SUCCESS-STORY. Pour le groupe Isosta, la crise n'est pas un prétexte à arrêter les investissements.
Ces 3 dernières années, 9 millions ont été injectés pour réorganiser les flux de l'usine de Sens (Yonne) par métiers et pour booster la R&D, passée de 7 à 12 personnes.
Le leader français des panneaux sandwich et de remplissage pour le bâtiment parie sur l'innovation et l'international pour poursuivre sa croissance.
A Sens (Yonne), on appelle encore PSI (Panneaux Sandwichs Isosta), la fabrique de panneaux sandwich et de portes, aujourd'hui filiale d'un groupe de 60 millions de chiffre d'affaires. Malgré la localisation du siège social de la holding Aramis à Bordeaux, toutes les fonctions commerciales, de marketing et de recherche et développement (R&D) demeurent à Sens.
C'est là que Jean-Pierre Souchaire a construit le groupe, essentiellement par croissance externe, avant de le revendre par étapes, de 2003 à 2008, à la famille Micouleau qui, avec les gouttières aluminium Dal'Alu, porte un nom bien connu dans le monde du bâtiment.
«Lorsque nous avons racheté Isosta en 2003, le groupe pesait 25 millions d'€, aujourd'hui nous avons plus doublé le chiffre d'affaires», indique Jean-Baptiste Micouleau, président de la holding.
Depuis la tour Monparnasse bâtie avec des panneaux sandwichs, Isosta a apposé sa signature sur plusieurs bâtiments à l'architecture complexe. Celui dont le Pdg est le plus fier est sans doute le lycée Marianne à Montpellier qui ouvre en cette rentrée scolaire. 17 000 triangles d'aluminium articulés épousent la forme du bâtiment.
Dans l'Est, Dijon est la plus large vitrine du groupe avec le nouveau siège de France Télécom, le centre de commandes de la LGV Rhin-Rhone, et bientôt, le dépôt du tramway.
Décliné en trois familles de métiers, le savoir-faire de l'entreprise repose sur les techniques de collage de différents matériaux appliquées à plusieurs secteurs d'activités : les façades, activité historique, l'habitat (toitures de vérandas, volets battants, portes aluminium) et l'industrie (cloisons pour les salles blanches).
Cap sur l'international, pour commencer l'Europe.
Dans ces secteurs très concurrentiels, le leader français des panneaux sandwich et de remplissage pour le bâtiment parie sur l'innovation et l'international pour poursuivre sa croissance. «En France, nous sommes de plus en plus souvent face à des concurrents étrangers, alors pourquoi ne pas nous aussi franchir les frontières ?», s'interroge Thierry Buonanduci, directeur général d'Isosta.
L'entreprise a déjà remporté quelques contrats en Espagne, mais la croissance externe semble la plus appropriée pour passer la vitesse supérieure.
Sur le marché intérieur, Isosta a une carte à jouer avec la nouvelle réglementation thermique des bâtiments. Au prochain Batimat, la référence des salons professionnels du bâtiment, qui se déroulera du 7 au 12 novembre, Porte de Versailles à Paris, l'entreprise présentera une gamme de bardages horizontaux en aluminium doublés d'une isolation, avec en ligne de mire la réhabilitation des maisons individuelles. En attendant des solutions d'isolation par l'extérieur, plus particulièrement adaptées au tertiaire…
L'innovation par le design
Une autre facette de l'innovation, par le design, a dernièrement motivé une 1ère collaboration avec l'école Boulle qui forme aux métiers d'art, de l'architecture intérieure et du design. Un groupe de 10 étudiants du département "Design produits" a planché individuellement pendant quatre semaines sur une porte d'entrée innovante, industrialisable et commercialisable.
Résultat : pas de projet de science fiction, mais un regard esthétique et fonctionnel et, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, avec peu d'électronique. Le projet lauréat (voir visuel ci-dessus), : une porte dont le vitrage s'obscurcit ou s'éclaircit en fonction de la présence humaine sera présenté à Batimat. Avec peut-être même un prototype, et voire, plus tard, un projet industriel.
Photos: Traces Écrites et École Boulle.