'impression 3D présente l’avantage de pouvoir sortir différentes pièces à partir d’une seule machine.


A la pointe de la digitalisation

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Le marché automobile, notamment allemand, représente 80 % des débouchés de l'entreprise. © Julie Giorgi


En plus de la mise en peinture, Jetlaque Industrie propose d’autres opérations à valeur ajoutée comme le collage, l’assemblage, la logistique. Et la PME bas-rhinoise a mis la qualité, la digitalisation et les économies d’énergie au rang de ses priorités.

Depuis cinq ans, elle a développé et mis en place une application de gestion des anomalies, puis elle a investi dans un système de gestion technique centralisée. Grâce à deux bornes interactives et une douzaine de tablettes numériques déployées cet été dans les deux halls de production à Rhinau, le système assure la diffusion et la traçabilité des informations. 

« L’idée n’est pas d’apporter une contrainte à nos équipes, mais un service supplémentaire. Grâce au digital, nous avons gagné en productivité, en réactivité et en qualité », assure Christophe Eckenfelder. Depuis 2016, environ 250.000 euros ont été investis dans ces outils numériques et l'ensemble des salariés ont été formés à leur utilisation.

 

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En 2018, l’entreprise a également installé des compteurs gaz et électriques connectés afin de réduire sa consommation d’énergie et son impact sur l’environnement. Elle vise désormais la certification Iso 50001 en management de l’énergie. « Nous avons accéléré notre démarche cette année, car pour 2023, nous nous attendons à des coûts de l’énergie multipliés par 3 ou 4 », souligne le directeur général. 

 

(*) L'entreprise a remporté en juin dernier la catégorie Export transfrontalier des Trophées Alsace Export des CCI.


Qui est Christophe Eckenfelder ?

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© Julie Giorgi
Titulaire d'une maîtrise en génie industriel et d’un master en logistique à l’Université de Strasbourg, Christophe Eckenfelder a démarré sa carrière chez Sony en tant que manager de production. En 2001, il entre chez Jetlaque Industrie au poste de directeur industriel, pour en devenir directeur général en 2020. Le poste de président est occupé par Yvon Nossereau, le fondateur en l’entreprise en 1995.

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