Parce qu’à 50 ans, il a envie de faire autre chose et qu’il peut céder dans les meilleures conditions à des repreneurs qu’il a choisi, Cyril Hug tire sa révérence chez Filab. Jérôme Goux, Benoît Persin et Thomas Rousseau, trois cadres de l’entreprise accompagnés pour le rachat par la société d’investissement UI Gestion et la Mutuelle d'assurances du corps de santé français (MACSF), entendent doubler l’activité et les effectifs d’ici à quatre ans.
À la question de savoir pourquoi Cyril Hug a voulu céder Filab, laboratoire d’analyses industrielles certifié en chimie organique, minérale et matériaux, crée en 1979 et repris par ses soins en 2006, la réponse fuse : « à 50 ans, on peut aussi avoir envie de faire autre chose. »
Si l’on rétorque que c’est un peu court, l’entrepreneur développe en assurant que la vente s’est conclue sans doute plus vite que prévu grâce à un parfait alignement des planètes. Jérôme Goux, l’un des trois repreneurs avec deux autres cadres de direction, Benoît Persin et Thomas Rousseau, exprimait depuis un moment déjà la volonté de porter un projet ambitieux en ce sens.
« Jérôme était mon bras droit depuis plus de dix ans, c’est dire qu’il connaît l’entreprise dans ses moindres recoins et partage mes valeurs d’intégrité, d’humilité, de curiosité et d’humanité », argumente Cyril Hug. On l’aura compris, cette logique de développement et de pérennité internes partagée à plusieurs l’a séduit.
Le cédant a aussi apprécié le montage financier de la cession, pour un montant demeuré confidentiel, sous forme d’un LMBO c'est-à-dire une acquisition avec effet de levier par les cadres dirigeants, bien ficelé, selon eux, par la société de capital investissement UI Gestion, avec l’appui de la Mutuelle d'Assurances du Corps de Santé Français (MACSF).
Un million d’investissements par an
Côté repreneurs, Jérôme Goux, le nouveau président de Filab, se fait le porte-parole de ses deux associés. « Je travaille mon sujet depuis au moins deux ans avec une forte envie d’amener l’entreprise encore bien plus loin, par un doublement du chiffre d’affaires actuel de 6 millions d’€ et de l’équipe aujourd’hui composée de 39 personnes (*) », détaille-t-il.
Oui, mais comment, sachant que la croissance annuelle depuis 2006 était déjà constante à 20% ? « Nous allons aller sur des marchés porteurs : dispositifs médicaux, cosmétique, aéronautique… et peu concurrentiels, en offrant de nouvelles prestations et en concevant des produits propres ou en partenariat.

Un second brevet après le kit Selvium® (**) vient d’être déposé et d’autres innovations sont en cours de recherche. L’entreprise se lance également dans la caractérisation des nanomatériaux, discipline encore à explorer et compte investir un million d’€ chaque année jusqu’à avoir un parc de matériel scientifique parfaitement adapté à cette stratégie.
« N’oublions pas non plus notre souci de renforcer la R&D, de participer aux commissions d’élaboration des futures normes qui nous obligent et de nous ouvrir à l’international », expose le dirigeant, chaud bouillant à écrire le troisième tome des aventures de Filab.
(*) Trente ans de moyenne d’âge.
(**) Kit consacré à la rémanence saline pour les chaussées autoroutières permettant de savoir quand rajouter du sel ou pas.
Qui est Cyril Hug, le cédant ?
Ce Dijonnais d’origine signe un beau parcours professionnel avec déjà une expérience dans le conseil puis, la direction d’une entreprise agroalimentaire. En 2006, il rachète Filab qui, à l’époque, ne pèse que 600.000 € d’activité.
Cyril Hug (50 ans) est titulaire d’une DESS en stratégie d’entreprise et management. Son avenir, il l’entrevoit toujours dans l’entrepreneuriat, mais on n’en saura pour l’heure pas plus.
Qui sont les repreneurs ?

• Jérôme Goux, le président
Docteur en chimie organométallique de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Goux rejoint Filab en 2007, un an après le rachat par Cyril Hug. Bras droit de ce dernier avant la reprise, associé au sein d’une société sœur baptisée Covalsens, il avait en charge le développement scientifique et technique, ainsi que le management de l’ensemble de l’équipe du laboratoire et du département support client.
• Benoît Persin, le directeur commercial
Cet homme de 38 ans rejoint Filab en 2015 pour assurer la direction commerciale et mettre en place les plans d’action marketing. Benoît Persin bénéficie d’une double formation, technique avec un master en chimie analytique et commerciale.
• Thomas Rousseau, le directeur scientifique
Ingénieur de l'école Centrale Paris et docteur en mécanique, Thomas Rousseau est à 32 ans le benjamin du trio de repreneurs. À l’issue d'une année de recherche passée aux Etats-Unis, il intègre Filab en 2017 avec pour mission les projets de R&D et l’accompagnement industriel.
A propos d’UI Gestion
Spécialisée dans l’accompagnement des PME en croissance, cette société de capital investissement a levé en quinze ans,1 milliard d’€ et soutenu 130 entreprises pour, indique un communiqué, une création de valeur de 650 millions. UI Gestion est indépendante depuis 2004 et implanté en région Nantes, Rennes, Strasbourg et Lille depuis 2010.
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