Mouleurs au travail. Un métier que l'on ne maîtrise pas avant une dizaine d'années de pratique.
Mouleurs au travail. Un métier que l'on ne maîtrise pas avant une dizaine d'années de pratique.

SIDÉRURGIE. La famille Echalier vient de réaliser une belle opération de croissance externe en reprenant son confrère, la Fonderie Mathieu de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), en raison du départ à la retraite de son dirigeant.

Elle achète plus gros qu’elle, mais, bonne pioche, elle s’offre une spécialité complémentaire et une large fenêtre à l’export.

Portrait d’un petit groupe d’entreprises où la succession est déjà assurée par le fils Benjamin et la fille Aurore.

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Lorsque Bernard Echalier, fondateur en 1984 de la Fonderie Charollaise, nous a suggéré de faire un article sur la reprise de la fonderie Mathieu, implantée à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), on n’a guère hésité plus d’une seconde.

Car voilà un métier qui disparaît progressivement du paysage industriel français, peine à recruter mais offre pourtant des opportunités de développement et d’innovation extraordinaires.

En outre, et vous en jugerez par les photos publiées, il est des plus spectaculaires.

« Nous avons décidé de reprendre la Fonderie Mathieu, suite au désir de son dirigeant de partir en retraite, pour préserver un savoir-faire et étoffer notre catalogue de productions », explique Bernard Echalier, président du conseil de surveillance.

En rachetant plus gros que lui…

Fonderie Charollaise, située à Génelard (Saône-et-Loire), élabore tous les types d’aciers (carbone, spéciaux…), jusqu’à 150 nuances différentes. L’entreprise pèse 3 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploie 20 personnes.

De son côté, Fonderie Mathieu, spécialisée dans la fonte, s’appuie sur un effectif de 34 salariés et réalise 4 millions d’€ de chiffre d’affaires.

Le montant de la transaction demeure confidentiel, mais elle a conduit Bernard Echalier à monter une holding de tête.

Fondeurs en action.
Fondeurs en action.

Rétroconception

Grâce à cette acquisition, le petit groupe familial qui exploite également AM2P, usineur à Perrecy-les-Forges (5 salariés et 400 000 € de chiffre d’affaires), toujours en Saône-et-Loire, et la société Sogrem, exportatrice de composants moulés sur le Maghreb, principalement en Algérie, va pouvoir muscler son offre.

Fonderie Mathieu s’assure également un tiers de son activité à l’international en Espagne, Scandinavie et dans les pays germanophones, alors que la Fonderie Charollaise exporte peu.

« Nous livrons surtout de grands comptes dans six grands secteurs nationaux : le ferroviaire, l’énergie, l’aéronautique, les cimenteries et la sidérurgie », indique Benjamin Echalier, le fils de Bernard et président du directoire, qui prend avec sa sœur Aurore progressivement les commandes.

Les clients s’appellent Safran, ArcelorMittal, GE Oil&Gaz, Lafarge, EDF, Total, Alstom ou encore la SNCF.

Pour les fidéliser, l’entreprise a su passer d’un simple rôle d’exécutant à celui de sous-traitant. Son secret : être devenu un expert en rétroconception de pièces.

Le métier se perdant en bureau d’études et les équipements de la clientèle ne se renouvelant plus, Fonderie Charollaise digitalise pièces et outillages, établit des plans 3D et 2D et peut refabriquer ensuite l’ensemble.

« Notre plus gros souci aujourd’hui consiste à recruter et les vocations manquent cruellement», constate Bernard Echalier. Alors, il recrute sans qualification ou presque et forme en interne. Un bon mouleur doit avoir au moins dix ans de pratique et une décennie est également nécessaire pour la fusion.

« Mais on se débrouille toujours et l’UIMM nous épaule », assure Benjamin, dont le souci immédiat est d’assurer une synergie en termes commerciaux et d’achat avec la seconde fonderie.

Bernard Echalier et ses deux enfants, Benjamin et Aurore.
Bernard Echalier et ses deux enfants, Benjamin et Aurore.

Qui sont les Echalier ?

Le père Bernard a longtemps œuvré dans la mécanique, notamment pour les machines spéciales, avant de s’établir à son compte. « Je ne voulais pas finir ma vie professionnelle dans une entreprise dont je n’étais pas le patron », confesse t-il. Véritable personnage, cet homme âgé de 67 ans préside depuis 2007 la CCI de Saône-et-Loire.

Benjamin, le fils, a toujours connu la fonderie familiale. Titulaire d’un BTS fonderie et d’une maîtrise en métallurgie, il rejoint très vite l’entreprise après une expérience de deux années dans un grand groupe.

Aurore Touillon, la fille, complète la saga familiale. Elle assure, entre autres tâches, la direction générale de la holding.

Crédit photos : Fonderie Charollaise

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Sandrine ELLOYdit :

    Je suis ravie d'apprendre cette belle nouvelle et souhaite vous féliciter pour cette belle acquisition. Bien sincèrement Sandrine Elloy

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