La société issue d’une exploitation agricole amène à maturité son méthaniseur de Pusey qui alimente l’agglomération de Vesoul en biogaz. Elle a ainsi complété une palette déjà large de valorisation des déchets organiques et minéraux, déployée à partir de la Haute-Saône et de l'Aube.


La méthanisation gagne du terrain chez Agri Compost. L’entreprise de traitement de déchets organiques et minéraux fait désormais tourner à plein régime son installation dédiée, située à Pusey (Haute-Saône).

Elle peut accueillir 35.000 tonnes de matières entrantes : ensilages de céréales (seigle, sorgho…), rafles de raisins, lisiers, fumiers et résidus de l’industrie agroalimentaire se mélangent pour former, d’une part un digestat partant en engrais (pour près de 30.000 tonnes) et d’autre part 200 Nm3 (normo mètres-cubes) de biogaz (*) qui rejoignent les réseaux publics.

 

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Ceux-ci ont trouvé en particulier un client de proximité de choix : l’agglomération de Vesoul alimente de la sorte son réseau de chaleur. « Les matières entrantes sont également collectées en proximité, dans un rayon de 50 km », souligne Anthony Gillot, responsable du bureau d’études d’Agri Compost.

La société a investi 7,4 millions d’€ dans cette installation en association avec le fonds français Eiffel Investment Group, son partenaire dans la société dédiée, Méthanisation du Val de Saône. Le digestat, quant à lui, est épandu de façon à former un compost répondant parfaitement aux normes agricoles, NFU 44.095 et NF 44.051. Agri Compost, sur ce plan, n’en est pas à son coup d’essai, comme son nom le suggère.

 

Experte des compostages

SCHEMA
Schéma de fonctionnement de principe d'une unité de méthanisation


La société basée à Montigny-les-Vesoul (Haute-Saône) a érigé en effet  le compostage des végétaux et le co-compostage (mélange de déchets organiques et de boues de station d’épuration avec des matières dites structurantes comme les refus de crible et les écorces de bois) en pilier de son développement. Elle en exerce l'activité ur les plateformes de Conflans-sur-Lanterne (Haute-Saône) et Feuges (Aube). « Pour le compostage, nous pratiquons l’humectation du broyat avec du lixiviat, ce qui améliore la fermentation ainsi générée », précise Anthony Gillot.

Le premier site de production de compost remonte à 2002. Sa création a déclenché celle de la société Agri Compost, en diversification de l’exploitation agricole de la famille Quiclet. L’actuel dirigeant qui en émane, Frédéric Quiclet, s’est associé à son collègue Laurent Delain pour lancer la méthanisation.

 

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L’ensemble des activités compose ainsi un groupe de 55 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 12 millions d’€. Un autre de ses piliers vient du traitement du bois : valorisation des déchets (bois de classe A non traité ou B faiblement traité, refus de criblage, écorces…), broyage pour transformation en plaquettes destinées aux chaufferies et pour boucler la boucle, valorisation des cendres des chaudières bois. Au total des sites et des procédés, Agri Compost traite 50.000 à 60.000 tonnes de bois chaque année. 

L’entreprise ne manque pas non plus d'intégrer dans son offre des prestations plus directement destinées au monde agricole, comme le curage de boues de lagunes ou le pompage et le transport de boues liquides. Elle n'oublie pas d'où elle émane.

(*) unité usuelle correspondant au contenu d'un volume d'un mètre cube d'un gaz se trouvant dans les conditions normales de température et de pression

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