Co-organisateur du programme franco-suisse « Accelere’Health », le PMT (nouveau nom du Pôle des Microtechniques) et son accélérateur Propulseur, cocoone des start-up proches du marché. Et leur ouvre des perspectives de développement avec leurs consoeurs suisses et lyonnaises.

 

Elles étaient une dizaine de start-up début février à s’immerger à Besançon pendant une semaine à l’invitation du PMT, gestionnaire de l’accélérateur Propulseur : de jeunes pousses de Bourgogne-Franche-Comté, mais aussi des Suisses et des Lyonnaises.

Certaines avaient déjà fait connaissance en octobre dernier et d’autres se retrouveront en juin. Mais à chaque fois le lieu de rencontre change, Besançon, Niort dans le canton du Valais en Suisse, et Lyon. « L’idée est de leur permettre de rencontrer des acteurs en dehors de leur territoire, d’enrichir leur carnet d’adresses et de nouer des partenariats durables pour leur business », explique Jean-François Milan, l’animateur de ce programme baptisé « Accelere’Health », co-financé par le programme européen Interreg.

Des rencontres individuelles ont pu avoir lieu avec des laboratoires de recherche comme l’Institut Français du Sang à Besançon. Les start-up ont aussi pris connaissance de l’écosystème financier dédié à l’innovation, plutôt généreux dans la région. « Entre Bpifrance, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, les business angels, il y a moyen de consolider ses fonds propres », ont témoigné plusieurs start-upeurs à l’issue d’une conférence dédiée aux méthodes de valorisation des jeunes entreprises.    

 

besançon

 

Comme son nom l’indique, Accelere’Health concerne les start-up de la santé, une spécialité bisontine tant dans les dispositifs médicaux que les biomédicaments. Le programme a été étendu aux IoT (Internet de l’Objet) appliqués à la mobilité, notamment les systèmes anti-collusion et l’hydrogène, comme à des applications plus générales. Leur point commun : « Elles ont une vision opérationnelle, car toutes proches du marché », commente Renaud Gaudillière, directeur du PMT.

Propulseur qu’il anime depuis trois ans, comptabilise à ce jour, une trentaine de start-up, représentant un chiffre d’affaires cumulé de 3 millions d’€. En 2021, l’accélérateur régional a contribué à lever 2,8 millions d’€ à leur profit. La feuille de route vise maintenant à rapprocher ces jeunes entrepreneurs de leurs 240 grandes sœurs membres du PMT.   

 

• EktaH traite l’obésité avec un leurre lipidique sous forme de spray 

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Xavier Boidevezi (à gauche) et Naïm Kahn, co-fondateurs de EktaH.© Studio-Morfaux

 

La toute fraîche entrée de la société d’accélération du transfert de technologies, Sayens, au capital d’EktaH donne du baume au cœur à son dirigeant Xavier Boidevezi qui l’a créée en juillet 2021 à Dijon, avec Naïm Kahn, professeur à l'Université de Bourgogne. Il faut dire que le marché auquel ils s’adressent est (hélas) immense : le traitement de l’obésité.

Les entrepreneurs se donnent trois ans pour mettre sur le marché une solution « coupe faim » dont la double originalité est d’être un leurre lipidique (qui mime le goût du gras sans apporter de calories) et de se présenter sous forme d'un spray.

L’heure est venue de réaliser la première étude clinique, sur une trentaine de personnes pendant un an (un investissement de 200.000 €) pour vérifier l’inocuité de la molécule et son efficacité sur la sensation de satiété. Une seconde étude, en 2023, sera réalisée cette fois sur des personnes en surpoids. Avec en ligne de mire, une mise sur le marché en 2025. 

 

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• mYXprεssion provoque la rencontre de l’ARN messager et de l’intelligence artificielle 

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Jean-François Prugnot (à gauche) et Jean-François Robineau, co-fondateurs de mYXprεssion. © VC Media

 

Trouver du premier coup le médicament efficace est le rêve de tout médecin. C’est l’espoir qu’apportent Jean-François Prugnot et Jean-François Robineau, fondateurs en de mYXprεssion à Dijon. Ils se basent à la fois sur l’ARN messager devenu familier avec les vaccins contre la Covid-19 et l’intelligence artificielle.

A partir d’un prélèvement sanguin, les biomarqueurs des cellules inflammatoires du patient sont confrontées à une multitudes de profils compulsés par un calculateur qui révèle quelle biothérapie est la meilleure. Une étude clinique démarre au second semestre de cette année sur 100 personnes. Une levée de fonds de 2 millions d’€ permet à l’entreprise qui travaille sur le sujet depuis déjà 7 ans, d’aborder cette phase cruciale.    

 

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• SON aborde un marché immature, mais prometteur 

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Jérémy Paris, co-fondateur de SON dans son laboratoire sur le campus de Dijon. ©Traces Ecrites


L’entreprise rencontrée il y a un an a pris un joli coup d’accélérateur. Jérémy Paris et Pierre-Emmanuel Doulain ont eux aussi accueilli la Satt Sayens à leur capital et attendent avec impatience une aide de Bpifrance. Et ils peuvent désormais abandonner leur poste d’enseignant chercheur à l’Université de Bourgogne pour se consacrer entièrement à Synthesis of Nanohybrids, rebaptisée plus simplement SON.

Leur fonds de commerce, ce sont les nano-matériaux, d’infimes particules utilisées comme agents de contraste dans l’imagerie médicale ou encore en dépollution pour capter les métaux lourds.

La start-up qui compte maintenant 8 salariés est en train de constituer son catalogue pour aborder un marché encore immature, mais prometteur. SON a dernièrement acquis une machine d’analyse granulométrique et une autre de mesure des nano-particules sous forme liquide. Et elle s’apprête à s’installer dans des locaux plus confortables, toujours sur le campus de Dijon où elle continue de profiter de la plateforme technique de l’Université de Bourgogne. 

 

kaptrek• Fab’one en phase de commercialisation de son bracelet connecté  

Une levée de fonds réussie ces derniers mois pour Fab’one, plus connue sous la marque de son produit KapTrek (en photo) : Les 700.000 € collectés avec l’aide du PMT auprès de Bpifrance, du conseil régional, de la banque CIC et Initiative Jura, lui donne les moyens d’industrialiser son bracelet connecté qui doit faire le bonheur des sportifs.

Il réunit toutes les fonctionnalités pour s’aventurer dans la nature en toute sécurité : latitude, météo, boussole GPS, mesure instantanée de l’effort, appel des secours etc., accessible par une simple pression, « la grosse différence de la concurrence », commente Julien Fabre, fondateur de la start-up avec son père.

Les fournisseurs, « la majorité en France, dont la carte électronique », sont choisis. Les premières ventes, en juin, passent par la plateforme de financement participatif Indiegogo. L’entrepreneur jurassien (il est installé à Lons-le-Saunier) vise aussi le marché des secouristes et du BTP.                                                                                                                                

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