INNOVATION/BOURGOGNE. L’intelligence artificielle, façon TEB, rejoint la science fiction, grâce à des algorithmes pour le moins très complexes.

La modélisation numérique fait faire un grand pas à STI Genlis dans l’usine du futur.

Jean Perrot, marque du groupe Pinette pour les équipements dédiés aux métaux en feuilles, fait du changement d’outils, un art manuel sans effort.

 

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Identification de véhicules . © TEB.

 

• TEB, à Corpeau, près de Beaune (Côte-d’Or), nous plonge vraiment dans l’ère numérique. La société familiale, fondée en 1978 et concepteur fabricant d’équipements de vidéo-protection et de vidéosurveillance, a mis au point un logiciel d’intelligence artificielle (IA) pour le moins futuriste.

 

 « L’innovation tient à la capacité offerte par nos algorithmes complexes d’analyser rapidement, de façon massive et systématique, toutes les images issues d’un réseau de caméras », argumente Stéphane Bidault, président de TEB.

 

Les applications possibles résultent de scénarii préalablement intégrés. On peut ainsi fluidifier des files d’attente par un comptage déterminé de personnes qui génère des ouvertures supplémentaires, par exemple de caisses des grandes surfaces, de salles de spectacles, de musées...

 

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Identification de personnes.

On peut également retrouver facilement un enfant perdu par entrée de son profil le plus approchant : âge, morphologie, signes distinctifs et vêtements portés. Ou un véhicule volé, selon le type, la couleur, la marque et le modèle.

 

Concernant la reconnaissance faciale : « c’est évidemment possible au sein d’une foule, avec même une personne de trois-quarts arrière », précise le dirigeant.

 

Reste sur ce point à préciser la législation en cours d’évolution. Le service R&D (18 ingénieurs, dont 12 informaticiens) a planché deux ans sur cette innovation.

 

TEB atteint les 19 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploie 90 salariés. Le groupe TEB, avec notamment quatre filiales à l’étranger, en Pologne, Espagne, Allemagne et Brésil, réalise 30 millions d’€ et s’appuie sur 180 salariés.

 

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• Denis Boulinier va vite dans ses développements depuis son rachat courant 2015 de STI Genlis (Côte-d’Or). Le dirigeant de cette PME d’une quarantaine de personnes, spécialisée dans le câblage et l’intégration électrique entrevoit un avenir prometteur avec la modélisation numérique.

 

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Grâce à un logiciel dédié en 2 et 3 dimensions, confié au bons soins d’un des quatre collaborateurs du bureau d’études, les tests réalisés sur près d’une année pour plusieurs clients historiques s’avèrent très concluants.

 

Le prototypage virtuel et rapide qu’il permet facilite la création aux bonnes longueurs et à l’ajustement parfait, de faisceaux très enchevêtrés. Lorsqu’il s’agit de réaliser des platines ou des armoires électriques, le gain de place par un compactage des différents composants n’en est que plus aisé.

 

« S’il faut revoir par la suite l’architecture, tout est conservé en mémoire et offre un gain de temps inappréciable », souligne Denis Boulinier. Autre avantage, les techniciens de maintenance bénéficient d’une documentation lisible et fiable.

 

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STI Genlis assure aussi à raison de 20% de son chiffre d’affaires (3 millions d’€) de l’assemblage mécanique. Elle vient de décrocher un contrat avec la société Prieur Sports, premier fabricant français de matériel d’escrime.

 

« Nous avons rentré deux presses de respectivement 10 et 100 tonnes, ainsi que plusieurs postes de soudage par points pour faire les pièces métalliques des masques et assembler par ailleurs les épées et sabres », se félicitent l’industriel.

 

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• L’une des toutes dernières presses plieuses de Jean Perrot, la marque des matériels de travail des métaux en feuilles du groupe Pinette (PEI), intègre une double innovation.

 

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© Jean Perrot.

 

Abritée à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), avec une petite quinzaine personnes, dans les locaux de sa maison-mère, l'entreprise met sur le marché un modèle doté d’un contrôle sans contact des mesures d’angle simultanément au pliage.

 

Cette performance est rendue possible grâce à une tête laser où le capteur couplé au contrôleur lit jusqu’à 64.000 images par seconde. Insensible à la lumière comme à la température, le laser se fixe sur n’importe quel outil support avec un étalonnage très rapide.

 

« Cela empêche de supporter les coûts des pièces de réglage et des rebuts », souligne Erick Rousseau, directeur de Jean Perrot. Pas moins de deux années de travail auront été nécessaires à cette réalisation avec deux ingénieurs à plein temps.

 

Selon les désirs du client, l’équipement industriel peut aussi intégrer un magasin d’outillage autorisant le déplacement manuel des poinçons et des matrices de petites et grosses tailles.

 

« Il suffit juste de quelques instants pour effectuer un changement de ligne d’outillage et le tout sans effort pour éviter les troubles musculosquelettiques (TMS », certifie Erick Rousseau.

 

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© Jean Perrot.

 

Cette nouvelle innovation, qui aura requis six mois de mise au point, cible le marché des serruriers, métalliers, tôleries fines et agenceurs de magasins, confrontés à de petites et moyennes séries avec des changements constants d’outils.

 

Jean Perrot, fondée en 1962, fabrique aussi des cisailles, rouleuses, cintreuses et îlots robotisés clés en main. Le chiffre d’affaires représente 15% de celui du groupe Pinette (33 millions d’€).

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