INFORMATIQUE. L’éditeur de logiciels de Mulhouse reste fidèle à sa posture : la technologie au service de l’entreprise, et pas l’inverse.

Président de Rhénatic, structure fédérative des TIC (technologies de l’information et de la communication) en Alsace, Patrick Hett, le PDG de Kimoce consacre 18 à 21 % du chiffre d’affaires annuel au développement de logiciels dédiés aux fonctions support : achats, services généraux, logistique, service après-vente, gestion des bâtiments...

Les «parents pauvres» selon le dirigeant, des gros éditeurs de logiciels mondiaux, mais qui donnent à la PME la perspective de quadrupler de taille ces cinq prochaines années.

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Voilà bientôt vingt ans que Patrick Hett promène avec élégance sa silhouette dans le petit monde économique alsacien, pour prêcher la bonne parole du numérique.

Il préside d’ailleurs actuellement Rhénatic, la structure devenue grappe d’entreprises représentative en Alsace de l’univers souvent nébuleux des TIC (technologies de l’information et de la communication).

Sa société Kimoce à Mulhouse (Haut-Rhin) a traversé avec succès les multiples bouleversements technologiques qui ont marqué ce secteur.

Les supports ont totalement changé, mais sa propre finalité n’a pas varié, elle les transcende : mettre les atouts de l’informatique au service du développement des entreprises.

«L’innovation, nous en faisons continuellement en consacrant 18 à 21 % du chiffre d’affaires annuel à la R&D et notre profil de départ est celui d’ingénieurs.  Mais l’innovation pour l’innovation, cela ne sert à rien. Il faut qu’elle se transforme en facteur de compétitivité pour l’entreprise cliente», énonce Patrick Hett.

L’objet de Kimoce, ce sont les fonctions support : achats, services généraux, logistique, service après-vente, gestion des bâtiments...

Des «parents pauvres», selon Patrick Hett, car ils n’intéressent pas ou peu les gros éditeurs de logiciels mondiaux, concentrés pour leur part sur les finances, la comptabilité, les RH, le commercial.

«Or, elles sont un formidable gisement d’économies. La gestion du patrimoine mobilier et immobilier, par exemple, représente souvent le deuxième poste de charges après les salaires».

Kimoce intervient aussi bien auprès des entreprises que des administrations, en particulier dans les services chargés des moyens généraux.

Un domaine presque aussi vieux que le monde, selon le PDG qui en a trouvé une référence historique inattendue  : «Le premier directeur des moyens généraux, ce fut Dom Pérignon, dans son poste de cellérier (*) de l’abbaye Saint-Pierre d’Hautvillers, en charge de l’économat et de la gestion des vignes».

Croissance externe à terme

Nous sommes à présent au début du XXIème siècle et pour ses clients,  la PME mulhousienne fabrique non du champagne, mais  des plates-formes logicielles, des ensembles de produits soft qu’elle conçoit elle-même.

Modulable selon les besoins spécifiques, l’offre se structure autour de trois gammes de produits : achats/services généraux/environnement de travail, SAV/logistique, patrimoine/infrastructures.

Ces activités ont  procuré un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’€ l’an dernier, dont 20 % hors France. Kimoce emploie 43 salariés dont 16 en R&D, elle a procédé à une dizaine d’embauches en un an.

Elle souhaite aller bien plus loin. Les vingt ans d’existence qui seront atteints l’an prochain donnent l’occasion de poser un peu les valises pour réfléchir à une stratégie de développement de long terme.

Il en ressort l’objectif «d'atteindre 15 millions d’€ de chiffre d'affaires en 2018 pour devenir une "ETI" (entreprise de taille intermédiaire) à l’échelle de notre secteur morcelé en petites entreprises. indique Patrick Hett.

Le dirigeant reconnaît que l'objectif est ambitieux. «Mais l’édition de logiciels est une filière qui, désormais sortie de l’âge de la création de boîte au fond du garage, a besoin de se consolider. Et nous souhaitons être un acteur de ce mouvement», ajoute t-il.

La stratégie de développement passera par la croissance externe.

(*) Titre d’office qu’on donne dans un monastère au religieux ou religieuse qui prend soin de la dépense de bouche et du temporel.

Crédit photos : Christian Robischon.

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