FABRICATION ADDITIVE/VOSGES. Inori a levé 1,5 million d’€ en vue de commercialiser sa solution d’emballage 3D par fabrication additive « Pack&Strat ».
Cette plateforme d’innovation implantée à Saint-Dié (Vosges) entend séduire les fabricants de pièces industrielles haut-de-gamme et les emballeurs.
La structure qui associe vingt partenaires industriels et financiers vise 6 millions d’€ de chiffre d’affaires d’ici 2020.

 

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A partir du fichier numérique de conception d’une pièce, Inori est en mesure de fabriquer son emballage 3D. © Philippe Bohlinger.

 

A partir d’un logiciel couplé à une station de découpe cutter, la solution Pack&Strat réalise, couche après couche, l’exacte contre-forme d’un objet à conditionner en carton, liège ou bois.

 

Le vosgien Inori (pour Innovation sur les outillages rapides intelligents) à l’origine de cette solution d’emballage 3D par fabrication additive, a déjà convaincu Bugatti en Alsace pour le conditionnement des pièces des prestigieuses Chiron et Vairon. La société Seco Tools dans le Cher l’a également adoptée pour ses outils spéciaux.

 

Cette plateforme d’innovation au statut de « société par actions simplifiée » vient de lever 1,5 million d’€ auprès de ses actionnaires, la Caisse des Dépôts, la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne Ardenne et la structure de recherche Cirtes, pour le déploiement commercial de Pack&Strat.

 

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« Le conditionnement constitue bien souvent la dernière fonction chez un industriel. Le manque d’attention accordé à cette étape peut être préjudiciable en termes d’image pour des produits à forte valeur ajoutée », expose Claude Barlier, président d’Inori.

 

« Certes, il existe des solutions d’emballage à partir de polystyrène injecté pour les grandes séries. Mais, aucune solution industrielle n’avait été jusqu’alors imaginée pour le conditionnement des petites séries ou pièces unitaires », poursuit le dirigeant de la petite entreprise qui emploie cinq personnes à Saint-Dié (Vosges).


Brevet délivré pour la Chine, l’Europe et le Canada

 

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L'emballage épouse parfaitement la forme de la pièce. © Philippe Bohlinger.

 

A partir du fichier numérique de conception d’une pièce, Inori est en mesure de fabriquer son emballage 3D. En l’absence de fichier, la société scanne numériquement le produit :   « Cela prend  quelques minutes. »

 

L’entreprise propose sa solution complète associant un logiciel à une machine de découpe d’un fabricant suisse, mais aussi le logiciel seul à intégrer à des machines existantes de découpe cutter, micro-fraisage, laser, etc.


Inori aura patienté dix ans entre le dépôt du brevet de Pack&Strat en 2007 et le lancement de sa commercialisation. « En raison de l’importance du marché ciblé, nos conseillers en propriété industrielle nous ont suggéré d’attendre la délivrance du brevet avant de lancer la commercialisation », détaille le dirigeant.

 

La Chine aura été la première à délivrer le brevet en 2015, suivie en 2016 de l’Union européenne, puis du Canada. Les Etats-Unis et le Japon devraient leur succéder cette année.

 

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Le logiciel de stratoconception peut-être couplé à une machine de découpe cutter, micro-fraisage ou encore laser existante. © Philippe Bohlinger.

 

Inori a vu le jour en 2012 pour déployer la technologie de fabrication additive par « stratoconception » brevetée par Claude Barlier en 1991. Une technologie qui consiste à fabriquer un objet, couche après couche, par empilement de feuilles de matériaux.


« Nous avons commencé à fabriquer des pièces par stratoconception et à les envoyer à nos clients, des grands groupes comme Areva, Airbus ou PSA, mais aussi des ETI. Cependant, nous rencontrions parfois des difficultés à expédier ces pièces complexes et coûteuses », se remémore Claude Barlier, co-auteur de l'ouvrage Fabrication Additive : du Prototypage Rapide à l'Impression 3D (éditions Dunod, 2015).

 

Inori a eu l’idée d’exploiter les fichiers numériques des pièces pour générer des emballages sur-mesure en négatif. C’est ainsi qu’est née la solution Pack&Strat.

 

La société cible les secteurs de la pièce industrielle et des emballeurs. Son business-model anticipe un chiffre d’affaires de 2 millions d’€ pour le premier exercice et de 6 millions d’€ en 2020.

 

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© Philippe Bohlinger.

Qui est Claude Barlier ?


Originaire des Vosges, ce professeur de l’Institut Mines-Telecom a cofondé le Cirtes (Centre européen de prototypage rapide et outillage rapide) en 1991 à Saint-Dié.

 

Ce centre privé labellisé « structure de recherche contractuelle » a pour objectif de réaliser plus de la moitié son chiffre d’affaires (1,9 million d’€ en 2015) en contrat de R&D pour le compte de tiers.


« Nous avons créé Inori en 2011 avec une vingtaine de partenaires industriels pour avancer vers l’industrialisation des recherches conduites dans le cadre du Cirtes », détaille l’intéressé.

 

En 2000, avec Mines Nancy et Mines Albi, Claude Barlier a également lancé à Saint-Dié l’école d’Ingénieur InSIC (Institut supérieur d’ingénierie de la conception) qu’il dirige depuis sa création. 

 

Les trois structures InSIC, Cirtes et Inori sont implantées sur une ancienne friche textile réhabilitée au centre-ville de Saint-Dié.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. L'étudiant dit :

    Bugatti Veyron* Et M Barbier n'est plus directeur de l'InSIC depuis quelques mois maintenant. C'est M Delameziere qui assure ce poste en "intérim".

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