FLUIDES/ BAS-RHIN. Filiale d’un solide groupe allemand de régulation de fluides, Burkert SAS conforte son statut de « centre de compétences mondial » au sein de sa maison-mère, grâce à deux innovations résultant de plusieurs années de recherche. Elles mobilisent plus de 15 millions d’€ d’investissement dans les capteurs, la spécialité du site de 162 salariés basé à Triembach-au-Val (Bas-Rhin).

 

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Reconnaissance de l'expertise des usines alsaciennes dans la conception et la fabrication, le statut de centre de compétences n’est accordé, hors d’Allemagne, qu’au site français par le groupe d’envergure mondiale.

 

Au total, le programme de développement s’élève à 25 millions d’€, car il inclut 6,6 millions de financement de Bpifrance et la participation de deux partenaires : 3D Plus, PME francilienne de miniaturisation de composants électroniques, et l’Ecole supérieure de biotechnologies de Strasbourg (ESBS).


Ces entités se sont associées pour mettre au point un analyseur en ligne de la qualité de l’eau, baptisé SmartLab. Désormais mis sur le marché, le système permet le suivi de tous les paramètres décisifs du liquide naturel  : pH, taux de chlore, conductivité, turbidité (révélateur des substances non dissoutes), matières organiques, température….


On s’en doute, le marché n’a pas attendu l’entrée dans le XXIème siècle pour s’intéresser à cet enjeu. Bürkert met en avant la simplicité d’usage de son dispositif : « Il est miniaturisé, très compact et le suivi en ligne et en temps réel apporte un vrai plus par rapport aux solutions actuelles qui requièrent des branchements électriques classiques », souligne Patrick Reimeringer, le directeur général.

 

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L'enjeu pour l'entreprise est la miniaturisation et la simplicité d'utlisation des analyseurs.

 

Selon le fabricant, la modularité du produit permet d’ajouter ou d’enlever facilement des capteurs « sans interrompre le fonctionnement », au gré des besoins. « La nouveauté constitue un élargissement de notre offre qui nous ouvre des marchés complémentaires », annonce le dirigeant.

Jusqu’à présent, le site trouve ses débouchés auprès des utilisateurs d’eaux industrielles très spécifiques, en premier lieu l’agro-alimentaire, la pharmacie, la chimie et l’industrie cosmétique. Avec ce SmartLab, « nous pouvons aussi investir le créneau de l’eau potable, et ce, directement auprès des exploitants de réseaux », souligne le dirigeant.

 

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Avec le SmartLab, le FLOWave (photo) est l’un des derniers analyseurs de fluides mis au point par Bückert.

Une molécule qui détecte les bactéries contaminantes


Le projet est parti d’un brevet d’un laboratoire de l’ESBS, dirigé par le Dr Jean-Luc Galzi, qui a développé une molécule de détection des bactéries contaminantes comme l’Escherichia Coli (E.Coli) qui fait parler d’elle de temps en autre dans les médias, à l’occasion d’une pollution d’un réseau d’eau ou d’une plage.


Lancé en 2010, le programme pluriannuel de R&D de la filiale française a débouché, en fin d’année dernière, sur un autre résultat : la sortie d’un capteur piézoélectrique de débit de dernière génération.


« Il sait mesurer les débits sans pièce en mouvement, ce qui est rare, ainsi que les fluides à faible conductivité. Et de surcroît à prix abordable ! », argumente Patrick Reimeringer. Les débouches visés en priorité sont ici les industriels utilisant des eaux de process, ultra-pures notamment, soit la clientèle-socle de Bürkert SAS.


L’entreprise travaille à présent à des détections de polluants chimiques. « Le programme de R&D constitue en fait une sorte de plate-forme technologique, à partir de laquelle nous cherchons de nouvelles applications », souligne son dirigeant.


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Outre l’eau, le gaz et d’autres liquides constituent les fluides que mesurent les capteurs Burkert. Reconnaissance de la double expertise des usines Bürkert dans la conception et la fabrication, le statut de centre compétences n’est accordé, hors d’Allemagne, qu’au site français par le groupe d’envergure mondiale : il emploie 2.600 salariés pour un chiffre d’affaires de 440 millions d’€ en 2015 à partir de neuf sites de production de vannes, régulateurs et donc de capteurs.

 

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Créée en 1968 au pied du massif vosgien, l’usine de Triembach-au-Val a sans cesse monté en gamme et en effectifs.


Créée en 1968 au pied du massif vosgien, l’usine de Triembach-au-Val a sans cesse monté en gamme et en effectifs. Burkert complète sa présence en France par une filiale commerciale de 50 personnes, si bien que son chiffre d’affaires dans l’Hexagone s’élève à 56 millions d’€ en 2015, avec 212 salariés.

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