Le fabricant de pièces de fixation pour l’industrie automobile par le procédé de la frappe à froid déménage son usine d’Ornans sur la même commune. Il l’a veut particulièrement novatrice en terme d’environnement.
« Nous allons passer d’un village au bord de la Loue à une usine en avance sur son temps », résume Sébastien Lorillard, directeur de ITW Rivex à Ornans. L’équipementier historiquement implanté dans la petite ville du Doubs, traversée par la rivière Loue, va déménager non loin de là, sur la zone industrielle des Épenottes, en face de l’entreprise Guillin. Vétustes, les bâtiments construits au fil du développement de l’activité, revêtent en outre l’inconvénient de ralentir le flux de production.
La nouvelle usine, de 12.000 m2 (plus 900 m2 de bureaux) assurera une production continue de façon à la gérer selon la méthode du Lean Manufacting, qui recherche l'optimisation de la performance en matière de coût, qualité et délai. L’investissement approche les 30 millions d’€, 25 millions pour le bâtiment et son équipement (des ponts roulants notamment) et environ 5 millions de nouvelles machines.
Le déménagement s’étalera tout au long de 2023. Pendant un an, la production se déroulera simultanément sur les deux sites. Car pour le fabricant de vis et boulons pour l’industrie automobile, il n’est pas question d’interrompre les livraisons. En outre, tout le parc machines sera déplacé : des presses imposantes de frappe à froid, le procédé adapté à la fabrication d’éléments de fixation métalliques pour l’automobile. De nouveaux outils complèteront le parc actuel, presses et machines de taraudage, à cette occasion modernisé.
Des critères environnementaux assez poussés

« L’augmentation de capacité permet d’être prêt pour se positionner sur le véhicule électrique », commente Sébastien Lorillard. L’entreprise travaille pour une grande partie pour des constructeurs européens, PSA et Renault en direct, d'autres par l’intermédiaire d’équipementiers de premier rang comme Faurecia.
L’usine « en avance sur son temps » qu’évoque le directeur ne s’illustre pas uniquement par l’organisation industrielle. Le bâtiment construit avec une charpente en bois et une ossature en béton développe des critères environnementaux poussés qui visent la certification ISO 50001. L’industriel souhaite en premier lieu optimiser l’énergie fatale de son process. Elle sera récupérée pour le chauffage des lieux et leur rafraîchissement l’été. Les besoins seront complétés par une pompe à chaleur.
L’isolation du bâtiment a par ailleurs été dimensionnée pour éviter la surchauffe en été. Enfin, 4 500 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit produiront un gigawatt par an, ce qui représente 15% de l’électricité consommée annuellement.
Pour réaliser son projet, ITW Rivex a obtenu le soutien du plan de relance automobile à hauteur de 800.000€ et en juillet, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a accordé une subvention de 200.000€ au titre de la décarbonation de son activité.
L’entreprise d’Ornans qui emploie 120 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 37,5 millions d’€, fait partie du groupe américain ITW (Illinois Tools Works). Fabricant de systèmes de clouage et de fixation pour l’industrie et le bâtiment, il emploie 43.000 salariés dans le monde et réalise un chiffre d’affaire de 13,4 milliards de $.

Pour relocaliser sa nouvelle usine, projet qu’il caressait depuis un moment déjà, le directeur de Rivex a reçu le soutien de facilitateurs, la commune d’Ornans et plus particulièrement l’Etablissement Public Foncier de Bourgogne-Franche-Comté dont elle est membre. Cet organisme qui fait des réserves foncières pour le compte des collectivités, s’est engagé à acquérir le site de l’ancienne usine puis, après avoir fait démolir des bâtiments, le restituera à la collectivité qui pourra en disposer pour ses projets futurs d’habitat ou d’activités.
La construction de la nouvelle a été confiée à BEJ Projelec à Audincourt (Pays de Montbéliard) qui, en plus des études d’ingénierie, la réalise en entreprise générale. La date de livraison prévue est fixée à octobre 2022, soit moins de deux ans, les terrassements ayant débuté en juillet.