Le lunetier jurassien Henry Jullien trouve un repreneur italien. À Dijon le programme immobilier « Quai Moutarde » suspendu pour cause d’amiante dans le sol. Dans le dossier Stocamine en Alsace, l’Etat persiste pour l’enfouissement. Le Suisse Orma s’implante dans le Doubs pour fabriquer du mobilier professionnel. Le luxe et les microtechniques ont leur licence à Morteau (Doubs). Nancy lance son institut hospitalo-universitaire dans les maladies inflammatoires de l’intestin.
• Le lunetier jurassien Henry Jullien trouve un repreneur italien
Vendredi 22 septembre, le lunetier de Lons-le-Saunier (Jura) Henry Jullien a été repris à la barre du tribunal de commerce de cette ville par l’Italien iVision Tech. Cette société de 150 salariés (chiffre d'affaires de 7,8 millions d’€ en 2022). est née, il y a trois ans, du rachat de la manufacture Safilo de Martignacco, près d’Udine, dans le nord-est du pays. En concurrence avec un autre candidat, elle a emporté la mise pour 150.000 €. La maison Henry Jullien (16 salariés, chiffre d'affaires d'1,4 million d’€ dl'an dernier) avait été placée en redressement judiciaire le 20 juillet à la suite de la défaillance de son propriétaire, L’Amy Luxe. Créée en 1921, elle occupe une place à part dans la lunetterie haut de gamme, du fait que son atelier est le seul en France à maîtriser la technique du doublé or laminé. Il possède d’ailleurs sa propre marque, auparavant distribuée par L’Amy Luxe. Avec cette acquisition, iVision Tech ajoute « à la production BtoB un produit fini avec une identité claire et établie sur le marché français », a commenté son dirigeant Stefano Fulchir dans un communiqué. C’est donc sous ce nouveau pavillon italien qu’Henry Jullien participera au Silmo, le salon mondial de l’optique, à Paris cette fin de semaine, du 29 septembre au 2 octobre. E. Prompt
• A Dijon, le programme immobilier « Quai Moutarde » suspendu pour cause d’amiante dans le sol

Le programme immobilier « Quai Moutarde », attribué l’été dernier à l’Atelier d’architecture Brenac+Gonzalez & Associés (Paris), subit un coup d’arrêt en raison de la contamination du sol par de l’amiante. Le site de 22.000 m2, situé quai Nicolas Rolin, abritait l’usine Amora, jusqu’à sa démolition en 2010. « Les promoteurs ont réalisé cet été une centaine de carottages sur la zone, dont une partie non négligeable se sont révélés contenir de l’amiante, jusqu’à des profondeurs de 3 mètres », a indiqué François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole. « Aucune trace d’amiante n’a été détectée dans l’air », a poursuivi l’édile, excluant tout risque sanitaire. La Société Publique Locale « Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise » (SPLAAD), propriétaire du site, va cependant stabiliser rapidement la zone. Un film géotextile sera positionné et recouvert de 20 cm de terre végétale sur l’intégralité de la surface. Ces travaux d’urgence sont évalués entre 200.000 et 300.000 €. Conséquence immédiate de cette découverte, le programme immobilier est suspendu sine die. Le projet lauréat prévoyait la construction d'environ 300 logements en plusieurs immeubles. S’estimant lésées, la mairie et la SPLAAD ont missionné le cabinet d'avocats spécialisé parisien Huglo Lepage pour rechercher les responsabilités. L’ancienne usine Amora a été démantelée en 2010, puis 17 000 m3 de terres polluées ont été enlevés, remplacés par des gravats de béton provenant de la démolition du bâti. L’entreprise ayant opéré, basée aux Sainte-Marie-de-la-Mer (Pyrénées-Orientales), a été liquidée depuis. A.Morel
Sans grande surprise, le gouvernement a confirmé la semaine dernière son choix d’un confinement des 42.000 tonnes de déchets restants de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), par la voix du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Au fil des gouvernements de tous bords, l’Etat s’est systématiquement rangé à la position des MDPA, l’ancien exploitant des mines de potasse dans laquelle le centre de stockage souterrain de déchets dangereux avait pris place en 1999 avant de s’arrêter trois ans plus tard, victime d’un incendie. Et le temps passant, l’argument selon lequel une opération de retait des matières des galeries inexploitées serait de plus en plus risquée a gagné en pertinence. Ceci à la grande déception voire à la colère de la plupart des élus locaux et des associations environnementales, qui craignent la contamination à long terme de la nappe phréatique. La bataille judiciaire continue et sous réserve de son issue, le calendrier des travaux de confinement vise leur achèvement en2027. Il s’agira d’en préciser les coûts qui font l’objet d’évaluations diverses et variées, la plus fiable à ce jour émane du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour environ 90 millions d’€. M. Noyer
• Le Suisse Orma s’implante dans le Doubs pour fabriquer du mobilier professionnel

En juillet dernier, le bâtiment de Bourquin Décolletage à Amancey (Doubs) a été vendu par le groupe Mantion, propriétaire du site dont il avait rapatrié l’activité à Besançon en 2019. Ces locaux industriels de 3.000 m2 ont été rachetés par l’entreprise suisse Orma (40 salariés, chiffre d’affaires non communiqué). Fondée en 1948 près de Neuchâtel, cette société s’est spécialisée dans l’aménagement des espaces de travail. Elle conçoit des meubles de bureaux et, depuis une dizaine d’années, des établis pour l’industrie de précision, en particulier l’horlogerie helvétique. Orma souhaite fabriquer ce type de mobilier professionnel à Amancey. La production devrait démarrer d’ici à début 2024 avec une vingtaine de salariés. Douze d’entre eux étaient déjà employés depuis 2020 dans une unité de montage dans le Jura, d’abord à Vadans puis à Bans. « Nous souhaitions ainsi nous rapprocher de nos principaux fournisseurs en menuiserie, métallerie et pièces spécifiques pour les portes coulissantes qui se trouvent tous dans un rayon de 50 km », explique Benjamin Leuenberger, le président d’Orma Swiss.Le dirigeant reste d'une discrétion bien helvétique sur le montant de son investissement dans le Doubs. E. Prompt
• Le luxe et les microtechniques ont leur licence à Morteau (Doubs)
Unique en France, la licence professionnelle « luxe et microtechniques » a démarré la semaine dernière au lycée Edgar-Faure de Morteau (Doubs) avec une promotion initiale de neuf élèves. Elle est mise en place par le Cnam (conservatoire national des arts et métiers) dans le cadre des parcours de sa licence Conception et Amélioration de Processus et de Procédés Industriels (CAPPI). Elle doit répondre aux besoins, croissants, de main d’œuvre d’une filière chiffrée en Bourgogne-Franche-Comté à 269 entreprises et 12.000 salariés, dans une acception large regroupant la micromécanique, le luxe-horlogerie-maroquinerie, les dispositifs médicaux et l’aéronautique. Le cursus est ouvert aux étudiants titulaires d’un bac + 2 en microtechniques, conception des produits industriels, conception des processus de réalisation de produits et en systèmes automatiques, autant de diplômes délivrés dans différents établissements en Franche-Comté. Il dure 455 heures sur un an, en alternance entre centre de formation (une semaine par mois) et stages en entreprises (trois mois), avec un tronc commun CAPPI puis 240 heures spécifiques au luxe et aux microtechniques. M. Noyer
• Nancy lance son institut hospitalo-universitaire dans les maladies inflammatoires de l’intestin

Top départ pour l’institut hospitalo-universitaire (IHU) nancéien Infiny. Cet établissement spécialisé dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, dont la plus connue, la maladie de Crohn, touche 300.000 personnes en France, a organisé sa journée de lancement début septembre à Nancy. Le projet porté conjointement par l’Université de Lorraine, le CHRU (centre régional hospitalier universitaire), l’Inserm et la métropole du Grand Nancy a été lauréat en mai dernier, aux côtés de onze autres initiatives, du label IHU, une distinction attribuée en France à quelques centres d’excellence de rang mondial. Animé par le professeur Laurent Peyrin-Biroulet, gastro-entérologue, l’IHU lorrain bénéficie d’un investissement de 10 millions d’€ dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, une enveloppe qui va lui permettre de s'implanter sur le site du CHRU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) sur le plateau de Brabois. Il s’agit du second institut hospitalo-universitaire dans le Grand Est après celui de Strasbourg orienté autour de la chirurgie guidée par l’image. La France compte désormais 18 IHU, des établissements fondés sur l’interdisciplinarité et visant à accélérer l’innovation en santé. P.Bohlinger