
BANQUE. La Caisse d'Epargne de Bourgogne-Franche-Comté sert de test national au lancement d’un nouveau livret d’épargne, baptisé Compte sur livret régional.
En un mois, l’établissement coopératif a déjà collecté 22 millions d’€ qui serviront à un financement plus direct de l’économie des deux régions.
La banque s’engage à une transparence totale quant à l’utilisation de ces fonds.
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Jean-Pierre Deramecourt, président du directoire de la Caisse d’Épargne de Bourgogne, Franche-Comté, n’était pas peu fier d’annoncer, hier à Dijon, que son établissement financier coopératif sert depuis un mois de test national au lancement d’un nouveau produit d’épargne.
Baptisé compte sur livret régional, il a pour vocation de booster la collecte de fonds pour la réinjecter directement dans l’économie des deux régions.
« C’est en quelque sorte une filière courte pour laquelle nous voulons jouer une transparence totale quant à l’utilisation des fonds et d’ailleurs, nous nous engageons à communiquer régulièrement sur le sujet », précise le banquier.
Est-ce à dire qu’il ne le faisait pas avant ?
« Depuis la création des caisses d’épargne en 1818, tout l’argent collecté localement sert directement au financement local, mais nous pouvons mieux le faire savoir et ce livret nous en offre l’occasion », ajoute-t-il.
Pas moins de 1150 livrets ont déjà été ouverts et totalisent une collecte nette de 22 millions d’€, avec un dépôt moyen de 18 000 €.

Investissements ciblés
Réservé à l’origine aux seuls particuliers, il s’adressera bientôt aux entreprises, associations et organismes, comme les chambres consulaires.
« Nous rémunérerons l’argent qui nous est ainsi confié à 2% avec un dépôt minimal de 10 € et un plafond fixé à 750 000 € », explique Jean-Pierre Deramecourt.
Aucun objectif de collecte n’a été annoncé régionalement, mais le réseau Caisse d’Epargne (17 caisses) espère engranger jusqu’à 500 millions d’€ au niveau national.
L’utilisation des fonds ne se fera pas tous azimuts. La banque coopérative a retenu, parmi un choix de sept critères, de privilégier le développement économique et le développement durable.
L’accent sera donc mis sur les projets de création d’entreprise et d’emploi, l’économie numérique encore très indigente notamment en Côte-d’Or, la transition énergétique, la responsabilité sociétale de l’entreprise et les initiatives utiles en faveur des personnes en difficulté.
« Cela résulte d’un audit que nous avons réalisé et qui démontre une plus grande efficacité à satisfaire les besoins dans ces domaines », commente le président du directoire.

La banque a voulu illustrer par l’exemple sa nouvelle stratégie financière en faisant témoigner Marc Soyard. Né à Saint-Claude (Jura), ce jeune viticulteur a été choisi pour s’occuper du domaine de la Cras, racheté l’an dernier par la communauté d’agglomération du Grand Dijon.
Sur huit hectares de vignes et quatre à replanter, il compte changer la méthode de vinification, passer à une viticulture biologique pour ne travailler qu’en biodynamie d’ici à cinq ans.
« Mon besoin de financement s’élève à 30 000 € », indique t-il. Gageons que la banque de l’Ecureuil lui accordera très facilement...
Hausse des crédits alloués
La Caisse d’Epargne de Bourgogne, Franche-Comté revendique 2000 clients entreprises qui font plus d’1,5 million d’€ de chiffre d’affaires, soit une grande sur trois et une sur cinq au total.
Elle totalise à leur attention 610 millions d’€ d’encours de crédit, auxquels se rajoutent 140 millions propres à l’immobilier, soit une hausse globale de 8%, et sa production annuelle de crédit atteint les 300 millions (+22%).
On peut espérer que l'application prochaine des futures normes, dites de Bâle III, ne réduira pas à peau de chagrin tous ces efforts, tant la restriction du crédit risque d'être drastique même auprès de ceux qui offrent toutes les garanties de remboursement.
L’Accord de Bâle III comprend un ensemble de mesures destinées à renforcer la résilience des grandes banques internationales ainsi que des mesures spécifiques sur le risque de liquidité.
Ces deux textes ont été publiés le 16 décembre 2010. Une version révisée, complétée sur le risque de contrepartie, a été publiée le 1er juin 2011 (source : Banque de France).
Crédit photos : Pinette et Traces Ecrites