La filière cassis dijonnaise trinque à sa bonne santé. Le joaillier Rolot et Lemasson s’agrandit à Beaune. Le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne imagine ses agences en lieux de vie. Les entreprises du numérique écrivent leur feuille de route pour les quatre années à venir. On recrute maçons et électriciens. Druydès, Vaovert et Idxprod, les petits nouveaux du Réseau Bourgogne Entreprendre. Recul du chiffre d’affaires des entreprises de l’Yonne et de Saône-et-Loire
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• Le « blanc-cass », une erreur qui fait l’histoire et le bonheur des liquoristes dijonnais

Et non, ce n’est pas le chanoine Kir, maire de Dijon de 1945 à 1968, qui inventa le célèbre blanc-cassis. Il ne fit que le populariser sous son nom. L’inventeur se conjugue au féminin et n’est autre qu’une serveuse du bar Le Montchapet à Dijon qui, en 1904, versa par erreur de la liqueur de cassis dans un verre de blanc aligoté à l’attention d’Henri Barabant, prédécesseur du truculent chanoine comme premier magistrat municipal de 1904 à 1908.
L’élu apprécia le mélange et l’aventure de cette boisson devenue internationale commença. François Battault, président du liquoriste Gabriel Boudier et du Syndicat des fabricants du cassis de Dijon, n’aurait pour rien au monde oublié de rappeler cette anecdote en posant une plaque commémorative le 15 mars sur le mur de l’estaminet.
Ce fut l’occasion aussi d’évoquer la bonne santé de cette filière de transformation qui bénéficie d’une indication géographique (IG) et se compose des maisons Boudier, Héritier-Guyot, Lejay-Lagoute et Briottet. En 2018, leurs ventes de cassis ont atteint 65 millions d’€, dont 31 millions à l’exportation, ce qui représente 25 millions de bouteilles.
« Nous employons au total 174 personnes et illustrons une belle dynamique territoriale », note Olivier Melis, directeur général de Lejay-Lagoute. Au-delà de la capitale régionale, les liquoristes fournissent une activité non négligeable aux producteurs de baies, comme la coopérative Les Coteaux Bourguignons, à qui ils achètent pas moins de 1.250 tonnes de cassis, dont 700 de la variété la plus prisée : le Noir de Bourgogne.
« Nous le faisons cultiver selon un cahier des charges orienté sur l’agroécologie et n’avons pas hésité à contracter pour la période 2019-2023, un prix à la tonne en augmentation de 17,2% pour soutenir le revenu des exploitations », se félicite Jean-Dominique Caseau, président de l’Héritier-Guyot et de l’interprofession nationale.
Claire Briottet, de l’entreprise qui porte son nom, enfonce le clou sur la qualité des produits qui résulte de cette stratégie. « Au salon de l’Agriculture, l’une des manifestations parmi les plus importantes, comme dans de nombreuses autres salons internationaux spécialisés, la liqueur de cassis est très souvent proposée à la dégustation et donne lieu à une créativité avec d’autres recettes que le célèbre blanc-cass. » D.H.

 

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ginsafran• L'incroyable épopée du gin bourguignon signé Gabriel Boudier

Chez Gabriel Boudier, producteur dijonnais de liqueurs et alcools fins, les ventes de gin vont bientôt rivaliser avec celles de la crème de cassis, produit phare de la maison. « Elles atteignent 15% d’un chiffre d’affaires de 14,5 millions d’€, la crème de cassis étant à 20%, et nous totalisons depuis deux ans plus de 60% de croissance avec 400.000 bouteilles commercialisées », assure François Battault, codirigeant de l’entreprise avec son frère Yves. Ce boum n’est pas uniquement lié à la qualité du produit mais obéit surtout à un marché devenu très porteur.
Né dans sa composition actuelle en Angleterre et démocratisé après la seconde guerre mondiale par les Américains, le gin vit le même phénomène en France que les micro-brasseries. « Nous voyons apparaître des micro-distilleries proposant des produits premium aux recettes originales qui font le bonheur des barmans. » Sur ce créneau, Boudier a été précurseur dès 2008 en imaginant un gin au safran, l’un des premiers aussi colorés au monde.
Le producteur en commercialise pas moins de 100.000 unités, principalement auprès de la diaspora indienne et d’amateurs anglais. « N’oublions pas non plus que le gin profite du phénomène de la mixologie et bénéficie du succès mondial du gin tonic », argumente François Battault. D.H.


• Rolot et Lemasson s’agrandit à Beaune

Le fabricant de bijoux qui appartient au groupe Dalloz Frères, à Septmoncel dans le Jura, faiseur pour de grands noms de la joaillerie, construit un nouveau bâtiment sur son site de la route de Dijon, en bordure de la nouvelle rocade de Beaune. L’édifice de grande hauteur s’étend, selon la fiche de chantier apposée sur place, sur une surface de 2.286 m2. Le projet a été confié à l’Atelier d’architecture Tardy à Besançon qui avait déjà réalisé la nouvelle usine de Dalloz Industrie à Septmoncel en 2016. Interrogée sur la raison de cet investissement - déploiement de l’activité ou accueil d’une nouvelle -, la direction a répondu ne pas vouloir communiquer sur le sujet, fidèle à se discrétion habituelle. Son dernier chiffre d'affaires connu date de l'exercice 2016 et s'élève à 8 millions d'€. C.P

LCRDijon

 

• Le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne imagine ses agences en lieu de vie

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Jean-Yves Remillet, président du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, à gauche, en compagnie de Jacques Kermarrec, le directeur général. ©Arbelet.

Sur le modèle en test dans deux de ses agences, Saint-Vit et Charquemont (Doubs), de sa consoeur franc-comtoise pour obtenir certains documents administratifs, le Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne réfléchit à transformer une partie des 144 agences de son propre réseau en « lieux de vie ». « Nos collaborateurs, qui ont été formés par la préfecture, aident aux démarches en ligne pour obtenir des pièces d’identité, les cartes grises, permis de conduire, mais également pour remplir les dossiers de recherche d’emploi », précise Cécile Denoyelle, directrice du marketing et de la communication du Crédit Agricole de Franche-Comté.
« Nous ne dupliquerons pas forcément ce modèle car tous les champs du possible sont à explorer, mais notre patrimoine immobilier peut aussi servir à des activités plus sociétales, devenir un espace axé sur d’autres centres d’intérêt que notre strict métier de banquier et d’assureur », indique Jacques Kermarrec, le directeur général du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne. En attendant, la banque injecte pas moins de 20 millions d'€ pour rénover quinze agences.
Dans le même souci d’implication au sein d’un territoire composé des départements de l’Aube, de la Côte-d’Or, de la Haute-Marne et de l’Yonne, l’établissement financier n’est pas peu fier de deux autres initiatives. Ses 24 cafés de la création, où l’on réunit auprès des porteurs de projets de nombreux conseils et experts qui interviennent gracieusement, ont rencontré « un vrai succès ». Quant au Village by CA, l’un des 40 en France, ouvert début 2018, il accueille 12 start-up et 15 partenaires ont signé une convention avec lui.
Sur le volet cœur de métier, et malgré un ralentissement de l’activité économique fin 2018, le bilan de l’année écoulée est plutôt bon pour la banque mutualiste détenue par 16.665 sociétaires. Elle revendique près de 600.000 clients, dont 27.500 nouveaux, et emploie 1707 personnes. Les crédits délivrés s’élèvent à près de 2 milliards d’€, dont 800 millions pour les entreprises, professionnels, agriculteurs et collectivités territoriales.
Au total, le chiffre d’affaires s’élève à 337,5 millions, en recul de 2 points en raison de taux toujours très bas, mais le bénéfice croît de 1,88% à 97,4 millions, par contraction de certains coûts. Ces chiffres seront présentés aux sociétaires le vendredi 22 mars à l'assemblée générale annuelle qui se déroule à Troyes (Aube), sous la présidence, depuis une année, de Jean-Yves Remillet, laitier et fabricant de fromage de Langres en Haute-Marne. D.H.

 

 

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• Les entreprises du numérique écrivent leur feuille de route pour les quatre années à venir.

BFC Numérique, association qui fédère les entreprises du numérique en Bourgogne-Franche-Comté, le Conseil régional et l’Etat ont signé le 7 mars le premier CAPéCO numérique régional, un contrat d’objectif  d’une durée de quatre ans pour développer la filière numérique et  « impulser la transition numérique de l’industrie. »
Le contrat clarifie le rôle de chacun des experts du numérique : BFC numérique représente la filière, Nicéphore Cité à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) accompagne la transformation numérique des PME industrielles et Numérica à Montbéliard (Doubs) est le spécialiste des usages numériques innovants.
La filière numérique régionale compte 1.500 entreprises, en grande majorité des TPE et emploie 8.000 salariés. Le taux de croissance de ses effectifs est de 14 % par an. Le travail collectif réalisé lors de la préparation de cette feuille de route a permis de cartographier les offres de formation et met régulièrement à jour les besoins en compétences des entreprises. Un effort tout particulier sera entrepris pour féminiser la filière, les femmes ne représentant que 12% des effectifs des formations au numérique et 16% des emplois. C.P.


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On recrute maçons et électriciens

La Fédération du Bâtiment Bourgogne-Franche-Comté et Pôle emploi Bourgogne-Franche-Comté organisaient le 15 mars dernier, les 2èmes Rendez-vous de l’emploi du bâtiment dans les agences de Pôle emploi de chaque département, et à Dijon, au salon de l’habitat. 550 candidats se sont présentés et 44 entreprises ont présenté des offres, lors de job dating qui faisaient découvrir les métiers en tension et les formations pour y accéder. 

La manifestation confirme que le bâtiment recrute toujours, principalement dans la maçonnerie et l’électricité. Les employeurs recherchent essentiellement du personnel qualifié, en majorité sur des contrats de longue durée.
En 2018, d’après l’enquête Besoins en Main d’œuvre de Pôle emploi, les entreprises cherchant des ouvriers de la construction et du bâtiment ont déclaré à 62 % avoir des difficultés de recrutement. En plus des qualifications qui peuvent s’obtenir par une formation préalable, les employeurs ont indiqué être « de plus en plus attentifs aux savoir-être des demandeurs d’emploi, que ce soit dans leur dimension individuelle (autonomie, réactivité, persévérance …), environnementale (capacité d’adaptation, gestion du stress,…) ou collective (sens de la communication, travail en équipe, …) » Cette attention, témoignent-ils, est d’autant plus forte vis-à-vis des jeunes qui découvrent le monde de l’entreprise. C.P.

• Les petits nouveaux (nouvelles) du Réseau Bourgogne Entreprendre

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De gauche à droite : Mélanie Mambré, fondatrice de Vaovert, et les codirigeantes de Druydès, Gwendoline Bressand et Fanny Preney. © Réseau Entreprendre.


Le réseau Entreprendre Bourgogne vient d’accueillir trois chefs d'entreprises qui seront accompagnées par leurs pairs pour développer leur affaire. Deux sont des créations récentes, à l’initiative de femmes. Gwendoline Bressand et Fanny Preney ont fondé la société Druydès, spécialisée dans la conception et la fabrication de cosmétiques solides, sans allergènes. Leur feuille de route en 2019 prévoit un nouveau laboratoire, d’environ 200 m2, et un élargissement des points de vente concentrés pour l’instant sur l’agglomération de Dijon.

Mélanie Mambré est la créatrice de Vaovert, une plateforme de réservation digitale d’hébergements touristiques éco responsables. En fonction du nombre de critères qu’il respecte, l’hébergeur se voit attribuer un niveau permettant aux touristes de choisir un logement en fonction de ses caractéristiques écoresponsables. La start-up sera présente les 29 et 30 mars aux Start-up Days d’Orange, dans sa boutique de la Toison d’Or à Dijon, la manifestation ayant pour but d’aider les jeunes entreprises du numérique à se faire connaître auprès du grand public.
Le réseau vient aussi de choisir son premier lauréat de la catégorie Développement avec l’agence de communication Idxprod à Auxerre, qui vient de fonder un atelier de création de solutions digitales, avec salles d’immersions, hologrammes, projections géantes, etc. L’initiative de Yannick Davouse, fondateur en 2016 de l’association Yonne Numérique et vice-président de BFC Numérique,  a permis la création de 4 emplois. Ses nouveaux locaux seront inaugurés le 5 avril. C.P.


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Conjoncture : recul du chiffre d’affaires des entreprises de l’Yonne et de Saône-et-Loire


Selon le baromètre Image PME (*) des experts comptables de Bourgogne-Franche-Comté, au 4ème trimestre 2018, l’activité des TPE-PME de la région a augmenté, à nombre de jours comparables, de 1,7 % par rapport au 4ème trimestre de l’année précédente. L’analyse montre un net ralentissement de la croissance au mois de décembre 2018 (-0,4 %), notamment lié à la diminution de la consommation des ménages (-1,5 % selon l'Insee en décembre 2018), qui s’explique probablement par le mouvement social des gilets jaunes.
Six des huit départements de la région enregistrent une hausse de chiffre d'affaires. En tête, les TPE-PME de Côte d'Or (+4,8 %) suivie de celles de la Haute-Saône (+3,1 %), de la Nièvre (+2,8 %), du Territoire-de-Belfort (+2,4 %) et du Jura (+2,3 %). Les entreprises du Doubs (+1,1 %) affichent une augmentation inférieure aux moyennes régionale et nationale. Celles de l'Yonne voient leur chiffre d'affaires se réduire pour le second trimestre consécutif (-0,3 %). En queue de peloton, la Saône-et-Loire avec une baisse soudaine de -0,3 %, alors que tous les indices étaient en croissance depuis plus de deux ans.
La  hausse moyenne du chiffre d'affaires se situe à 2,1%, comparable à la moyenne nationale. Ce sont les transports et l'entreposage (+7,2 %) et l'industrie manufacturière (+3,4 %) qui tirent toujours la croissance régionale. Côté investissements, ils reculent de 8,1 %. Une baisse qui tend à s'amplifier, classant ce dernier trimestre 2018 au second rang des plus mauvaises performances de l'indice depuis la création du baromètre en 2015. C.P.
(*) Les données proviennent de la base de données Statexpert, construite à partir des télédéclarations sociales et fiscales réalisées par les experts-comptables pour le compte de leurs clients et sont issues de la compilation des informations provenant des déclarations mensuelles et trimestrielles de TVA de 16.000 entreprises réalisant entre 20.000 € et moins de 5 millions d’€ de chiffre d'affaires annuel.

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