Suite et fin des portraits de la série de chefs d’entreprises candidats aux élections municipales de ce dimanche 15 mars, Aline Fischer, cogérante de Certec Concept à Ingersheim (Haut-Rhin). Elle est en 2e position sur la liste d’opposition au maire sortant à Ammerschwihr, un village de 1.800 habitants, près de Colmar.
Quand Jean-Paul Hoffert, conseiller municipal sortant d’Ammerschwihr, près de Colmar (Haut-Rhin,) est venu sonner à sa porte d’Aline Fischer, il y a quelques semaines pour lui proposer de rejoindre une liste d'opposition au maire sortant Patrick Reinstettel, sa première réaction a été la surprise. Il y a tout juste un an, elle avait créé Certec Concept dans la commune voisine d’Ingersheim, une entreprise générale du bâtiment spécialisée en travaux de gros œuvre pour des clients professionnels et des collectivités territoriales.
Aline Fischer a réfléchi pendant deux semaines, en a discuté avec son associé, Salvatore Grillo, et a finalement accepté la proposition au point de se retrouver, si la liste « passe », en position de première adjointe. « En tant que cheffe d’entreprise, on sait écrire, discuter, se mettre en avant, être force de proposition. Ce sont des compétences utiles auprès d’une mairie et d’une communauté de communes », observe-t-elle.
La jeune femme de 39 ans analyse sa motivation non pas comme un acte politique mais comme un engagement envers la commune où elle réside et ses concitoyens. « Je ne suis pas encartée politiquement et je trouve que le monde politique est souvent dénué de valeurs humaines. Ce qui m’intéresse c’est le dialogue et l’ouverture à l’autre. Mon engagement résulte d’une rencontre avec une personne qui a su me convaincre par rapport à un programme et des idées », précise la dirigeante.
« Dans une entreprise, on n’a pas toujours besoin d’aller vite »

Elle qui habite depuis trois ans à Ammerschwihr et s’y plaît beaucoup, aimerait donner envie à d’autres personnes de s’y installer. « Sur les six dernières années, la commune a perdu 300 habitants », déplore-t-elle. Située sur la route des vins, et proche de Colmar, sa position géographique est pourtant un atout pour attirer de nouveaux habitants, mais les logements restent chers et les commerces peu nombreux.
Aline Fischer n’a pas un domaine de prédilection dont elle aimerait s’occuper en particulier. « J’aime découvrir des thèmes que je ne connais pas. Mais je m’intéresse de plus en plus à l’écologie. Cela devient une vraie problématique et c’est un sujet qui me touche. »
Se sentira t-elle à l’aise dans la fonction d’élue, même si la gestion d’une commune et de son équipe a des points communs avec l’entreprise ? Aline Fischer est tout à fait consciente que le temps de la décision et de l’action publique n’est pas le même mais elle ne considère pas cela comme un frein. « Dans une entreprise, les leviers d’action ne sont pas forcément ultra rapides non plus. D’ailleurs, on n’a pas toujours besoin d’aller vite. Aujourd’hui, j’ai acquis une certaine maturité. J’ai appris à me poser et à réfléchir », assure-t-elle.
Quant à la problématique du cumul de sa fonction de codirigeante avec celle de première adjointe, moins « exposée » que le maire, mais tout autant chronophage, Aline Fischer y a réfléchi. Elle estime que c’est une question d’organisation et de gestion du temps. « Avec les smartphones et les technologies de communication actuelles, c’est aussi plus facile qu’il y a quelques années. »
Et puis, prudente malgré sa détermination, « rien n’est gagné », rappelle-t-elle. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, elle en gardera une expérience très positive.