CHIMIE. Le fabricant de produits de nettoyage, de désinfection et de traitement des odeurs pour les professionnels investit dans l’éco-conception, en dépit des coûts de procédures jugés trop onéreux. Sur cinq ans, Hygiène et Nature lance un programme de renouvellement de ses équipements et construit une unité de production en Russie.

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

L’opportunité de rencontrer Jean-François Rivière ne se refuse pas, car cet homme de 56 ans, directeur général de la société Hygiène et Nature, est un grand voyageur à l’agenda plus que blindé. S’il n’est pas sur le site principal du fabricant de produits d’entretien, de désinfection et de traitement des odeurs pour les professionnels, implanté à Longvic, près de Dijon (Côte-d’Or), il peut se trouver sur celui de Trappes (Yvelines). Ou alors, il visite aux quatre coins de la France une clientèle de sociétés de nettoyage ou de distributeurs spécialisés. A moins qu’il n’aille superviser la construction d’une future unité de fabrication en Russie. Bref, son temps est toujours minuté.

Il faut dire que sous son impulsion, Hygiène et Nature (17 millions d’€ de chiffre d’affaires consolidé, dont 12% à l’export, 96 salariés) multiplie les projets de développement. Née en 2009 du regroupement des cinq filiales du groupe Prodef, situé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), l’entreprise commercialise deux marques principales : PFC pour les produits techniques de désinfection et d’entretien des sols et Netflore, numéro un des produits parfumés de traitement de l’air - ou surodorants -, entre autres employés dans une gamme de diffuseurs innovants conçue en interne et baptisée HygiaSept. «Ces derniers représentent l’un de nos axes de croissance, car ils remplacent avec une réelle valeur ajoutée les traitements classiques en offrant un gain de temps et de produit», souligne le dirigeant. Référencés notamment par le groupe hôtelier Accor, ils permettent selon l’utilisation choisie de désodoriser, désinfecter et même désinsectiser une chambre de 50m3 en une minute et avec seulement 15 ml de produit.

Renouvellement des lignes de conditionnement

«Notre laboratoire de sept ingénieurs et techniciens chimistes travaille à mettre au point des formules concentrées avec une mise en œuvre innovante, comme ces diffuseurs HygiaSept, afin de minimiser au maximum l’impact sur l’environnement», explique Jean-François Rivière. Mais, c’est là que le bât blesse. L’éco-conception coûte très cher, surtout pour obtenir un précieux écolabel. «Le montage d’un dossier s’élève à 200 000 € en raison des procédures européennes à respecter de plus en plus contraignantes et cela s’avère très difficilement amortissable», regrette le directeur général.

Pour mutualiser cette dépense, Hygiène et Nature a bien fondé le GIE GFB avec une dizaine de concurrents. D’autant que pour rester performants, le fabricant engage plus de 2 millions d’€ sur cinq ans dans la mise aux normes et le renouvellement des ses équipements, et tout spécialement des lignes de conditionnement. «Nous en changerons au total sept», précise Jean-François Rivière. À cela s’ajoute la construction d’une usine de production à Ekaterinbourg (Russie) pour une enveloppe équivalente, dont la première tranche de travaux et en cours. Très présent dans ce vaste pays, l’industriel y fabriquera, conditionnera et distribuera sa gamme Deo, dédiée au nettoyage et à la désinfection hospitalière.

Renégat de la médecine, diplômé d’une école de commerce, Jean-François Rivière a fait une partie de sa carrière dans un grand groupe chimiste. Il arrive à Dijon en 1988 pour reprendre la direction d’Hygiéna, aujourd’hui intégré à Hygiène et Nature. «Je pratique un management axé sur l’humain afin que les personnalités de mes collaborateurs s’épanouissent dans le travail et cela passe par de l’écoute, de l’accompagnement, de la formation et une bonne ambiance», souligne t-il.

Crédit photos: Hygiène et Nature

Commentez !

Combien font "5 plus 5" ?