La reconversion du site hospitalier Saint-Jacques, en plein coeur de Besançon, en quartier d’habitat jumelé à une « grande bibliothèque » à la fois intercommunale et universitaire ne sera pas remise en cause par le nouveau maire qui sortira des urnes le 22 mars. Les candidats proposent une révision à la marge.


Pour l’instant, il ne s’agit que d’une promesse de vente  : en décembre dernier, le CHU de Besançon, propriétaire du site Saint-Jacques, en plein coeur de la Boucle à Besançon, s’est mis d’accord sur le chiffre de 16 millions d’€ avec Adim Développement Immobilier, filiale de Vinci Construction, pour lui céder les 5 hectares de l’ancien centre hospitalier. L’aménageur a encore du temps pour peaufiner sa copie. Les derniers services hospitaliers ne rejoindront l’Hôpital Minjoz, en périphérie, qu’en 2025, le temps d’achever les locaux destinés à les accueillir. Mais on imagine difficilement une remise en cause. Les principaux candidats aux élections municipales proposent plutôt une révision à la marge.

 

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La situation idéale de l’hôpital historique, à deux pas de la mairie et au bord du Doubs, représente pour l’équipe municipale sortante, menée par Jean-Louis Fousseret (ex PS devenu la République en Marche) qui ne brigue pas un 4ème mandat, une opportunité pour repeupler le centre-ville. Une partie des 40.000 m2 de bâtiments datant des 16ème et 17ème siècles, classés ou inscrits, est de belle facture pour y aménager des appartements d’un certain standing. Les plus récents feront place rase.

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La future "Grande Bibliothèque" construite par Grand Besançon Métropole : 10.500 m2 répartis entre 1.000 m2 d’espaces communs, 5.800 m2 pour la médiathèque intercommunale et 3.700 m2 pour la bibliothèque universitaire. © Pascale Guédot/ Amiot Lombard

Parallèlement au groupe Vinci, le Grand Besançon Métropole a acquis de son côté 4.000 m2 pour y construire la "Grande Bibliothèque". Un bâtiment neuf le long de la ligne de tramway, raccroché à l’aide Saint-Bernard rénovée accueillera la bibliothèque intercommunale et une bibliothèque universitaire. Une addition de 59 millions d’€ (foncier compris).
La collectivité a aussi acheté pas moins de 10.680 m2 de terrains pour apporter de la verdure au coeur du quartier afin de permettre aux Bisontins de s’approprier les lieux où ils n’avaient pas l’habitude de déambuler, hôpital oblige : du centre-ville aux berges du Doubs, en passant par une succession de places publiques restructurées ou créées.
Le projet urbain inclut même les 9.370 m2 des bâtiments de l’Arsenal, appartenant au CHU mais dont la cession ne sera pas décidée avant 2021. Il est également prévu que le Village by CA du Crédit agricole dédié aux start-up, rejoigne les lieux, pour en faire une vendeuse « cité des savoirs et de l’innovation ».


Révision à la marge

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La place Saint-Jacques réaménagée : le futur quartier à gauche, les bâtiments universitaires  de l'Arsenal à droite. © Reichen & Robert et Associés.

Toutefois, la nouvelle vocation du site est en premier lieu l'habitat. Pas moins de 243 dans les bâtiments anciens et 300 logements neufs, de l’accession et trois résidences, étudiante, séniors et de « co-living », que Vinci Immobilier pourra réaliser en Vefa, pour d’autres  promoteurs et des bailleurs sociaux. C’est ce programme que plusieurs candidats sont susceptibles de  revoir. À la marge.
« Il nous faudra d’abord analyser le projet de Vinci ; l’habitat est important car les lieux sont une porte d’entrée du centre-ville, mais pour qu’ils soient vivants, une mixité des activités et des fonctions est nécessaire », argumente Anne Vignot, tête de liste Europe Ecologie Les Verts (EELV), de la liste « Besançon par Nature » qui réunit des candidats du PS, du PC, de Génération.s et de À Gauche Citoyens.
L’adjointe au maire à la transition énergétique sortante ajouterait des équipements publics de proximité, comme une crèche, et souhaiterait faire du jardin public « un vrai lieu de vie » où elle poserait bien l’ancien pavillon Balthard qui a laissé place dans les années 2000 au cinéma et au marché couvert, derrière le musée des Beaux-Arts.

 

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Candidat La République en Marche, Eric Alauzet qui a lui aussi fait partie de l’équipe du maire sortant Jean-Louis Fousseret, avant d’être élu député en 2012, ainsi que Ludovic Fagaut, chef de file de « Besançon Maintenant », investi par Les Républicains, veulent tous les deux donner plus de place à l’activité économique.
« C’est capital de mixer l’habitat et l’emploi au centre-ville, car quand l’un et l’autre s’érodent, on fragilise les commerces ; il est tout à fait possible de susciter l’installation de petites entreprises, y compris dans les microtechniques et l’horlogerie qui sont les activités traditionnelles de Besançon », expose Eric Alauzet qui  souhaite par ailleurs raccourcir le délai de réalisation du quartier : « 8 à 10 ans, c’est trop long. »
« Il faut que ça bouillonne, s’exclame Ludovic Fagaut, avec des chercheurs, des ingénieurs, des étudiants, des artistes.. » Le candidat Les Républicains troquerait la résidence sénior contre des espaces de coworking et des ateliers high tech. Ce pourrait être « la zone d’activité économique du centre-ville », dit-il.

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L'atrium de la "Grande Bibliothèque". © Pascale Guédot/Amiot Lombard

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