L’affluence est au rendez-vous de ce « Micronora, le retour ». Le salon des microtechniques de Besançon, qui a retrouvé son format présentiel quatre ans après, se termine aujourd’hui, et il ne devrait pas avoir de mal à atteindre ou dépasser sa prévision de 15.000 visiteurs. Après un quintette de PME de Bourgogne-Franche-Comté mercredi, présentation synthétique de quelques autres des pépites du tissu régional du travail de précision.


• Plastiform imprime l’électronique depuis les environs de Besançon

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Avec son offre « Plastitronic » combinant film plastique imprimé et connexion électronique, la PME tire les fruits de plusieurs années de R&D, expose Pascal Nizzi, responsable de comptes. © Laurent Cheviet


Plastique + électronique = « Plastitronic ». L’équation est ainsi posée par Plastiform depuis son site de Thise (Doubs) dans l’agglomération de Besançon. Au terme de plusieurs années de recherche, la PME de 25 salariés réalisant un chiffre d’affaires annuel de 3 millions d’€ a mis au point cette offre combinée dont elle engrange les premiers marchés à présent : un film imprimé est thermoformé selon un process propre à la PME pour devenir une pièce en 3D intégrant les fonctions électroniques, comme un éclairage Led, sans besoin de recourir à un circuit extérieur. La technologie appliqué est l’IME, « In Mold Electronics ». « La clé réside dans la capacité à garder la conductivité de l’encre imprimée », précise Pascal Nizzi, responsable de comptes de Plastiform. Le plastique, quant à lui, « apporte la protection, contre l’oxydation notamment », ajoute-t-il. Les applications portent par exemple sur la domotique, la décoration ou des éclairages dans l’automobile : tableau de bord, plafonnier, panneau de porte, face avant, hayon… L’innovation procure des gains de place et de poids jusqu’à 80 % et plus, selon Plastiform.
L’entreprise s’ouvre par ailleurs de nouveaux marchés de protection de pièces à haute température, de par sa capacité à transformer les plastiques aux meilleures performances thermiques et chimiques, notamment les PEEK et PEKK, des thermoplastiques semi-cristallins. « Ils atteignent les points de déformation les plus élevés possibles parmi les plastiques, respectivement à 250 °C et 300 °C en température de pointe. Ce qui leur font concurrencer les métaux ou les composites », décrit Pascal Nizzi. Ils sont appréciés en particulier pour leur grande résistance à l’usure. M.Noyer

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• Réactivité et proximité, les clés de la croissance à deux chiffres de MGP

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L'entreprise de Haute-Saône rachetée par Yves Sirurguet a investi 2 millions d'€ en trois ans. © Laurent Cheviet


Créée à Besançon en 1997 et installée à Voray-sur-l’Ognon (Haute-Saône) depuis 2011, l’entreprise MGP – Mécanique de grande précision – est spécialisée dans l’outillage de découpe, la réalisation d’ensembles de précision et les pièces mécaniques complexes. La PME de 18 salariés a pris appui sur ses investissements de modernisation du parc machines de 2 millions d’€ en trois ans pour faire de sa très grande réactivité son principal atout. Elle peut en effet répondre à des commandes spécifiques dans un délai express de 24 à 48 heures. Cette souplesse n’est pas étrangère à sa croissance annuelle de 25 % depuis 2018, qui a fait passer son chiffre d’affaires d’1,2 million à 3 millions d’€. Productrice notamment des ressorts d’horlogerie pour Cheval Frères, l’entreprise voisine d’Ecole-Valentin (Doubs) ou des pièces détachées à la demande de grands groupes industriels du secteur électrique comme General Electric, Schneider ou Legrand, MGP bénéficie aussi d’un mouvement de relocalisation des approvisionnements qui s’est accéléré après la crise sanitaire. « Nos clients reviennent vers la fabrication française, note Yves Sirurguet, qui a racheté l’entreprise en 2017. La proximité leur garantit une solution beaucoup plus rapide qu’avec leurs fournisseurs chinois habituels. En outre, nous ne sommes plus si chers que ça. » E. Prompt

 

Auréa intègre la robotique à son environnement de travail 

L’histoire d’Auréa se confond avec celle de Micronora, puisque le concepteur de machines d'assemblage spéciales d' Etalans (Doubs) a été fondé en 1992, l’année de la première du salon. Fidèle aux éditions suivantes, la PME (15 salariés et un chiffre d’affaires annuel de 2,5 millions d’€) a évolué depuis le dernier rendez-vous de 2018 vers l’incorporation d’une dose de robotique. Non pas sur le process lui-même, mais dans les étapes de chargement et déchargement des pièces. « Cette évolution a requis d’accompagner l’acquisition des équipements par un important travail de formation du personnel, pour leur appropriation », soulignent les membres de la direction présents à Micronora. Auréa, contraction d'Automation Usinage Réalisation Etude et Application,  reste bien posée sur ses fondamentaux de marchés que sont l’automobile, la connectique, la pharmacie, le médical et l’horlogerie. Son dirigeant, Christophe Dufresne, a agrandi ces dernières années le périmètre de son activité d’entrepreneur, en reprenant le bisontin Amidec qui a déménagé depuis à Thise, ainsi que Xenia Laser (process laser) à Saint-Etienne (Loire). M.N.

 

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• Jeambrun Appareillages trouve sa place dans la moyenne série

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Jérôme Nappey oriente la PME du haut-Doubs vers l'assemblage à valeur ajoutée. © Mathieu Noyer


Etablie à Maîche dans le haut-Doubs où elle emploie 15 personnes réalisant un chiffre d’affaires de 2 millions d’€, Jeambrun Appareillages a trouvé son positionnement : « la moyenne série de 100 à 1.000 unités, à la fois trop grande pour les acteurs de petite taille et trop petite pour les grands », résume son président Jérôme Nappey. Cette stratégie rencontre le succès en particulier dans l’équipement médical, dont la part déjà historiquement importante dans le chiffre d’affaires de la PME atteint 80 %. Jeambrun intervient dans ce secteur comme fournisseur de rang 1, tandis qu’il se situe plus loin dans la chaîne de la sous-traitance pour ses débouchés complémentaires de l’aéronautique, de l’industrie spatiale, ou encore de l’horlogerie. A partir de ses spécialités en décolletage, usinage de précision, rectification ou encore tournage, la trajectoire qu’a tracée pour elle son dirigeant consiste à « aller de plus en plus vers l’assemblage », générateur d'une valeur ajoutée supérieure. M.Noyer

 

Cinq Microns et Nano d’Or

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Le mini-centre d'usinage lauréat de Précise France © Groupe Pracartis

Micropolis 2022 a également renoué avec la tradition des Microns et Nano d’Or qui saluent les innovations dévoilées à l’occasion du salon désignées comme les plus remarquables par un jury d’entrepreneurs et de chercheurs. Les lauréats sont : Vulkam dans l’Isère pour un procédé de fabrication de mouvements horlogers par un thermo-moulage d’alliages métalliques amorphes ; Symétrie à Nîmes pour un positionnement ultra-précis des charges ; la bien-nommée Précise France (groupe Pracartis) en Haute-Savoie pour un mini-centre d’usinage de très haute précision malgré ses faibles poids (moins de 100 kg) et dimensions ; et enfin, régional de l’étape, le laboratoire bisontin Femto-ST pour sa micro-pince optique assemblée à l’extrémité d’une fibre et présentée comme le « premier démonstrateur d’une nouvelle génération de structures nanorobotiques ». M.N.

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