L’investissement de 89 millions d’€ engagé par le premier sidérurgiste mondial a permis la construction d’une seconde ligne de galvanisation à Florange, en Moselle. ArcelorMittal a présenté le 16 janvier dernier la première bobine d’acier revêtu sortie de ses nouveaux ateliers.
La spectaculaire halle industrielle construite à l’aube des années 80 étend sa longue silhouette en bordure la ville de Florange (Moselle). La nouvelle ligne de galvanisation qu’y a installé ArcelorMittal moyennant 89 millions d’€ d’investissement, a produit sa première bobine. Le 16 janvier dernier, Jean-François Malcuit, directeur de l’établissement de Florange, a détaillé le planning de montée en charge des procédés, après deux ans de lourds travaux.
À terme, la ligne doublera la capacité de production du site en tôles galvanisées, autrement dit revêtues d’une mince couche de zinc ou d’aluminium, à destination du marché automobile.
L’ambiance est étonnamment calme, en ce début d’année, dans le vaste bâtiment industriel de 240 mètres de long par 72 mètres de large. Il faut reconnaître que ces derniers mois, le site avait davantage l’allure d’une ruche, faisant cohabiter 250 personnes en permanence sur le chantier.
Par comparaison, au plus fort de son activité, l’exploitation de la nouvelle ligne baptisée « Galsa 2 » devrait mobiliser 70 salariés, sur les 2.200 d’ArcelorMittal Florange. « Nous déroulons une bobine d’acier pour la réenroulée à la sortie », résume Jean-François Malcuit.

Concrètement, les travaux ont consisté à convertir une ancienne ligne de revêtement des tôles d’acier par électrozingage, une technologie arrêtée à Florange, car devenue obsolète. L’opération n’est pas chirurgicale.
En effet, le nouveau projet n’a conservé que les ateliers « entrée » (soudage des tôles, dégraissage) et « sortie » (laminage pour parfaire la planéité, découpe et huilage). La partie centrale du bâtiment s’est vu greffer une partie « four de recuit » et « tour de séchage » culminant à 60m.
Phase d’essai et d’homologation
L’assemblage de la charpente métallique et la réalisation des fondations ont nécessité 2.600 tonnes d’acier et 9.000m3 de béton. En juin dernier, une grue sur chenille hors-norme de 1.250 tonnes est entrée en action afin de monter les quatre éléments de la tour. Ces modules pesant jusqu’à 350 tonnes avaient été préalablement préassemblés au sol avec leurs principaux équipements industriels.
Galsa 2 répond à un besoin commercial impérieux d’ArcelorMittal : La nécessité d’augmenter la production de la gamme « Usibor », un acier très rigide revêtu d’un alliage composé en majorité d’aluminium et destiné aux pièces de structure (Lire ci-dessous). À Florange, sa grande sœur Galsa 1, d’une capacité de 500.000 tonnes par an, revêt actuellement deux-tiers « d’Usibor » et un tiers d’acier traditionnel pour pièces de carrosserie.

ArcelorMittal engage maintenant les essais et l'homologation de ses tôles galvanisées pour ses clients constructeurs automobile. Cette période se prolongera jusqu’en juin, avant la montée en cadence progressive jusqu’à la pleine capacité de 800.000 tonnes par an. Le marché de l’aciériste est en grande partie européen.
En effet, sa technologie de galvanisation consistant à figer le plus rapidement possible le revêtement sur la tôle, demeure spécifique. Les constructeurs asiatiques, japonais notamment, privilégient une technologie différente consistant à faire pénétrer le revêtement dans l’acier via une opération de refonte supplémentaire.
Qu’est-ce que l’Usibor ?

« L’Usibor » est une variété d’acier extrêmement rigide brevetée par le centre de recherche ArcelorMittal de Maizières-lès-Metz (Moselle). Son lancement en 2013 avait pour ambition de répondre aux attentes des constructeurs en quête d’allègement des véhicules. Il est utilisé pour les pièces de structure comme le montant centrale de portes.
Il y est associé en partie basse au « Ductibor », un autre type d’acier, à l’inverse beaucoup plus élastique qui facilite l’absorption des chocs. « La conception de Galsa 2 répond à la nécessite d’accompagner la montée en puissance commerciale d’Usibor. Cette nuance d’acier implique la mise en œuvre d’un alliage différent dans le procédé de galvanisation. En effet, en raison de sa rigidité, les constructeurs automobiles doivent emboutir ces tôles à chaud et non plus à froid comme cela se pratique habituellement », explique Jean-François Malcuit. L’emboutissage à chaud étant susceptible de liquéfier le revêtement anti-corrosion, ArcelorMittal revêt l’Usibor d’un alliage composé en majorité d’aluminium et non de zinc.