HYGIÈNE/COTE-D’OR. Le fabricant bourguignon de produits à usage unique d’hygiène, d’essuyage et d’arts de la table modifie son actionnariat, change de partenaires bancaires et finance avec l’appui de Bpifrance les 20 millions d’€ de sa papeterie de Charavines, en Isère.

Ouf ! Luc Brami, le président du groupe Global Hygiène, dont le siège social se situe à Auxonne (Côte-d’Or), peut commencer à respirer. Le financement de sa papeterie de Charavines, près de Grenoble (Isère), fondée en 1850 par les frères Montgolfier et ancien site d’ArjoWiggins, producteur de papiers technique et filiale du groupe Sequana, est assurée.
Bpifrance va financer le nouveau bâtiment à construire de 1.500 m2 pour y loger une machine à papier qui s’intègrera au process destiné à produire des bobines mères de ouate de cellulose. Coût de l’opération garantie par un nouveau pool bancaire interrégional : 20 millions d’€ en comptant toute l’ingénierie afférente.
L’industrialisation intégrée de cette ressource pour l’un des principaux fabricants français de produits à usage unique d’hygiène, d’essuyage et d’arts de la table sur le segment de marché hors foyer : grossistes pour professionnels, entreprises du secteur de la propreté… semble plus que pertinent et, à terme, très bénéfique.
« Nous maximiserons ainsi la production sur les grandes séries, rationnaliseront par ailleurs nos approvisionnements en ne dépendant plus de personne et diminuerons nos coûts de transport », explique Luc Brami.

Rebaptisée La Papeterie de la Monglofière dans le cadre d’une société nouvelle, l’entreprise iséroise compte être opérationnelle 24/24 et 7/7 jours début 2020, avec une capacité annuelle de 32.000 tonnes et un effectif de 35 salariés.
Cette renaissance industrielle bénéficie du soutien à hauteur d’un million d’€ de l’État, au titre des aides à la réindustrialisation, d’une subvention de 500.000 € de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de près de 200.000 € du fonds de revitalisation d’ArjoWiggins.

« Je tiens aussi à signaler que j’ai acquis un site en très bon état, ArjoWiggins ayant investi pas moins de 7 millions d’€ avant de décider une délocalisation de sa production de papier graphique et de sécurité, du type titres-restaurant, à Stoneywood en Ecosse », précise le dirigeant.
Nouveaux actionnairex, nouveau pool bancaire
Lorsqu’il a repris l’entreprise à Michel Falconnet en 2011-2012, via un LBO (acquisition avec effet de levier), Luc Brami s’était entouré de partenaires financiers pour réaliser l’opération. Concomitamment en août dernier, il a rebattu les cartes de son actionnariat et de sa dette senior.
Si le fonds Calliode demeure au côté du dirigeant, les autres partenaires 123Ventures et A Plus Finance sortent du capital. Michel Falconnet, lui-même repreneur en 1998 du fabricant alors uniquement implanté à Abergement-la-Ronce (Jura), et qui la ensuite doté des unités d’Auxonne et de Vern d’Anjou (Maine-et-Loire), quitte aussi définitivement la société.
Fait son entrée en parts sociales et obligations convertibles au sein de la holding de tête, baptisée Aquila, l’investisseur Tikehau Capital, via son fonds Novi 1 créé en juillet 2015 par la Caisse des Dépôts, la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) et 21 investisseurs institutionnels (19 assureurs et 3 fonds de retraite).

Spécialisé dans l’accompagnement des PME et ETI en croissance, avec deux axes forts : l’innovation et le développement international, ce fonds entre au capital de Global Hygiène et en acquiert des obligations convertibles. Le montant de l'opération demeure confidentiel.
De leur côté, les Crédits Agricoles Centre Est et Sud Rhône-Alpes, les Banques Populaires Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes, la BNP, la Banque Palatine et Bpifrance, refinancent la dette sénior. Global Hygiène réalise 40 millions d'€ de chiffre d'affaires global et emploie 120 personnes.