TRAITEMENT DE SURFACE/MONTBÉLIARD. La jeune société spécialisée dans le traitement de surfaces pour « environnements extrêmes », diversifie son activité, des process vers la conception de machines de fabrication des alliages.
En pépinière depuis sa création, Dephis a récemment pris ses aises dans la zone d’activités de Technoland, dans le Pays de Montbéliard, pour franchir le cap de l'ingénierie à celui d'équipementier.

 

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Les machines qui réalisent des traitements de surface à base de différents alliages, très résistants et dans une épaisseur pouvant relever du micromètre. © Pierre-Yves Ratti.

 

Eric Monsifrot a créé Dephis en 2011. Mais il avait commencé à travailler sur de nouvelles technologies de traitement de surfaces au sein du LERMS, le laboratoire de l'UTBM (Université de technologie de Belfort-Montbéliard) en tant qu'apprenti de l'école d'ingénieur.

 

A son actif, un revêtement au tungstène pour un réacteur nucléaire qui a été retenu lors d'un appel à projet, en concurrence avec onze entreprises et quinze technologies. Ou encore, un revêtement anti-érosion pour des pales d’hélicoptère.


L'entreprise s’est positionnée sur des technologies de pointe pour répondre à des besoins très spécifiques de revêtements de surface qui résistent à des « environnements extrêmes ». Son savoir-faire se situe principalement dans les alliages innovants à base de différents matériaux (titane, cuivre, cobalt, nano-composites etc.) réalisés à la demande.

 

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Une attaque d'aile d'avion pour lesquelles Dephis produit des revêtements résistant à l'érosion. © Pierre-Yves Ratti.

 

Ce qui explique que sa clientèle porte de grands noms de l'industrie aéronautique et nucléaire : Airbus, Areva, le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique), le CNRS, etc. Sans gros efforts commerciaux, avoue le dirigeant.  « Le bouche à oreille joue à plein dans ce cercle plutôt fermé où les spécialistes se connaissent tous et travaillent, à un moment ou à un autre, sur des projets communs. »

 

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Le temps de faire sa place, Dephis a démarré avec deux personnes au sein de la pépinière d'entreprise de Technoland, à Etupes, près de Montbéliard. D’abord sous statut de SARL, elle a récemment devenue une SAS, avec Frédéric Perry, aujourd’hui directeur général comme associé du fondateur Eric Monsifrot.


La croissance de la petite entreprise est passée par un déménagement en février dernier : Dephis a quitté la pépinière d'entreprise pour s'installer dans les anciens locaux de tri de La Poste, toujours à Technoland.

 

Diversification dans les machines de traitement de surface

 

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Eric Monsifrot a développé ses connaissances dans les traitements de surface dans un laboratoire de l'UTBM avant de créer son entreprise. © Pierre-Yves Ratti.

 

L’investissement de l'ordre de 250.000 €, aidé par Bpifrance, est relativement conséquent mais stratégique.

 

« Nous avions besoin de place pour construire des machines. En effet, nos clients ne se contentent plus d’acheter notre savoir-faire en matière d'alliages et de physique des matériaux : en complément des process, ils souhaitent acquérir les machines qui nous permettent de mettre en œuvre nos « recettes » de mélanges des composants de revêtements », indique Eric Monsifrot.

 

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Pour préserver le savoir-faire de conception, entièrement réalisé en interne, Dephis prévoit des clauses dans lesquelles l'acheteur s'interdit de revendre le revêtement concédé pendant un délai de quatre ans.

 

Cette diversification ouvre à la jeune entreprise de belles perspectives de croissance. Avec maintenant sept salariés, Dephis a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires d’environ 400.000 €. Il devrait atteindre le million cette année, avec de possibles perspectives d'embauches.

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