Nous poursuivons l’exploration de l’intelligence artificielle (IA) que nous propose le consultant Nicolas Rietsch, en trois étapes chaque lundi. Aujourd’hui, la seconde : à présent que les enjeux de l’IA ont été cernés par l’entreprise et qu’elle a su adopter un rapport démystifié avec le concept, il lui faut préparer son plan pour entrer dans cet univers. Le consultant propose un cadre pour une feuille de route devant permettre de faire son chemin avec succès.


L'intelligence artificielle (IA) n'est pas qu'un simple terme à la mode, elle est le moteur d'une révolution bien réelle qui transforme les industries et redéfinit les modèles économiques. Pour les dirigeants, l'enjeu n'est pas seulement technologique, mais bien stratégique. Dans cet article, après avoir parlé de la démystification de l'IA, nous allons explorer une feuille de route qui souhaite aider à faire d'elle un atout stratégique, tout en intégrant la flexibilité et l'adaptabilité que requiert notre monde en constante évolution.

Établir une vision stratégique claire pour l'IA

La première étape consiste à identifier ce qui souhaite être accomplir avec l'IA. C'est ici que la subtilité entre en jeu. Au lieu de fixer des objectifs rigides, le dirigeant a tout intérêt à définir des buts qui peuvent évoluer en fonction des nouvelles découvertes et des changements dans l'environnement commercial. La vision de l'IA doit être en harmonie avec la stratégie globale de l'entreprise de façon à pouvoir agir comme un phare, qui puisse la guider à travers les défis de la transformation digitale.

Investir dans la formation et le développement des compétences

Avant de plonger dans le monde de l'IA, une évaluation des compétences existantes s'impose et certains ajustements peuvent se révéler utiles. Dans un monde en constante mutation, il s’agit d’embarquer les bonnes personnes. Choisir de former les collaborateurs en place aux nouvelles compétences en IA est souvent plus efficace que le recrutement de nouveaux talents, c’est une évidence. Cependant, il convient de faire preuve de flexibilité sur ce point et de ne pas se fermer à la recherche de compétences qui aideront l’entreprise à faire face aux besoins changeants de l'entreprise et à suivre les avancées technologiques. Quelle que soit l’option choisie, les échanges entre les profils techniques et les profils métiers sont à privilégier.

 

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Favoriser une culture d'innovation et d'expérimentation, encourager l'échec constructif

Dans le monde de l'IA, l'échec n'est pas une fin, mais un moyen incontournable d'apprendre et de progresser. Une culture où l'échec est vu comme une opportunité d'apprentissage permet à l'entreprise de s'adapter plus rapidement aux changements. Bonne nouvelle, elle révélera aussi de nombreux intrapreneurs qui ne demandaient qu’à se faire leur place.

Il vaut mieux miser sur la pratique. Les projets pilotes sont des terrains d'expérimentation idéaux. Rapides à mettre en place et peu onéreux, ils permettent de tester des hypothèses, d'ajuster des stratégies puis de découvrir des opportunités inattendues, tout en offrant la flexibilité nécessaire pour pivoter ou s'adapter. L'innovation n'est pas un événement ponctuel créatif mais un processus continu qui implique son lot de discipline et de contrôle. Des indicateurs de performance clés (en anglais les KPI, Key Performance Indicators) bien choisis permettent non seulement de mesurer le succès des projets lancés, mais aussi de découvrir des tendances et des opportunités émergentes.

Se laisser surprendre

En conclusion, l'intégration réussie de l'IA dans une entreprise est un voyage complexe qui nécessite une vision claire, un investissement dans les compétences et une culture d'innovation bien réelle pour les équipes. Suivre une feuille de route, telle que proposée ici, doit permettre non seulement de démystifier l’IA, mais aussi de l'utiliser pour créer une valeur réelle et durable pour l’entreprise. Mais dans un monde en constante évolution, la flexibilité et l'adaptabilité sont tout aussi cruciales. En somme, il faut – aussi – savoir se laisser surprendre.

 

Nicolas Rietsch (*) Fondateur de Rietsch & Co, conseil en stratégie et organisation

(*) Consultant établi à Besançon, Nicolas Rietsch capitalise sur 15 ans d'expérience et a orchestré une centaine de projets de transformation pour des entreprises de toutes tailles, en France et à l’étranger. Il collabore avec les dirigeants qui souhaitent relever les défis de la transformation digitale et de l’IA. Il est titulaire d'un MBA de l'Université de Birmingham, au Royaume-Uni, ainsi que d'un doctorat en management de Grenoble Ecole de Management (GEM).

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