Grâce au million d’euros levé sur un site de financement participatif, BB Distribe va pouvoir mettre en service en septembre sa seconde ligne de fabrication de couches pour bébés. La PME vosgienne lance cet été un modèle dont les deux enveloppes, intérieure et extérieure, seront réalisées à partir d’un bioplastique 100% dérivé de la canne à sucre.
En l’espace de 33 secondes, le fabricant vosgien de couches BB Distribe a levé dernièrement sur un site de financement participatif le million d’€ manquant à son projet d’investissement. « Nous n’en revenions pas, il nous aurait fallu au minimum six mois pour boucler le dossier auprès d’une banque », raconte Christiane Andrès, la directrice générale de BB Distribe à Laval-sur-Vologne (Vosges).
Au total, 323 investisseurs se sont mobilisés sur le site Look&Fin, afin d’apporter les fonds manquants au projet d’acquisition d’une seconde ligne de production. Leurs contributions ont accéléré le projet d’un montant total de 4,5 millions d’€ porté par la société qui emploie 47 personnes. D’autres acteurs, plus « traditionnels », à savoir la Région Grand Est et le fonds européen Feder, ont également abondé l’investissement.
Dans les vastes ateliers, très automatisés, de BB Distribe, une vaste mezzanine attend l’arrivée de la future machine dont la mise en service est attendue en septembre prochain. Elle permettra de stocker les matières premières, en surplomb de la ligne d’une capacité de 650 couches par minute. « Nos salariés travaillent actuellement en 5 X 8. L’acquisition d’une nouvelle ligne s’est avérée indispensable, afin d’absorber la hausse de la demande », éclaire la directrice générale. La société qui a réalisé un chiffre d’affaires de 12 millions d’€ en 2018 anticipe une progression de 30% sur l’exercice en cours.
BB Distribe commercialise la moitié de sa production sous ses trois marques propres Fixies (premium), Bio Baby (écologique) et Bibou (entrée de gamme), et l’autre moitié sous des marques de distributeurs. Elle fait le pari depuis de nombreuses années de produits plus respectueux de l’environnement, mais non labellisés bio. L’industriel cite les modèles fabriqués pour les marques Love & Green et Joone classées en tête du palmarès de 60 Millions de Consommateurs, respectivement en 2017 et 2018.
L’entreprise joue la carte de la pâte de cellulose blanchie sans chlore labellisée TCF (totally chlorine free) et sans substances chimiques susceptibles d’entrer en contact prolongé avec la peau des bébés. Sur sa gamme Bio Baby, l’enveloppe extérieure est fabriquée à partir de cellulose de maïs, tandis que l’enveloppe intérieure, tout comme les parties élastiques latérales demeurent composées de polypropylène.
Vers une couche compostable

Le sujet des couches pour bébés est sensible. L’ensemble des fabricants de couches parmi lesquels BB Distribe avait été convoqués en février dernier par la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) deux semaines après la publication du rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). L’Anses avait révélé dans un rapport la présence de substances toxiques dans plusieurs marques de couches testées entre 2016 et 2018 : substances parfumantes ou substances provenant de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication.
L’industriel vosgien s’apprête à franchir un cap cet été en faisant évoluer sa gamme écologique. Les enveloppes intérieure et extérieure des nouvelles Bio Baby seront réalisées à partir d’un bioplastique 100% dérivé de la canne à sucre.
« Nous planchons également sur une couche entièrement compostable en partenariat avec une start-up du Sud-Ouest. L’enjeu consiste à trouver un produit d’origine naturelle qui pourrait se substituer au SAP, le polymère super-absorbant issu de la pétrochimie », glisse Christiane Andrès. L’entreprise – un des deux seuls fabricants hexagonaux – estime que le marché est dégagé : « Les ventes de couches en France avoisinent 3,2 milliards d’unités par an et nous réaliserons 360 millions d’unités en 2020, dont un tiers destiné à l’export. »

« Nous recherchions un consommable susceptible de générer un flux régulier de commandes. C’est ainsi que nous nous sommes rapprochés en 2009 de la société allemande Riboth-Novacare qui fabriquait des couches à Laval-sur-Vologne », livre Christine Andrès.
Alerté par la mise en liquidation judiciaire de leur fournisseur en avril 2011, le duo a racheté l’entreprise pour 200.000 €. Ils ont repris 37 des 105 salariés et une des quatre lignes de production, les trois autres ayant été vendues par le mandataire judiciaire.

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