Détecter la future génération des Meilleurs Ouvriers de France, tel est l’objet du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » qui, en ces deux premières semaines de mai, s’annonce fébrile pour les candidats en céramique et en menuiserie. En Côte-d’Or, 70 apprentis âgés de moins de 21 ans, concourent dans une dizaine de métiers de l’artisanat. Certains connaissent déjà leurs lauréats départementaux et régionaux : Jardins et espaces verts enlève 2 médailles d'or avec Lucas Voulquin et Paul Chantemille, les métiers du pressing, 3 en or avec Kelly Prost-boucle, Floriane Remond et Lenaig Martin et une en argent avec Gwenaelle Jacques.


• Marie, Louna et les autres céramistes du lycée de Longchamp


Le lycée des métiers de la céramique Henry Moisand à Longchamp, petite commune d’un millier d’habitants située près de Dijon, sera présente en force cette année au concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » organisé par la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France. Deux sections y participent, le CAP Céramique option décoration et CAP Céramique option tournage. Au total, 17 élèves.
L’an dernier, les céramistes avaient décroché une médaille d’or, régionale et départementale, en décoration sur porcelaine avec Fanny Dubois et trois autres médailles départementales. Ils seront 7 à tenter leur chance le 12 mai prochain, date de réunion du jury.  Les tourneurs, eux, reviennent dans la course avec la participation de 10 élèves.

 

Prestige auto beaune

 
Depuis le mois de janvier, Marie et Louna consacrent, avec toute l’attention de leur professeur Alexandra Biche, un soir ou deux par semaine jusque tard dans la soirée, à travailler la pièce qu’elles présentent au jury départemental et régional du concours, ce 12 mai. Un modèle imposé, cette année une faïence de Sincenny du 18e siècle, ancienne tradition aujourd’hui disparue de cette ville de l’Oise, mais à laquelle les collectionneurs ont redonné leurs lettres de noblesse il y a quelques décennies, fascinés par les paysages et des personnages d’inspiration asiatique.

La rondeur du pot d'apothicaire est une première difficulté pour l’application de l’émail au pinceau, la seconde est de reproduire le dessin avec exactitude. Une oeuvre de « patience » reconnaît Louna, mais ô combien formatrice, estime Marie. L’exercice qui leur aura pris 50 à 60 heures de travail, repérsente aussi un beau challenge pour poursuivre leurs études, comme elles en ont l’intention, vers le brevet des Métiers d’art (BMA) que dispense aussi le lycée de Longchamp et apprend, non plus à reproduire des décors (l’objet du CAP), mais à en créer.

 

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Une partie des candidats du CAP Céramique option tournage du lycée Henry Moisand de Longchamp (Côte-d'Or) ; en premier plan, les premiers essais de cafetière en grès. © Traces Ecrites


Les tourneurs devaient quant à eux fabriquer une  cafetière en grès avec un bec, une anse et un pied rajouté, cuite à 1.000 degrés avant émaillage. « Toute la difficulté réside dans le calcul du retrait de la matière au séchage pour obtenir les bonnes dimensions au final », explique leur enseignant Valéry Maillot. Faire, défaire  et refaire n’ont pas découragé les cinq apprentis en CAP (en photo) rencontrés un mercredi après-midi studieux. C.Perruchot


70 candidats en Côte-d’Or

La prestation des céramistes et des menuisiers (lire ci-dessous) comme celles des 70 candidats en Côte-d’Or dans des métiers aussi divers que la chaudronnerie, les espaces verts, le pressing ou encore la tonnellerie sera suivie de près ces prochaines semaines par le nouveau président des Meilleurs ouvriers de France de Côte-d’Or, Bruno Saint-Yves. Le parcours de cet employé chez Trévix en Côte-d’Or, médaillé de bronze au concours Meilleur apprenti de France en 2010 jusqu’au titre de Meilleur Ouvrier de France Marbrier en 2019 est un bel exemple vers l’excellence dans les métiers de l’artisanat.
Les premiers lauréats départementaux et régionaux 2022 sont déjà connus. Les espaces verts obtiennent deux médailles d'or départementale et régionale avec Paul Chantemille et Lucas Voulquin, et les métiers du  pressing, trois médailles d'or avec Kelly Prost-Boucle, Floriane Remond et  Lenaig Martin, ainsi qu'une médaille d'argent avec Gwenaelle Jacques, tous sélectionnés pour la finale nationale à la rentrée.



bpbfc 

 

• Lola Philippe et Louis Vincent, menuisiers

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Lola Philippe, en alternance aux Ateliers du Bois Penneçot, à Varanges (Côte-d'Or). © Traces Ecrites

 

Le concours 2022 du Meilleur Apprenti de France en menuiserie porte sur un pupitre pliable. Lola et Louis, les deux candidats en Côte-d'or ont passé de nombreuses soirées et samedis matin à l’ouvrage, devant leur établi de l’atelier dédié de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France à Dijon. Lorsqu’ils présenteront au jury leur pupitre pliable le 6 mai à la Chambre des métiers à Dijon, dans la cadre de la sélection départementale, ils y auront consacré pas moins de 200 heures.
Les deux jeunes y suivent le cursus en un an d’un certificat d'aptitude professionnelle (CAP). Pas féminisé naguère, ce type de formation le devient de plus en plus. Aux côtés de Lola Philippe, deux autres jeunes femmes scient, rabotent et poncent à tour de bras. La jeune femme, nivernaise d’origine, rayonne de dynamisme. « Je voulais travailler de mes mains et l’on m’a dit le plus grand bien des compagnons qui dépassent de loin le strict cadre technique pour aussi enseigner des valeurs de partage et de transmission », explique Lola en alternance aux Ateliers du Bois Penneçot, à Varanges.

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Louis Vincent, en alternance au sein de l’entreprise ACLM à Ruffey-lès-Échirey (Côte-d'Or). © Traces Ecrites

 

Tout aussi novice après avoir décroché un baccalauréat en histoire et économie Louis Vincent, originaire de Mâcon, n’avait aussi entendu que des éloges des compagnons. « Je pense que la formation y est de meilleure qualité et que nous avons un cadre qui nous régit », souligne le jeune homme en alternance au sein de l’entreprise ACLM à Ruffey-lès-Échirey. Au centre des compagnons, il est par exemple interdit d’avoir les mains dans les poches, ou encore de prendre ses repas dans une tenue sale ou négligée.
La vie n’est toutefois pas monacale. « On sort parfois le soir, mais dès le lendemain, il faut être opérationnel. »  D.Hugue


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