PMT Bourgogne-Franche-Comté vient tout juste de recevoir le renouvellement du label Pôle de compétitivité. A point nommé pour mettre en oeuvre la nouvelle stratégie orientée sur les marchés, alors que les industries de la santé et de l’aérospatiale ont diversement traversé la crise sanitaire.


Bonne nouvelle cette semaine pour PMT Bourgogne-Franche-Comté : le pôle de compétitivité des microtechniques vient de voir son label renouvelé par l’Etat. Laurent Deschamps, président élu il y a un an et Renaud Gaudillière, le nouveau directeur depuis janvier, ont désormais le champ libre pour mettre en oeuvre leur stratégie d’appui des industriels de la précision. C’est un véritable coup de gouvernail qu’ils ambitionnent de donner, en orientant ses actions « vers la vision marché, de sorte que les entreprises se positionnent sur les segments idoines (étude de marché, analyse concurrentielle, conquête de clients). »

Première traduction de la nouvelle dynamique qui doit « refléter les évolutions majeures dans le monde des hautes technologies médicales et aérospatiales », la dénomination, la charte graphique, et la lisibilité du pôle de compétitivité ont changé. L’ex « pôle des Microtechniques » est devenu « PMT Bourgogne Franche-Comté, Precision everywhere ». A la création des pôles de compétitivité en 2005, celui du Grand Besançon avait épousé le nom de sa filière historique, les microtechniques, héritées du passé horloger et de la culture de la précision.

 

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Depuis, de nombreuses disciplines ont émergé  : optique, photonique, informatisation, connectique, nanophononique, automatisation, matériaux, biothérapies, e-santé, intelligence artificielle…, avec elles, de nouveaux métiers et de nouveaux modèles productifs. « Le terme microtechniques est en somme réducteur au regard de composants et de systèmes toujours plus miniaturisés, toujours plus intelligents, et de technologies en santé révolutionnaires (sur les cellules, les tissus, les molécules, le sang…). »

Les prochains rendez-vous du PMT
- Du 29 septembre au 2 octobre, partenaire du 56e congrès national de chirurgie maxillo-faciale, de stomatologie et de chirurgie à Besançon
- Les 1er, 2, 3 octobre, le 5è Hacking Health, avec un show room au CHRU de Besançon d'exposants, dont une quinzaine des projets novateurs (sur une centaine) issus des précédents « marathons" en santé
- Les 6 et 7 octobre : 9è édition de la Rentrée du DM (dispositif médical) organisé avec l'ISIFC
- Les 14 et 15 octobre à Besançon, ITD (Innovative Therapies Days), congrès international sur les thérapies innovantes organisé avec l’EFS

 


L’accélérateur Propulseur veut conquérir Dijon

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Le PMT change de nom pour traduire la diversité des activités liées à la miniaturisation.  © Laurent Cheviet

 
Autre motif d’évolution, la fusion des régions Bourgogne et Franche-Comté a opéré un changement d’échelle avec un élargissement du rayon d’action de Besançon à Dijon, de Morteau au Creusot, Montbéliard à Mâcon... et le rapprochement de forces complémentaires qu’il s’agit de stimuler.

« Le PMT se veut un accélérateur de business pour toute l’économie régionale, commente Renaud Gaudillière, et pour catalyser l’innovation, les deux clusters Innov’Health pour la santé et Aéromicrotech (aéronautique, spatial, défense) sont devenus respectivement PMT Health et PMT ASD ».

De même, le centre de développement Bio Innovation, inauguré ce printemps à Besançon, est partie prenante de cet écosystème offensif. Son principal partenaire, l’Etablissement Français du Sang (EFS) a en 2020 vu sa Plateforme d’innovations en biothérapies labellisée « Intégrateur industriel du Grand défi Biomédicaments ». Enfin, l’accélérateur Propulseur lancé en 2018 que dirigeait Renaud Gaudillière doit aider à faire émerger de jeunes entreprises innovantes. Le nouveau responsable Jean-François Milan s’emploie à élargir son influence à Dijon et à la Bourgogne, le périmètre désormais acquis du PMT.

 

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Chiffres-clés
- 200 adhérents (dont 100 PMT Health, 60 PMT ASD) quelques grandes entreprises mais essentiellement des PME, fabricants et sous-traitants industriels, de 15 à 30 salariés en moyenne
-  25 start-up accompagnées par l’accélérateur Propulseur
- Chiffre d’affaires : 1.4 millions € dont 52% de recettes propres (adhésions, prestations, formations, services, sponsoring par de grands groupes) et 48% de subventions publiques dont 90% par la Région, des collectivités (Grand Besançon Métropole, Pays de Montbéliard, Pays horloger) avec l’espoir que le GrandDijon devienne bientôt un partenaire financier.

 


« Riposte » à la crise sanitaire

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Les industries de la santé ont globalement mieux résisté à la crise sanitaire. © Laurent Cheviet.


La nouvelle orientation « vision marché » n’est pas vaine en cette période de crise que les deux principales filières du PMT, santé et aéronautique, n’ont pas vécu de la même manière. La filière santé a globalement, en toute logique, tiré son épingle du jeu, avec même des opportunités liées directement à la Covid-19. Pour autant, la suspension des opérations chirurgicales a entraîné chez certains fabricants une baisse significative des commandes.

La filière aéronautique s’est vue impactée plus rudement, avec des difficultés d’approvisionnement, la pression sur les matériaux, le poids des stocks immobilisés ou encore la perte de compétences avec le départ en retraite prématuré de personnels d’expérience. « Reste à savoir si les commandes n’ont pas été annulées mais seulement différées »,  commente Renaud Gaudillière. Des sous-traitants de rangs 3 et 4 ont accusé le coup, et d’autres PME et TPE à l’inverse ont été en mesure de se diversifier rapidement, voire de se développer.

 

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« Dès le premier confinement et le coup d’arrêt économique, le PMT a mis en œuvre un programme spécifique «  Riposte », destiné à venir en appui concret aux entreprises adhérentes. Une dizaine d’entre elles ont ainsi été aidées dans l’élaboration d’un diagnostic et la recherche de solutions de financement », précise Renaud Gaudillière. Et si aujourd’hui le redémarrage s’amorce, ce sont le coût des matières premières et les problèmes de recrutement qui risquent de les freiner. Ce qui fait affirmer au directeur que ce programme soutenu par la Banque Populaire de Bourgogne-Franche-Comté a de bonnes raisons d’être pérennisé.

 

Qui est Renaud Gaudillère ?

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© Yoan Jeudy Sosuite
Successeur de Régis Roche en janvier 2021 à la direction du PMT, Renaud Gaudillère a eu plusieurs vies dans l’univers de l’entreprise avant de rejoindre en 2020 l’équipe des 12 collaborateurs du PMT. Responsable du programme interne « Propulseur » à sa création en 2018, il s’y est fortement impliqué dans l’accompagnement de startups. Pour avoir longtemps lui-même dirigé des entreprises (il fut directeur général du groupe Galilé et de CLM Industries en Côte-d’Or), il a acquis une compréhension très pointue du monde industriel et une sensibilité à l’entrepreneuriat. Il sait combien « il est important pour le chef d’entreprise ou le porteur de projet d’être soutenu, sur tous les fronts, la formation, la mise en relation, la règlementation, la labellisation de projet, l’accès aux aides gouvernementales ou européennes, l’intégration au Plan de relance… ».

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