Vin. Jour de fête le 6 mai pour Costral. Fabricante de lignes d’embouteillage pour le vin, la PME de Riquewihr (Haut-Rhin) accueillait la fine fleur de l’économie et de la politique régionales dans ses locaux flambants neufs, fruit d’un investissement de 1,4 million d’€ et incarnation de la nouvelle dimension qu’elle vient de prendre.
L’inauguration suit en effet de quelques mois la reprise de Stone, un confrère basé dans l’Isère, au profil complémentaire. Cette PME remplit les bouteilles à grande cadence, tandis que Costral s’est toujours fait une spécialité des petites cadences, de l’ordre de 3.000 bouteilles à l’heure.
Les deux activités réunies couvrent désormais la quasi-totalité du marché. Depuis quelques années, l'entreprise alsacienne a aussi fait alliance commerciale avec le fabricant de machines d’étiquetage, Albagnac, dans le Lot. Si bien qu’elle vend un système complet aux viticulteurs.
Hors Stone et ses 21 salariés, Costral emploie 50 personnes : ce sont 17 de plus qu’il y a 5 ans. Le programme d’embauches est en phase avec la croissance annuelle de 10 % en moyenne, observée sur la même période, qui pousse le chiffre d’affaires à 7,2 millions d’€ en 2010.
2010, des ventes record à l'étranger
Les fabrications de Costral alimentent certes l’industrie des spiritueux et des jus de fruits, mais pas de doute, c’est bien le vin qui forme son débouché principal.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’entreprise a élu domicile dans la commune surnommée "la perle du vignoble alsacien".
Son fondateur Willy Kuhlmann est lui-même un viticulteur qui se qualifie d’autodidacte. Président du conseil d’administration, il forme aujourd’hui un tandem efficace avec son fils Frédéric, directeur général.
Et comme le vin se mondialise, Costral suit le mouvement : 70 % de son chiffre d’affaires s’est réalisé à l’export l’an dernier, un record. Entré depuis peu en Russie et aux Etats-Unis, il installe ses machines dans les nouveaux fiefs du Chili, de l’Argentine ou de l’Afrique du Sud.
«Notre porte d’entrée à l’export, c’est l’innovation. Pour convaincre un client américain, russe, ou autre, il faut lui montrer quelque chose qui le distingue de la concurrence, italienne dans notre cas», expose Frédéric Kuhlmann.
Pour choisir quelques exemples dans une longue liste, Costral a mis au point la machine qui stérilise parfaitement les bouteilles, le procédé qui expulse toute trace d’oxygène grâce à une petite goutte d’azote liquide, le bec sans joint qui évite le contact avec le vin, ou encore le rinçage non pas circulaire, mais en carré qui fait gagner en productivité.
Le tout requiert du sophistiqué : avant de se remplir de liquide, les machines d’embouteillage se bourrent… d’électronique.