ELECTRICITÉ INDUSTRIELLE/MARNE. Partie de zéro en 2013, la PME marnaise filiale du groupe Moret Industries, affiche des objectifs ahurissants : réaliser 50 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2020 avec 300 salariés.
Par croissance interne et externe.
Un programme d'embauche prévoit cette année de recruter une quarantaine de personnes, dont des ingénieurs en sortie d'école.

Cet intégrateur d’équipements électriques en milieu industriel mène de front croissance interne et croissance externe. Sa stratégie : proposer une offre globale et un service de proximité à ses clients, dans l’agroalimentaire ou dans d’autres secteurs industriels, en France comme à l’étranger.
Johan Manka, le fondateur et directeur général de MK Energies, est un homme… énergique, qui sait ce qu’il veut et où il va. « J’ai l’ambition de bâtir une belle société dans les métiers de l’énergie, de peser dans le paysage français et même dans certains secteurs à l’international. »
Sa ligne d’horizon : « Faire plus de 50 millions d’€ de chiffre d’affaires », quand celui-ci était de 100 000 € au démarrage (sur un exercice incomplet il est vrai) et de 4,5 millions en 2014, mais déjà de 16 millions d’€ en 2015…
Une croissance exponentielle qui s’explique par la stratégie de cette PME de Reims, filiale du groupe Moret Industries, spécialisée dans l’électrotechnique, l’automatisme et l’instrumentation : conjuguer offre globale avec service de proximité.
« ERDF apporte l’énergie mais s’arrête aux portes de l’entreprise, explique Johan Manka. Nous, on intervient pour automatiser les machines, optimiser la production, réduire les consommations d’énergie, dimensionner la puissance nécessaire pour protéger les hommes et les machines. »

MK Energies va au plus près de ses donneurs d’ordres, un peu comme le font les équipementiers automobiles avec les constructeurs. « Le client doit nous voir comme son électricien », explique Johan Manka.
25 % du chiffre d'affaires à l’étranger
« La maintenance permet de lisser une activité encore cyclique, précise le DG. Notre fonds de commerce, ce sont les petites commandes » : 30 000 € en moyenne par projet, pour un total de 300 000 par an et par site industriel.
L’entretien courant permet à l’entreprise marnaise de ne pas dépendre uniquement des gros investissements de ses clients. Et l’amène à se délocaliser dès que l’occasion se présente.
MK Energies a par exemple racheté le fonds de commerce (salariés, matériel, clientèle) de la SARL Peixoto à Origny-Sainte-Benoîte dans l’Aisne, sur les terres de l’un de ses plus gros clients, la sucrerie-distillerie du groupe Tereos. Idem avec sa participation à hauteur de 40 % dans la société Basis Electronique de Puissance à Saint-Quentin, toujours dans l’Aisne.
MK Energies a ouvert en parallèle des antennes à Saint-Dizier en Haute-Marne et à Vitry-le-François dans la Marne par le jeu de la croissance interne.
« Et on nous demande de nous installer à Boulogne-sur-Mer », indique Johan Manka, qui se dit prêt à étudier toutes les propositions, qu’elles émanent de Bretagne ou de la région bordelaise par exemple.
L’électricien est également présent à l’étranger, où il réalise 25 % de son chiffre d’affaires : on le trouve en Algérie aux côtés du groupe sucrier Cristal Union, au Brésil avec Tereos et Guarani, ou encore en Côte d’Ivoire, en Egypte et en Chine.
Cent personnes en 2016
Cet insatiable appétit de développement se nourrit des contrats signés avec de grands industriels tels que Nestlé (pour son site ardennais) ou le conglomérat de onze partenaires industriels, scientifiques et financiers qui a donné naissance au projet Futurol dans la Marne, cette usine-laboratoire où l’on prépare le bioéthanol de deuxième génération.
Des compétences appréciées aussi par Aéroports de Paris, par le pétrolier Lundin ou par Le Creuset, le célèbre fabricant de cocottes en fonte. MK Energies affirme capter « en moyenne deux nouveaux clients par mois ».
« Nous sommes l’équivalent des Vinci Energies, Spie, Eiffage Energie ou Engie Ineo, les grandes majors qui se partagent 50 % du marché, précise le chef d'entreprise. Les 50 % restants sont réalisés par des TPE et des PME comme la nôtre. Notre avantage concurrentiel : être moins gros, plus agile et moins cher. »
Forte d’une soixante de salariés à ce jour, MK Energies souhaite « monter rapidement à cent personnes en 2016 », en recrutant notamment des ingénieurs sortant de l’école.
Priorité est donnée par ailleurs au déménagement du siège, devenu trop petit pour absorber la croissance. Mais la société restera à Reims, ville appréciée par le fondateur pour sa qualité de vie et sa proximité avec Paris.
Qui est Johan Manka ?
Johan Manka, 37 ans, est ingénieur en électricité de formation. Fils et petit-fils de sucrier, il a lui-même débuté sa carrière dans l’industrie sucrière, en particulier au Brésil.
Le fondateur de MK Energies possède 34 % du capital de sa société, le reste étant détenu par le groupe Moret Industries.
Johan Manka est aussi un homme « d’un naturel optimisme » qui tient un discours volontariste : « Il n’y a pas de fatalité en économie. Si on a l’envie, on a la capacité de se développer. On peut travailler partout en France et à l’étranger. Il faut saisir les opportunités. »