INNOVATION/EST. Un moule prototype révolutionnaire pour les plasturgistes est la toute dernière des créations du Mâconnais MP2I.
De son côté, l'entreprise de Nuits-Saint-Georges Glial Technology lance une balise qui connecte et supervise en réseau les parcs d'équipements industriels hétérogènes.

IMPRESSION 3D/PLASTURGIE. Imaginer et fabriquer un moule prototype pour la plasturgie en quatre fois moins de temps que nécessaire et pour un coût deux fois moindre, est aujourd’hui une réalité avec la technologie du Printing Injection Process (PIP) co-inventée par MP2I.
L’ingénieriste industriel, implanté à Mâcon (Saône-et-Loire) a été pour cette innovation épaulé dans ses recherches par le mouliste prototypiste Alain Guelpa Concept (AGC), basé à Arbent (Ain).
Les deux partenaires ont recours à l’impression 3D qui réalise des empreintes de moules en résine, ensuite positionnées sur une structure métallique réutilisable.
« Cela prend seulement deux semaines au lieu de huit en moyenne pour les moules proto classiques, faits en acier ou en aluminium », certifie Bruno Bizet, fondateur en 1990 de MP2I.
Gain de temps inappréciable
Autre avantage, l’injection de la matière finale de la future pièce, produite jusqu’à une centaine d’unités, autorise tous les tests pour une obtention plus rapide des agréments et des homologations imposées pour lancer la production en série.
« Les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire, l’univers de la cosmétique, comme celui de l’aéronautique, soumis à des normes contraignantes, sont particulièrement sensibles à ce nouveau gain de temps, qui génère en outre une meilleure confidentialité », précise Alain Guelpa.
Deux années de travail avec l’équivalent de deux personnes à plein temps ont été nécessaire sà ce développement. MP2I, qui emploie 12 salariés, s’est également appuyée sur sa filiale de simulation Plastform Ingénierie, et s’est équipée de deux imprimantes 3D et d’une presse à injecter.
« Si l’on considère l’ensemble du budget de cette R&D, la dépense globale s’élève à plus de 300.000 € », indique Bruno Bizet. L’ingénieriste travaille déjà sur une vingtaine de projets confiés directement par les plasturgistes et compte doper son chiffre d’affaires de 1,6 million d’€, de plus de 10%.
• Qui est Bruno Bizet ?

Cet ingénieur mécanicien de 56 ans s’est formé au Conservatoire national des Arts et Métiers (Cnam). Il commence sa carrière dans des grands groupes : Schlumberger, dans les compteurs d’eau ; Black & Decker, dans les appareils sans fil et Terraillon, dans le pesage.
L’époque est alors à l’externalisation de la R&D, ce qui conduit Bruno Bizet à se lancer dans l’entrepreneuriat en créant MP2I. Vingt-sept ans après ce dirigeant à la joie de vivre n’aime pas se retourner. « Je pense toujours à ce qui va se passer demain », glisse-t-il.
NUMÉRIQUE INDUSTRIELLE. Bien des parcs de machines de PME, voire de grands groupes, se sont constitués au fil du temps. Conséquence : nombre de ces équipements sont de natures, de générations, de technologies et de constructeurs différents.
« Nous avons mis au point une balise électronique avec de l’informatique embarquée qui les rend communicants entre eux et les met en réseau », explique Patrick Collot, P-DG de Glial Technology, implantée à Nuits-Saint-Georges, en Côte-d’Or. Chaque balise peut s’occuper de trois machines différentes et sont connectées entre elles via Éthernet ou/et en Wi-Fi.
Cet écosystème numérique, piloté à partir d’un ordinateur, d’une tablette, voire d’un smartphone, offre comme avantage d'être non intrusif et autonome : il ne perturbe en rien les automates ou l’architecture informatique existante.
Une visibilité en temps réel
Mieux il les « libère » et optimise la productivité des équipements en faisant remonter aux opérateurs des indicateurs de performance. « C’est un système de supervision qui informe notamment sur la cadence, le taux de rebut, le taux de disponibilité… », précise le dirigeant.
Le système peut également générer de l’information en matière de maintenance préventive ou en cas de panne, indiquer le degré de gravité et la procédure à suivre pour déclencher au plus vite une réparation.
Glial, créée en janvier 2015, bénéficie du soutien de Bpifrance, de la région Bourgogne Franche-Comté et du réseau Initiative France.
La mise au point de cette balise et de ses logiciels, commercialisée à partir 1.000 €, aura nécessité près de deux années à l’équipe de quatre personnes. L’entreprise cible prioritairement le marché des PMI, des constructeurs de machines et des intégrateurs.
Qui est Patrick Collot ?

Ingénieur de formation, avec pour spécialisation les systèmes de production, ce Bisontin de 46 ans, a commencé sa vie professionnelle chez le fabricant de machines spéciales MCME, près de Beaune (Côte-d’Or).
Il entre ensuite, pour un bail de 13 ans, chez Savoye, concepteur, constructeur et intégrateur d’équipements d’intralogistique. Affecté au bureau d’études, il en devient l’un des responsables, ainsi que de la R&D.
Son envie d’entreprendre pour concrétiser des idées novatrices le font aujourd’hui voler de ses propres ailes.
Bel exemple d'innovations au service de L'industrie 4.0.