ÉNERGIE/BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ. Avec l’ouverture à la concurrence, le fournisseur historique d’électricité, toujours leader, adapte sa stratégie commerciale et industrielle ainsi que sa politique de recrutement.
Les marges de progrès ne se situent pas dans l’hydraulique, trop dépendant de la météo. Ni dans l’éolien, peu populaire. C’est plutôt dans le solaire et la méthanisation qu’EDF en Bourgogne-Franche-Comté identifie de nouvelles sources de production.

Le choix de la pépinière Hope à Dijon pour tenir le 18 mai dernier la conférence de presse annuelle d’EDF en Bourgogne-Franche-Comté, résume bien l’état d’esprit de l’entreprise publique. Espoir après une année difficile avec la perte de 100.000 clients ; espoir avec les perspectives d’évolution vers une électricité bas carbone comme le groupe s’y est engagé auprès de l’Etat, son actionnaire majoritaire ; espoir enfin de trouver les clés de l’innovation 10 ans après avoir perdu le monopole de la distribution de l’électricité.
L’ouverture à la concurrence depuis le 1er juillet 2007 a mis pas moins de 23 autres fournisseurs d’électricité sur le marché où l’opérateur historique maintient cependant sa position de leader. Il revendique au plan régional les mêmes parts de marché qu’au plan national : environ 85% sur le segment des clients particuliers et autour de 65% sur le marché des entreprises.
En Bourgogne-Franche-Comté où le groupe ne possède pas de centrale nucléaire, l’objectif de développement des énergies renouvelables fixé dans le plan Cap 2030 du groupe n’est pas forcément plus aisé à atteindre. Ce qui explique d’ailleurs que son autonomie énergétique est faible. Elle ne produit que 13% de ses besoins. Mais le contexte est favorable, estime Christine Heuraux, déléguée régionale : le conseil régional ambitionne de faire de la Bourgogne-Franche-Comté, une région à énergie positive d'ici 2050.
Les marges de progrès ne se situent pas dans l’hydraulique, trop dépendant de la météo. Principales sources de production d’électricité en Bourgogne-Franche-Comté, les barrages au nombre de 23 - dont le plus important est celui de Vouglans (*) dans le Jura – ont subi en 2017, une période de sécheresse qui a réduit la production de 20%, : l’équivalent de la consommation de 66.500 habitants (sur une production habituelle pour 200.000 habitants).
Il semble hasardeux de parier à court terme sur le développement de l’éolien dont le principal parc se situe entre Besançon et Belfort – le parc du Lomont – qui produit de l’électricité pour environ 20.000 personnes. De nouveaux projets éoliens naissent un peu partout, surtout dans l’Yonne, mais leur concrétisation est non seulement longue (5 à 10 ans de démarches administratives) mais aussi aléatoire, en raison de l’activisme des anti-éoliens.
C’est donc plutôt dans le solaire que la déléguée régionale identifie de nouvelles sources d’énergie. L’électricien exploite l’une des plus puissantes fermes solaires de France, la ferme de Massangis (Yonne), avec 56 mégawatts et 700.000 panneaux photovoltaïques qui produit annuellement l’équivalent de la consommation de 26.000 habitants.
« Avec les collectivités locales, nous souhaitons identifier du foncier pour créer de nouvelles fermes solaires », affirme Christine Heureaux, rappelant que le groupe a décidé d’ici à 2035, de quadrupler à 30 gigawatts les capacités actuelles de production en énergie solaire. La déléguée régionale compte aussi saisir l’opportunité de l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque désormais autorisée pour les particuliers, mais aussi les entreprises et les collectivités locales. Un créneau dans lequel le groupe entend bien s’engouffrer en devant même installateur de toitures photovoltaïques.
D’autres voies sont explorées comme la méthanisation, technique développée par des filiales dédiées, comme Tiru qui a réalisé à Chagny (Saône-et-Loire) une usine de tri-méthanisation avec le fabricant de tuiles Terreal et Dalkia qui a développé et exploite 91 km de réseaux de chaleur dans une dizaines de villes de Bourgogne-Franche-Comté.
Un véritable changement de culture

Pour défendre ses parts de marché, EDF en Bourgogne-Franche-Comté travaille sur une autre levier, les économies d’énergie par un travail de proximité avec les entreprises et les collectivités locales. « Les entreprises sont tout à fait conscientes de la nécessité de faire des économies d’énergie car elles influent sur leur compétitivité », affirme Christine Heuraux.
L’électricien anime des clubs Énergie, à Dijon, Auxerre et avec la filière plasturgie en faisant intervenir des experts sur les économies d'énergie dans les process industriels. Et un centre d’appels à Dijon est dédié aux clients du marché affaires.
Auprès des collectivités locales aussi, l’énergéticien engage des partenariats pour les accompagner vers une moindre consommation. A l’instar du travail d’analyse réalisé pour la communauté de communes du Grand Autunois (Saône-et-Loire), pour détecter des secteurs propices à des sources d’économies qui sera présenté aux 21èmes Assises des petites villes de France à Autun (Saône-et-Loire) les 31 mai et 1er juin prochains. Ou encore la présence d’une filiale du groupe, Citelum, dans le projet de ville intelligente de Dijon.

Économies d’énergies ne faisant pas bon ménage avec une hausse des recettes, de surcroît dans un contexte de baisse du prix de l’électricité, l’entreprise effectue un véritable changement de culture. « De la vente d’électricité, nous passons à la vente de services », précise Christine Heuraux. En Bourgogne-Franche-Comté, une soixante de postes sur un effectif de 417 vont ainsi muter.
Avec une clientèle qui n’est plus captive, les agents d’EDF seront de plus en plus nombreux à devenir commerciaux. Les techniciens, eux, se formeront à de nouvelles compétences, comme le présage le projet de formation en alternance en maintenance des panneaux solaires en préparation avec le lycée professionnel de Montbard (Côte-d’Or).
Sans exclure une révolution numérique que la déléguée régional estime indispensable pour attirer les jeunes dans l’entreprise. C’est bien par opportunité qu’EDF en Bourgogne-Franche-Comté a participé en mars dernier au premier Big Up Start-up de Besançon.
L’entreprise a signé trois contrats avec deux jeunes pousses : Flexio à Besançon pour une application mettant au placard le traditionnel papier dans la surveillance de la production hydraulique et, une autre, pour réaliser en ligne des diagnostics énergétiques au moyen de capteurs de température, ainsi qu'OnyXP à Dijon pour concevoir un serious game afin de « vendre » les métiers d’EDF auprès des jeunes. Un véritable changement de culture...
(*) Le 50ème anniversaire du barrage de Vouglans, dans le Jura, sera célébré au mois de septembre avec des visites au public de l'installation de production d'hydroélectricité.

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moi j'aime bien la réactivité d'EDF quand ils mettent plus de 3 mois pour venir raccorder 12 panneaux photovoltaïques que j'ai fait installer sur mon toit. Et on peut penser que le reste est à l'avenant !!!!!
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