Filière bois. Suite à l'article paru mardi 15 mars sur www.tracesecritesnews.fr "Aprovalbois torpille la scierie Erscia", Pascal Jacob, dirigeant du futur complexe industriel de l'opérateur belge Vielsalm à Sardy-les-Epiry (Nièvre), répond aux accusations de l'interprofession de la filière bois bourguignonne sur les risques encourus par la forêt régionale.
«Le projet ne constitue, en aucun cas, une menace pour l’équilibre de la forêt française et encore moins pour le massif du Morvan, ce dernier étant finalement peu concerné par les approvisionnements. La consommation annuelle des volumes de grumes de l’unité de Sardy-les-Epiry représentera 0,10% des surfaces résineuses de la zone Massif Central Centre Est et 3,6% de l’accroissement naturel annuel de cette même zone».
L'industriel précise que la zone d'approvisionnement concerne 26 départements et 8 régions administratives, dans un rayon de 300 km autour du futur site, au sein d'un réservoir de résineux, chiffré à 277 millions de m3 de résineux sur pied et un accroissement naturel annuel de plus de 14 millions de m3. Sa consommation annuelle est fixée à 500 000 m3 de grumes de bois résineux répartis entre le pin sylvestre pour 40%, l’épicéa pour 30% et enfin le Douglas (résineux local) pour 30%.
«À ce jour, le total des volumes de bois résineux récoltés sous forme de grumes dans la zone Massif Central Centre Est, représente 5 millions de m3, soit à peine plus d’un tiers de l’accroissement naturel», précise Pascal Jacob. En outre, «le plan d’approvisionnement du futur site d'Erscia France privilégie les secteurs nord, ouest et sud de cette zone et, de facto, se trouvent être éloignés, du moins au cours des premières années d’exploitation, des secteurs sur lesquels sont implantés les deux autres industriels concurrents» (NDLR : Sougy dans la Nièvre et Fruytier en Côte-d'Or).
Erscia dit avoir déjà mis en place un réseau de fournisseurs parfaitement identifié sur cette zone, la plupart exportant en moyenne 40% de leur récolte «faute de débouchés sur le territoire français».
Dans un communiqué, Pascal Jacob rappelle par ailleurs l'esprit du projet, sous-entendu qu'il n'a pas forcément bien été compris par ses détracteurs.
Principalement des gros diamètres
Le noyau du complexe industriel dont les travaux démarrent à la fin de l'année, est une unité de cogénération (53 mégawatts de puissance installée) alimentée par du bois naturel (16% de connexes de scieries et 38% bois forestiers de résineux et feuillus) ainsi que du bois en fin de vie (46%). Elle produira de l’électricité verte partiellement utilisée par elle-même, le reste sera injecté sur le réseau de distribution. Elle génèrera également de la chaleur qui servira au chauffage du site ainsi qu’au séchage des produits sciés et des sciures/plaquettes prévues à la production des pellets.
L’unité de pellets (250 000 tonnes annuelles) produira un biocombustible sous forme de granulés en bois, qui sera vendu comme matière première dans d’autres centrales de production d’électricité (1 tonne de pellets en bois équivaut environ à 500 litres de fuel) ou comme bois énergie auprès des particuliers.
L'unité de sciage «ultramoderne» de bois résineux (300 000 m3 de sciages produits par an), offrira une large gamme de produits avec des chambres de séchage approvisionnées en énergie par l’unité de cogénération. Les lignes de sciage pourront traiter des bois de 13 cm à 1 m de diamètre et principalement, les gros diamètres notamment ceux issus du Douglas du massif du Morvan dont la disponibilité va connaître «une croissance très importante au cours des vingt prochaines années : de 200 000 m3 en 2011 à près de un million de m3 à l'horizon 2030 pour les billons de diamètre supérieur à 50 centimètres (source FCBA)».
Crédit photo : Medef Bourgogne
Erscia annonce le lancement de l'enquête publique dernière étape avant le permis de construire : www.erscia-france.com