Sherwin-Williams investit 45 millions d’€ en Saône-et-Loire. Concertation ouverte sur le trafic de poids-lourds dans la traversée de Besançon. La Zone à faibles émissions (ZFE) de Strasbourg inquiète les entreprises. Le Pôle textile Alsace dans l’après-masques. Socotec embauche en Bourgogne-Franche-Comté et la filière bois dans le Grand Est.


• Sherwin-Williams implante un pilote industriel en Saône-et-Loire pour des vernis alimentaires sans bisphénol A

 
Déjà présent à Tournus (Saône-et-Loire) avec une usine de peintures et vernis industriels de sa filiale The Valspar qui emploie 150 personnes et réalisait un chiffre d'affaires de 83,2 millions d'€ en 2019, le groupe américain Sherwin-Williams y implante un pilote industriel pour une nouvelle génération de vernis sans Bisphenol A (BPA). Cette technologie est destinée aux emballages en métal léger des aliments et boissons, type canettes.
Depuis 2015, la loi française suspend l’importation et la mise sur le marché de tous conditionnements contenant du Bisphénol A destinés à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires. « Sherwin-Williams développe déjà plusieurs vernis certifiés Cradle to Cradle Platine répondant aux exigences de la sécurité sanitaire des matériaux et homologués en Europe », indique l’entreprise qui n’a pas souhaité s’exprimer hors communiqué et mails. Le vernis – une résine – est appliqué à l’intérieur des contenants.
La présence d’un centre de recherche au sein de l’usine Valspar justifie le choix bourguignon pour l’implantation du pilote industriel. L’investissement s’élève à 45 millions d’€ comprenant une construction nouvelle à côté de l’usine de Tournus, et les équipements. Il est subventionné par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à hauteur de 800.000 € à travers le Fonds de Relocation et de Transition vers une Économie Décarbonée. Des financements complémentaires de l'État et de Bpifrance viendront soutenir le projet, indique l’Agence Economique Régionale (AER). Le nombre d’emplois annoncés est de 20 – 25 (opérateurs, chef d’équipe, project manager, ingénieur recherche et procédé .. ). C.P.

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 • Concertation ouverte sur le trafic de poids-lourds dans la traversée de Besançon

 

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La RN 57 à hauteur du parc des expositions de Micropolis. © Grand Besançon Métropole


Cela pourrait ressembler à une marche arrière, mais c’est en fait une avancée pour Anne Vignot, la maire écologiste de Besançon qui retire, à la demande du préfet du Doubs, l’arrêté municipal du 22 juin interdisant l’accès de la RN57 aux poids-lourds de plus de 3,5 tonnes en transit. Le préfet s’engage à lancer une concertation  « avec l'ensemble des communes, départements, associations d'usagers de la route et fédérations de transporteurs routiers. » La Fédération Régionale des Transports Routiers avait vivement réagi, alertant que « 85% des transports de marchandises se font sur moins de 150 kilomètres, l’impact est direct sur les entreprises locales. »
La maire qui s’est toujours émue du trafic engendré par la RN 57 « alors qu’il existe des alternatives autoroutières » et de la contribution du trafic des poids lourds aux embouteillages quotidiens domicile-travail, s’est dit satisfaite de l’ouverture d’une négociation : « une  prise de position qui tranche avec les positions précédentes de l’Etat. »
Le sujet de la traversée de Besançon, – vieux d'une trentaine d'années, jamais abouti – était sur la table du conseil municipal le 24 juin puis de Grand Besançon Métropole, le 29. Le projet présenté par l’Etat a reçu un avis favorable, les élus écologistes votant contre et Anne Vignot s’abstenant.
Estimé à environ 130 millions d’€ non encore financés – ils doivent l’être dans le  prochain Contrat de Plan Etat Région 2023 - 2027 –, l’aménagement des 3,5 km prévoit dans sa variante finale : 2x2 voies en intégralité, une vitesse limitée à 70 km/h, un réseau de modes doux parallèle, dont des aménagements importants en faveur du vélo.
Concernant le financement, Grand Besançon Métropole est sur la position d’une participation de 25% maximum et sous réserve de points d’amélioration comme la jonction avec le quartier de Planoise et sa protection photonique, un volet paysager important et … la recherche « d’une solution pérenne de report des trafics de transit des poids lourds sur l’autoroute. » C.P.

 

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vignettejaune La Zone à faibles émissions (ZFE) de Strasbourg inquiète les entreprises

 

Ci-contre : En 2028, les véhicules devront arborer la vignette jaune Crit’Air 2 (véhicules essence et diesel récents et moins polluants) ainsi que les poids lourds, pour traverser l’agglomération de Strasbourg. © P. Brieux/ Wikimedia Commons

 

Le monde économique n’a pas caché sa perplexité et son inquiétude aux élus de l’Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin), quant à la future Zone à faibles émissions (ZFE) de l’agglomération, lors de la restitution de sa consultation devant la presse ce 29 juin. La capacité à adapter la flotte au calendrier d’interdiction progressive de 2022 jusqu’au 1er janvier 2028 pour les véhicules de vignette Crit’Air 2 motive leur point de vue.
Selon l’analyse de ce parc qui constituait un objet principal de l’exercice, à ce jour seuls 4 % des poids-lourds et 4 % des véhicules utilitaires sont en-deçà de Crit’Air 2 (soit donc les étiquettes 1 ou E pour électrique) parmi les 900 entreprises répondantes, implantées dans l’agglomération (508) ou en dehors mais actives en son sein. « Le challenge 2028 sera très difficile à relever », insiste Vincent Triponel, président de la commission développement du territoire de la CCI Alsace Eurométropole. Or compte tenu des durées d’amortissement de six ans et plus, l’acquisition des véhicules adaptés pèsera sur les comptes. La CCI, ainsi que ses homologues des métiers et de l’agriculture, demande une évaluation précise d’ici à 2024 – ce qui devrait être le cas.
Quand bien même l’adaptation se fera, la CCI pointe une insuffisance d’infrastructure d’avitaillement en mode de propulsion alternatif au moteur thermique (stations de gaz naturel de ville GNV, de recharge électrique…)  dont il ne reste que quelques années pour la combler.
S’agissant des salariés, ils utilisent à 85 % leur véhicule personnel pour se rendre au travail dans l’agglomération, très majoritaires en voiture Crit’Air 2 et au-delà, et en résidant souvent (environ la moitié) hors de l’agglomération. Ce qui soulève des difficultés complémentaires.
La présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, a promis des « dérogations » et assuré que « la ZFE ne doit pas empêcher de travailler, elle ne doit pas pénaliser les entreprises. » La concertation va se poursuivre. M.N.

 

pvffevrier 


• Le Pôle textile Alsace entre dans l’après-masques

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Le Pôle textile Alsace a fabriqué 1,4 million de masques en deux mois, en 2020.


Présentée à l’assemblée générale du 25 juin tenue à Mulhouse (Haut-Rhin), la feuille de route 2021-2023 du Pôle textile Alsace reprend le fil des thèmes amorcés lors des trois années précédentes et l’adapte à la crise sanitaire qui a elle-même bouleversé le calendrier et les priorités. L’année 2020 restera en effet marquée par la mobilisation dans l’urgence de la filière pour produire des masques anti-Covid. « Mi-mars, nous avons fédéré en quelques jours 40 entreprises qui ont fabriqué ensemble et en deux mois 1,4 million qu’ils n’auraient pu sortir seuls. A ce chiffre s’ajoute un volume à peu près équivalent produit de façon autonome par 12 autres entreprises », relate Benoît Basier, président du pôle textile Alsace.
Passé cette phase « qui a évité le chômage partiel à ces sociétés », est apparue la nécessité « de se doter d’outils pérennes, de prototypage, test, homologation… », poursuit le président, par ailleurs dirigeant de la corderie Meyer-Sansboeuf de Guebwiller (Haut-Rhin) et initiateur de l’usine de masques Barral à Rouffach (Haut-Rhin) dans une partie des locaux de l’usine automobile Mahle-Behr. Il en résulte en particulier le centre de tests de masques grand public initié par le pôle et qui poursuit son activité dans les laboratoires de l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse.
Le renforcement de la coopération avec la recherche forme l’un des axes principaux de la nouvelle feuille de route, au même titre que la contribution à la transition écologique notamment part le développement d’offres biosourcées, et que le digital. La récente « Marketplace-Textile » génère un réseau numérique entre professionnels pour des mises en commun, des réponses groupées, des coups de pouce temporaires de solutions technologiques, produits finis et semi-finis, matériaux, stocks dormants, etc.
L’association de la filière textile compte 72 entreprises adhérentes (+ 16 en deux ans) dont huit sur dix sont des PME. A l’échelle du Grand Est, le secteur recense 500 entreprises et 20.000 emplois dont 10.000 directement en production. M.N.

 

 bpbfc

 

 Socotec embauche en Bourgogne-Franche-Comté

Le spécialiste des contrôles techniques Socotec est engagé dans un programme de recrutement d’un peu plus de 50 collaborateurs en Bourgogne-Franche-Comté d’ici à la fin de l’année. Les effectifs supplémentaires, qui viendront renforcer les équipes actuelles de 182 personnes, s’inscrivent dans un plan d’embauche national d’un millier de personnes pour le groupe de gestion des risques dans les infrastructures et la construction.
Dans la région, il est porté par des spécialités industrielles qui constituent des points forts de Socotec, comme le nucléaire ou la plasturgie, ainsi que des références de choix dans les infrastructures d’énergie et les projets de construction. Le groupe a ainsi accompagné le déploiement du réseau de chauffage urbain de Mâcon (groupe Engie) et la réhabilitation du siège du Crédit agricole de Besançon. Dans la ville comtoise, il est chargé par Vinci d’évaluer la présence d’amiante et de plomb en préalable à l’édification de la Cité des savoirs et de l’innovation. M.N.

 

• La filière bois recherche plus de 7.500 emplois dans le Grand Est

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 Fibois Grand Est a développé un outil numérique pour aider la filière à recruter : 2.500 postes en Grand Est ne sont pas pourvus à ce jour. © Traces Ecrites


La filière forêt-bois du Grand Est mise sur le numérique pour résoudre son déficit de bras. Alors qu’elle annonce vouloir embaucher 7.500 à  9.200 salariés d’ici à la fin de l’année, elle a lancé une plate-forme web pour la mise en relation entre les personnes en recherche d’emploi et les entreprises. Environ 2.500 postes proposés ne sont pas pourvus à ce jour.  
L’outil comprend un job-board qui permet de répertorier l’ensemble des offres à partir de plusieurs sources (Pôle emploi, Apec, les sites de recrutement en ligne…) et procède à une mise à jour hebdomadaire. Pour postuler, le candidat est renvoyé sur le site web émetteur de l’offre qui l’intéresse. En parallèle, la plate-forme s’alimente de nombreuses données sur le marché de l’emploi régional de la filière : cet « observatoire dynamique » identifie les spécialités en tension (poseurs, charpentiers…) et permettra de construire une prospective de plus long terme sous la forme d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
Dévoilé le 23 juin aux membres de la filière, l’outil a été développé sous l’égide de l’interprofession Fibois Grand Est, dans le cadre du programme régional « Des hommes et des arbres », labellisé Territoire d’innovation. En Grand Est, la filière forêt-bois représente 55.000 emplois, soit 2,6 % du total des salariés de la région et elle forme chaque année quelque 4.300 jeunes. M.N.

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