L’industriel belge veut faire de l’ancienne usine Trelleborg de Cernay (Haut-Rhin), qu’il a reprise en début d’année, le pivot de sa réorganisation. Hannecard y rapatrie la majeure partie de son unité de Suisse, qui va fermer. Et il laisse intactes les capacités de l’usine qu’il possédait déjà dans le Bas-Rhin. Trop vaste, le site de Cernay qu’il n’occupe qu’à moitié, offre une opportunité immobilière de près de 10.000 m2.

 
Ne dites plus Trelleborg à Cernay (Haut-Rhin), mais Hannecard. Le groupe familial belge ainsi nommé réinvestit le site qui était propriété de son confrère suédois, après avoir racheté à ce dernier sa branche de garnissage de rouleaux industriels (« rollers and belts ») en janvier de cette année, évitant ainsi une mort quasi-certaine à l’usine cernéenne. « La moitié de l’activité de Cernay coïncide avec notre cœur de métier. L’opportunité s’est ainsi présentée de prendre possession de ce site et nous faisons de lui un pivot de notre réorganisation », décrit Sammy Lasseel, l’un des dirigeants d’Hannecard, en charge du projet.


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En effet, le groupe belge a décidé de rapatrier à Cernay la majeure partie de l’activité qui était localisée en Suisse près de Zurich, où le site de 10 personnes va être fermé dans les prochains mois. Aux 25 salariés repris à Cernay s’ajoutent six nouvelles embauches pour assurer la production jusqu’à présent helvétique. De plus, les disponibilités foncières permettent d’ériger Cernay en une plate-forme de distribution et de transit. « Cernay devient ainsi l’un de nos trois piliers de fabrication et logistique, avec La Flèche (Sarthe) où nous avons installé notre centre de recherche-développement, et le siège de Renaix en Belgique [ Ronse en flamand, Ndlr ] », souligne Sammy Lasseel.


Apport d'une nouvelle compétence à Cernay : le travail du polyuréthane

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L’unité de Cernay développe une compétence particulière dans les cylindres pour la transformation de l’ouate de cellulose, destinés à graver des caractères sur un support bien fréquent…le papier-toilette.


Cette réorganisation laisse également intactes les capacités de l’usine alsacienne d’Hannecard, à Dettwiller (Bas-Rhin) qui développe une spécialité d’application vers la sidérurgie, avec 25 salariés. Le groupe, dans son ensemble, totalise 650 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 68 millions d’€ en 2019 réalisé à partir de 21 usines, détenues de façon exclusive en Europe (France, Belgique, Pologne, Russie…) ou en joint-venture essentiellement en Italie, Espagne, Inde, Chine et sur le continent africain.


Un apport réciproque découle de la rencontre entre Hannecard et le site de Cernay. Longtemps connu sous le nom de Rollin, celui-ci est historiquement spécialisé, depuis un siècle et demi, dans la fabrication de manchons en caoutchouc à destination de l’industrie textile, pour les rouleaux de sanforisage, un procédé qui permet de retrécir les tissus. Cette compétence était pas ou peu présente dans le groupe belge.

 

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De son côté, l’industriel belge apporte une nouvelle matière à Cernay, par le transfert de production de Suisse : le travail du polyuréthane. Les rouleaux industriels qui sont revêtus et regarnis, à l’occasion de leur mise en service, pour leur revamping (leur réutilisation une fois rénovés) ou en pleine activité pour éviter leur usure, sont pour cela recouverts d’une matière.
Il s’agit traditionnellement de caoutchouc, qui reste une valeur sûre, « mais on observe un certain basculement vers le polyuréthane. Notre décision apporte ainsi de la stabilité, de la hausse d’activité et des perspectives intéressantes à Cernay », conclut Sammy Lasseel. Hannecard a d’ailleurs engagé un programme d’1 million d’€ d’investissements pour moderniser les équipements et les adapter au traitement du polyuréthane.

Outre le textile, l’unité de Cernay applique le revêtement-regarnissage à l’industrie papetière, à la métallurgie ou à la plasturgie. Il développe une compétence particulière dans les cylindres pour la transformation de l’ouate de cellulose, destinés à graver des caractères sur un support bien fréquent…l le papier-toilette. Il fournit à ce titre l’usine Essity de Kunheim (Haut-Rhin) connue à travers la marque Lotus et qui est adossée sur place à un centre de recherche mondial, avec lequel le désormais Hannecard Cernay travaille étroitement.

 

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En arrivant dans la cité haut-rhinoise, Hannecard a acquis l’intégralité du terrain Trelleborg soit 8 hectares. Mais son activité ne requiert que d’en utiliser une partie : « Nos besoins cumulés en production et logistique se situent à environ 8.000 m2 bâtis », souligne Sammy Lasseel. Aussi, le groupe met en vente les autres constructions : un bâtiment de logistique de 4.700 m2 pouvant faire l’objet d’une extension de 5.000 m2, et un bâtiment industriel de 4.600 m2, tous deux d’une hauteur de 8 mètres.
« Construits en 1988 par la famille Rollin, ces bâtiments présentent une grande qualité », précise l’Adira qui a accompagné l’implantation d’Hannecard. Le groupe belge compte les céder « à prix coûtant » annonce son dirigeant, qui met les chiffres sur la table : 1,75 million d’€ pour le lot logistique et 2,25 millions d’€ pour les surfaces industrielles.

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Les rouleaux sont garnis en général de caoutchouc, mais le polyuréthane tend à remplacer ce matéraiu.

Photos fournies par l'entreprise.

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