Martial Devaux, le nouveau président de Mantion depuis janvier, poursuit une forte politique de développement à l’export basée sur le principe : être physiquement présent là où le groupe de Besançon vend ses systèmes coulissants pour le bâtiment et de convoyage aérien pour l’industrie.


Le fabricant de systèmes coulissants Mantion fait partie des entreprises directement pénalisées par la guerre en Ukraine. La filiale polonaise de l’industriel de Besançon, la société Valcomp qui fabrique des systèmes coulissants pour le bâtiment (portes, fenêtres, portails, portes de garage) pour les marchés d’Europe de l’Est, vend également en Ukraine et en Russie. Le manque à gagner est évalué à 10% d’un chiffre d’affaires local de 7 millions d’€ réalisé avec 48 salariés. Fortement exportateur – 44% de son chiffre d’affaires de 42 millions d’€ –, le groupe de Besançon est présent sur 5 continents et dans plus de 80 pays. À l’étranger, ses clients sont principalement des prescripteurs pour de gros équipements comme des hôtels internationaux.


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« Nous avons fait le choix d’être physiquement présent là où l’on vend », expose Martial Devaux, le nouveau président qui vient de succéder à Denis Schnoebelen, parti à la retraite. Dans l’ordre chronologique, des filiales de distribution et de stockage ont été implantées en Allemagne, à Dubaï, à Montréal, à New-York depuis 2020, et dernièrement en Indonésie. L’industriel veut aller plus loin.

« Notre projet à l’horizon 2025 est de développer des contrats de sous-traitance par continent, car les coûts de transport et le protectionnisme vont s’amplifier », analyse Martial Devaux. « Le profilage des armatures et l’extrusion pourront être sous-traitées, nous conserverons en revanche les parties les plus techniques en interne. » L’Inde, marché jugé très dynamique, pourrait être le premier pays lointain à bénéficier de cette stratégie. « On conservera en revanche l’achat des composants en France ».


Une forte politique d’innovation

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Mantion fabrique plus de 90% des pièces qui composent un système coulissant. Ici, pliage d’un rail avec une profileuse. © Laurent Cheviet
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Fabrication des roulements qui font coulisser les portes. © Laurent Cheviet


Mantion a la particularité d’être une entreprise très intégrée. Son usine historique de Besançon, la plus grosse avec  137 salariés, fabrique plus de 90% des pièces qui composent un système coulissant. Découpage, mécanosoudure, rivetage, pliage, montage, tôlerie, profilage à froid, cintrage, découpe laser, sont autant de métiers développés dans l’atelier et le centre de stockage de 21.000 m2 de la zone des Trépillots. Ces compétences sont également utilisées pour des convoyeurs de manutention aérienne sur mesure pour l’industrie ainsi qu’une petite sous-traitance locale.

« L’entreprise a une forte politique de brevet et d’innovation à laquelle sont consacrées 5% du chiffre d’affaires », confie Martial Devaux. Une vingtaine d’ingénieurs et techniciens, l’équivalent de 10 % de l’effectif du groupe, travaille dans les trois laboratoires de Besançon, Varsovie et Genlis (Côte-d’Or), une petite unité de 14 personnes spécialisée dans les motorisations pour volets. Dernièrement, Mantion a mis sur le marché une porte de hall coulissante vouée à remplacer les portes battantes des immeubles de bureaux. Auparavant, c’était un système motorisé sans contact pour porte coulissante, qui peut se contrôler à distance grâce à une application smartphone.


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L’entreprise promet une innovation d’ampleur pour le salon Batimat de cette fin d’année qui va dans le sens du développement durable, marque de fabrique depuis une trentaine d’années. Sa signature RSE la plus connue est sans doute ses actions de mécénat comme celle réalisée à la Saline Royale d’Arc-et-Senans (Doubs). Avec les élèves du Lycée Hyppolyte Fontaine de Dijon, les équipes ont fabriqué un portail sur rail de 2,80 mètres de haut composé de deux panneaux, avec en son centre, la découpe d’un cercle qui incarne « Le cercle immense » de la cité idéale de Claude-Nicolas Ledoux, un aménagement paysager qui ouvrira au public le 4 juin 2022.

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Mantion vient d’acquérir une seconde machine à découpe laser. © Laurent Cheviet
Qui est Martial Devaux ?

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Martial Devaux, nouveau président de Mantion. © Laurent Cheviet

Arrivé chez Mantion début 2019 comme directeur général, Martial Devaux a été nommé en janvier 2022, président du groupe, à la suite de Denis Schnoebelen qui l’avait fait grandir depuis 2000 : de 14 millions d’€ et 90 personnes à aujourd’hui plus de 42 millions d’€ de chiffre d’affaires et 220 personnes. Ce dernier comptant parmi les actionnaires aux côtés de la famille du fondateur Alexandre Mantion, en 1920, et d’industriels bisontins, intègre le comité de surveillance de la société mère Mantion SAS.
Avant de rejoindre Mantion, Martial Devaux, bisontin de naissance, avait fait une grande partie de sa carrière (2004-2017) chez le fabricant d’outillages Stanley Black et Decker, comme directeur du site de Besançon puis directeur Europe. Précédemment, il avait travaillé au grand export pendant 5 ans, en Thaïlande et en Tchèquie.
Il sera rejoint d’ici la fin de l’année par Florian Cunin, futur directeur général. Ce dernier, depuis plus de 20 ans au sein du groupe, a notamment dirigé la société Bourquin Décolletage à Ornans (Doubs) acquise en 2001, puis a mis sur les rails du succès la société Mantion SMT, à Genlis (Côte-d’Or), suite au rachat de Wimove, spécialisée dans la motorisation pour le bâtiment. Il est depuis 2018 en charge de l’implantation et du développement commercial du groupe sur le continent nord-américain.
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Dans l’unité de décolletage, héritée du rachat de Bourquin Décolletage à Ornans (Doubs). © Laurent Cheviet

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