Placé dans le trio de tête des géotechniciens français, Géotec a acquis au gré de croissances organiques et externes, tous les métiers du sol. Sa dernière acquisition, le corse Rocca E Terra, en précède deux autres « en discussion ».
Depuis le rachat en 2017 du groupe belge Verbeke, Géotec dont le siège social est situé à Quétigny, dans l’agglomération de Dijon, ne cesse d’additionner les croissances externes. L’année suivante, ce fut une entreprise au Sénégal, puis en 2019, deux filiales du groupe néo-calédonien A2EP, AD Nord et A2EP Géosolutions et en 2020, Lacq à la Réunion.
Au mois d’octobre, le géotechnicien a pris 70% du capital de Rocca E Terra, une petite entreprise de 12 salariés (chiffre d’affaires de 2 millions d’€) située au sud de Bastia, en Corse. Les deux entreprises se connaissaient déjà pour avoir répondu ensemble à des appels d’offres, en dernier lieu le futur port de Bastia où elles viennent d’achever les études de faisabilité. « Notre croissance externe est toujours le résultat d’opportunités, de rencontres, comme ce fut le cas au Sénégal, pays francophone qui a les mêmes normes que la France », explique Olivier Barnoud, président. A chaque fois, Géotec prend au minimum une participation majoritaire.
Gains de parts de marché géographiques et acquisition de nouvelles compétences motivent la course en avant de celui qui se situe dans le trio de tête des géotechniciens en France (*). L’entreprise qui emploie 750 personnes (dont 200 ingénieurs) a l’ambition est de porter à 100 millions d’€ dans les cinq ans, un chiffre d’affaires qui devrait se clôturer cette année à plus de 80 millions d’€ (76 millions en 2019). Les trois quarts sont réalisés en France métropolitaine, grâce à l’implantation d’une vingtaine d’agences, principalement dans le nord-est et sud-ouest.
Après Rocca E Terra, en octobre, d'autres croissances externes en vue

Deux autres acquisitions « en discussion » vont aider Olivier Barnoud à approcher son objectif. Il se situe aussi à l’international où l’entreprise souhaiterait porter son activité de 25% à 30% dans les cinq ans.
En 20 ans, Géotec a développé « une réponse globale sur les métiers du sol : environnement, risques naturels, diagnostic structure, géothermie ainsi que la géotechnique maritime et portuaire, pour le particulier qui veut construire sa maison aux gros projets comme le Grand Paris Express », résume son président.
En France, l’activité des géotechniciens est dopée par la loi Elan qui, suite à la multiplication des périodes de sécheresse, rend l'étude de sol obligatoire à toute cession de terrain constructible. Bien qu’aucune loi ne l’oblige, l’analyse de la pollution chimique des sols est aussi un terrain de jeu pour l’entreprise, en perspective de juin 2022 qui obligera tout établissement classé pour la protection de l'environnement (ICPE) à réaliser une étude de la mise en sécurité en cas de cessation d’activité.
Pour exercer son métier historique qui consiste à faire des analyses de sol avant la construction d’un projet, un bâtiment, une route ou encore un tunnel grâce à des échantillons, baptisés dans le jargon « des carottes », Geotec préserve un atelier à Quétigny. Une vingtaine de personnes y est employée à fabriquer des sondeuses hydrauliques et des pénétromètres statiques (instruments de mesure de la résistance des sols) qui couvrent tout le panel des reconnaissances géotechniques jusqu’à plus de 150 mètres de profondeur.


Lors de notre visite de l’entreprise à Quétigny (Côte-d’Or), des personnes étaient occupées à décrocher avec moult précautions, des tableaux afin de refaire la peinture des murs des bureaux. Mécène et amateur d’art, François Barnoud, le père du président actuel, avait collectionné des dizaines d’oeuvres d’art contemporaines qu’il exposait de son vivant au sein d’un entrepôt-galerie ouvert au public, juste à côté de l’entreprise qu’il avait créée en 1973.
Depuis quelques années, une sculpture monumentale de 6,20 mètres de haut se tient sur le parvis de l’entreprise. « Réseau Fractal Tenségrité » de Miguel Chevalier est constituée de onze tripodes en aluminium tenus par des barres et des câbles.
Nommé président au décès de son père en 2016 avec lequel il avait travaillé pendant 15ans, Olivier Barnoud, ingénieur formé à l’ École centrale de Lyon, a conservé l’esprit bienfaiteur paternel, mais l’exprime autrement.
En 2019, il a créé la « fondation Géotec » qui répartit chaque année 100.000 à 150.00 € à des actions associatives en faveur de l’insertion des handicapés en France et des populations de l’Afrique de l’ouest. A partir de l’an prochain, il étudiera avec attention les initiatives liées à la lutte contre le réchauffement climatique.
D’ici là, la fondation soutient la création d’un Café Joyeux à Dijon, un concept de café-restaurant qui emploie des personnes atteintes de trisomie 21 ou de troubles cognitifs comme l’autisme et approvisionné en café équitable.
Chez Géotec, Olivier Barnoud forme un duo avec son frère cadet Frédéric, directeur de l’international, en particulier de la filiale belge Verbeke. Celle-ci a une expertise en géothermie, technique qu’il qualifie pour l’heure de « parent pauvre » des énergies renouvelables mais qui, selon lui, devrait décoller avec la Réglementation Thermique (RT) 2020 qui prend en compte les émissions de CO2.
(*) avec Fondasol et Ginger CEBTP.

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