REQUALIFICATION INDUSTRIELLE/MEURTHE-ET-MOSELLE. Les 30 hectares de l’ancien site Kleber à Toul retrouvent petit à petit un second souffle, dix ans après la fermeture de l’usine du groupe Michelin.
La Société d’Équipement du Bassin Lorrain, l’aménageur, a mobilisé 13 millions d’€, pour favoriser l’implantation d’entreprises sur 90.500m² de bâtiments. Le bilan dressé le 16 avril dernier par les parties prenantes fait état d’une vingtaine de PME accueillies et 220 emplois créés.

826 emplois perdus, 220 de retrouvés. Dix ans après la fermeture de l’usine de pneumatiques Kleber (groupe Michelin) à Toul (Meurthe-et-Moselle), les parties-prenantes de la requalification du site de 30 hectares ont dressé, le 16 avril 2018, un état des lieux.
Sur le plan social, le bilan de la ZAC rebaptisée Espace K peut paraître mitigé. Une vingtaine de PME ont pris leurs quartiers sur le site, visible plusieurs kilomètres à la ronde grâce à son totem, l’ancienne réserve d’eau.
Parmi elles, les spécialistes du recyclage Envie 2E et Citraval (groupe Schroll), une antenne de la CCI de Meurthe-et-Moselle, une école de la Deuxième chance, deux agences d’intérim, des activités de distribution et de vente d’outillage, etc. A terme, le site pourrait compter jusqu’à 350 emplois.
« Le pari de la reconversion de l’ancienne usine Kleber en un site multi-activités est en bonne marche. Nous avons su tirer les leçons de nos erreurs », a pointé Fabrice Chartreux, président de la Communauté de communes Terres Touloises. L’élu communautaire fait notamment référence à la fermeture le 31 janvier 2018 du centre d’appel Acticall qui employait 192 personnes.
La société implantée depuis 2009 a bénéficié de 2 millions d’€ d’aides dans le cadre de la réhabilitation du site. « Ces aides sont impossibles à récupérer dans la mesure où il ne s’agit pas d’argent public, mais d’argent privé, celui du groupe Michelin », a précisé Fabrice Chartreux.
Sur le plan urbanistique, la reconversion des 90.500 m² de bâtiments implantés aux portes de la ville de Toul constituait un challenge. Il a été plutôt bien relevé. La Communautés de communes Terres Touloises a pris en main le destin de cette friche en 2012 en rachetant le foncier au groupe Michelin.
Elle a confié sa requalification à la société d’économie mixte d’aménagement du bassin lorrain SEBL Grand-Est (Société d’Équipement du Bassin Lorrain) via une concession d’aménagement signée en 2014. La partie commercialisation a été attribuée à l’agence de développement économique Terres Touloises.
Une halle de 800 mètres de long

« Nous espérions que Michelin attire un opérateur d’envergure internationale, mais la conjoncture, avec la crise économique, s’est avérée peu favorable. Au terme d’une négociation ardue, la communauté de communes pu reprendre la main sur le foncier et les crédits de requalification », a rappelé Dominique Potier, député PS du territoire, une des chevilles ouvrières de la négociation.
La SEBL a mobilisé une enveloppe de 13 millions d’€ d’investissement pour donner un second souffle au site. Celui-ci est composé de quatre bâtiments tertiaires (17.500 m²) et de quatre entrepôts (73.000 m²). Ces derniers résultent de la segmentation d’une immense halle industrielle de 800 mètres de long, emblématique de l’ère Kléber.
Par ailleurs, « les réseaux étaient calibrés pour des procédés de l’industrie lourde. Il a fallu les revoir entièrement pour qu’ils correspondent aux nouveaux usages de la ZAC », complète Nicolas Guenot, responsable du projet à la SEBL Grand-Est. De son côté, l’Établissement public foncier lorrain (EPFL) a assuré le portage foncier pour le compte de la collectivité territoriale, ainsi que les opérations de dépollution, de désamiantage et de démolition.
A ce jour, 60% des surfaces cessibles ont été commercialisées, soit 13 hectares au total deux ans et demi après l’ouverture de la commercialisation. Thierry Hory, président de la SEBL Grand Est évoque « une véritable réussite collective dix années après la catastrophe que fut la fermeture du site Kléber à Toul ».
Il reste encore 5 hectares de terrains à bâtir à commercialiser. Parallèlement, la SEBL va lancer début mai les appels d’offres en vue d’engager les travaux de requalification du dernier de quatre bâtiments tertiaires de 7.000 m².