VIN/BEAUJOLAIS. Alors que la vente de charité des vins des Hospices de Beaune vient de s'achever, hier 17 novembre sur des cours en hausse globale de 19%, le négociant bourguignon de Meursault réorganisera à partir de 2020 une vente caritative au profit de l’hôpital de Beaujeu, dans le Beaujolais. L'entreprise est devenue à force de croissance externe le second opérateur en vins de Bourgogne derrière le groupe Boisset.

Vente aux enchères des Hospices de Beaune : un parallèle au marché de l’art hors norme
Y a-t-il une limite aux enchères des vins du domaine des Hospices de Beaune - 117 parcelles de vignes essentiellement classées en premiers et grands crus -, proposées ce dimanche 18 novembre ? Pas vraiment si l’on en juge, avec une hausse des cours de 19%, donnant un résultat final de 13.968.750 €. Les vins rouges progressent de 16% et les blancs de 20%. Historique !
Sous le maillet de Christie's, l’effet accélérateur est certes ici logique, mais à ce point… Les acheteurs, aux deux tiers des négociants, n’interviennent plus du tout pour leur compte comme par le passé. Ils ont des ordres de riches amateurs, collectionneurs, magnats et autres capitaines d’industrie, souvent asiatiques, qui rivalisent parce ces crus de bourgognes là sont dorénavant des produits de luxe qu’il faut absolument posséder.
Ces vins entrent dans le marché de l’art, comme une toile de peintre ou un objet précieux. Sauf que le vignoble de Bourgogne est à 53% composé par de vins d’appellation régionale, vendus de 5 à 15 €, voire parfois 20 € la bouteille. Quel signe alors donner à ce marché réel ? Celui d’un vin inabordable qui flambe d’année en année au niveau tarifaire, même si au final, les metteurs en marché – les mêmes négociants bourguignons - minorent l’impact des enchères des Hospices qu’ils ont eux-mêmes contribué à faire grimper. C.P/D.H.
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Les Hospices de Beaujeu, commune du Rhône de 2.100 habitants, qui possède un domaine viticole de 81 hectares en plusieurs appellations beaujolais, renoueront à partir de 2020 avec une tradition datant de la fin du XVIII ème siècle.
La maison de négoce bourguignonne François Martenot, implantée à Meursault (Côte-d'Or) et distributeur de ses vins, relance la plus ancienne vente aux enchères du monde (la 211ème édition) au profit de deux causes : l’amélioration de la prise en charge des malades d’Alzeimer et la restauration de la chapelle de l’hôtel-Dieu.
« La vente s’adressera uniquement à des professionnels avec des lots constitués de vieux vins, de grands flacons : magnums, jéroboams, mathusalems…, ou encore des cuvées spéciales », indique Benjamin Le Berre, le directeur de François Martenot.
Réhabiliter les crus du Beaujolais
L’initiative n’a pas seulement une vocation caritative. Elle entend aussi redorer l’image des crus du beaujolais dont 60% des volumes sont commercialisés par les négociants bourguignons, mais longtemps occultés par la médiatisation des primeurs et tout spécialement le beaujolais nouveau.

« En période de manque de vin, comme l’a connu la Bourgogne ces dernières années, ces produits de plus en plus qualitatifs sont une source de revenus non négligeables », souligne Pierre Gernelle, directeur de l’Union des maisons de vins de Bourgogne.
Parmi les dix crus du Beaujolais, le domaine des Hospices de Beaujeu, cultivé et vinifié par la Cave coopérative des Vignerons de Bel Air à Saint-Jean d'Ardières, propose principalement du régnié, du brouilly et du morgon.
François Martenot est une filiale de l’Alsacien Grand Chais de France (famille Helfrich), présent dans tous les vignobles français en dehors de la Champagne et de la région de Cognac et qui dépasse le milliard d’€ d’e chiffre d'affaires, dont 70% à l’international.
Construite au fil de croissances externes successives : Tresch-Clerget, Paul Sapin, Béjot Vins et Terroirs, François Martenot, avec ses sept lieux de vinification, ses 306 hectares de vignes et ses près de 10 millions de bouteilles commercialisées par an est devenu le second metteur en marché bourguignon dernière le groupe Boisset.
Depuis 2015, plus de 500.000 € ont été investis dans les équipements de production. Une enveloppe frisant les 300.000 € va l’être prochainement pour réhabiliter un chais à fûts. François Martenot réalise de 88 millions d’€ de chiffre d’affaires et s’appuie sur un effectif de 230 salariés.
Qui est Benjamin Le Berre ?
Cet grand gaillard de 34 ans est un œnologue de formation. Il sait donc que quoi il parle en matière de vin d’autant qu’il s’est formé non seulement en France, mais également aux États-Unis et en Australie.
L’homme a aussi fait son compagnonnage dans une cave coopérative du Gard avant de rejoindre en 2010, Grand Chais de France. Mais là-encore, il lui a fallu faire ses preuves.
Ce fut d’abord dans la Drôme, puis dans le vignoble du Jura. Pour prouver ses qualités de manageur, Benjamin Le Berre a complété sa formation par un Master of Business Administration (MBA) à la Burgundy School of Business (BSB) de Dijon.
Il dirige maintenant la maison de négoce François Martenot qui compte parmi les deux premiers opérateurs en vente de vins de la Grande Bourgogne viticole.
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