Conçu par un groupe d’entreprises réunies au sein du Collectif Continuité Numérique (CCN), le prototype d’une ligne automatisée baptisée Axelle promet de s’adapter au tempo de l’opérateur. Régionaux de l’étape, l’ingénieriste bourguignon ATS et l’Alsacien SEW-Usocome ouvrent la voie de l’industrie 4.0 aux PME, face aux mastodontes mondiaux de l’accompagnement de l’usine du futur.


PME de France et de Navarre, voici Axelle, votre guide dans l’industrie 4.0. Cette ligne automatisée ainsi baptisée se présente comme le prototype d’une digitalisation de l’industrie voulue heureuse car épanouissante et non asservissante pour les hommes et femmes qui la vivent. Composée d’un convoyeur, d’un poste d’assemblage robotisé et d’un AGV (convoyeur autoguidé), elle promet de s’adapter au tempo de l’opérateur et à ses desidarata selon qu’il veuille se mettre en mode pilotage automatique ou en mode collaboratif de partage des décisions avec les collègues. 



Attention toutefois, Axelle n’est pas à acheter, mais à regarder : comme un concept-car, elle se veut une vitrine. Objet d’un « vernissage » le 8 octobre prochain, elle est déjà visible depuis quelques temps en « chair et en os » dans la tour de l’éditeur de progiciel SAP France à La Défense et en jumeau numérique dans les locaux de ses neuf géniteurs. L’identité de ces derniers : ATS Ingénierie, PME d’ingénierie industrielle à Montchanin (Saône-et-Loire) qui l’a assemblée, et les huit membres du Collectif Continuité Numérique (CCN).  




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Constitué depuis 2017, ce groupement informel réunit des fleurons de leur domaine respectif, français d’origine ou installés dans l’Hexagone, à savoir SAP, Festo (automatisation), GFI (informatique), IFM, Phoenix Contact (connectique), Sick (automatismes), Stäubli et SEW-Usocome. Ce dernier forme en quelque sorte le régional de l’étape, il représente l’Est au sein du collectif, depuis ses usines de Haguenau et Brumath (Bas-Rhin) et Forbach (Moselle).
« Nous apportons nos savoir-faire de motorisation et automatisation, en tant que référence de l’entraînement mécanique et électrique traduite par notre production de moteurs et réducteurs à usage industriel », énonce Philippe Grall, responsable marketing France et correspondant pour le CCN.
Grâce en particulier à l’unité de Brumath, SEW-Usocome offre aussi un exemple concret du passage à l’industrie 4.0 aux PME « pour lesquelles cela reste pour beaucoup une nébuleuse », reconnaît le cadre de l’entreprise forte de 2.200 salariés en France, filiale d’ETI allemande.

Relire l’article de Traces Ecrites News : SEW-Usocome, l’usine du futur qui tourne.


Agrégation des compétences des entreprises du collectif

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L'usine de Brumath de SEW-Usocome est un exemple concret du passage à l'industrie 4.0. ©Traces Ecrites


Face aux mastodontes mondiaux de l’accompagnement de l’usine du futur, le Collectif estime qu’il peut trouver sa place, selon deux arguments.
L’un est technique : « en agrégeant nos compétences, nous bâtissons une offre globale qui fait la jonction, essentielle mais déficiente aujourd’hui, entre les mondes de l’automatisme (l’OT) et de l’informatique d’entreprise (IT) », expose Philippe Grall. L’autre relève de l’humain. Elle  tient particulièrement à cœur de Rodolphe Roy, le PDG d’ATS.

« Avec Axelle, on crée une rupture, celle d’avec 30 ans de raisonnement sur la modernisation basée sur les seuls moyens de production, dans laquelle la question humaine se résume à la santé-sécurité, à  la réduction de la pénibilité. Ce n’est pas ainsi que l’industrie va attirer. Il faut réinventer une nouvelle relation homme/machine dans laquelle celui-ci est co-concepteur pour l’ergonomie et l’application au quotidien, où il est maître des décisions, et recentré sur des actions de plus forte valeur ajoutée.»


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Le bien-être au travail des collaborateurs, très bien, mais n’oublions pas les commandes pour faire tourner l’entreprise. Les membres du CCN comptent bien s’appuyer sur leur contribution à Axelle pour placer leur offre auprès de clients actuels et futurs, dans le cadre d’une installation neuve comme d’une modernisation des équipements existants. Pour ATS, ce prototype « aboutit déjà à une hausse du chiffre d’affaires », constate Rodolphe Roy. 

Sa conception prolonge en effet la construction d’offres centrées autant sur l’accompagnement à la transition digitale que sur la technologie pure, voire davantage. « Nous bâtissons des cahiers des charges qui reposent sur la participation des opérateurs dès la conception, au moyen de simulations complètes avec casques de réalité virtuelle, décrit le dirigeant. Ils constituent de vrais atouts face à notre concurrence qui est internationale. »

 

 
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 ATS, une histoire de croissance

Née en 1989, ATS Ingénierie a vécu, depuis, les nombreuses transformations de son métier, l’ingénierie industrielle. Depuis quelques années, l’entreprise s’est positionnée résolument sur l’accompagnement au passage à l’industrie 4.0 de toutes les filières, notamment la mécanique. « Pour se réinventer » selon son PDG Rodolphe Roy, elle a accepté  il y a trois ans d’intégrer le programme « Accélérateur de PME » de Bpifrance. Synonyme de plus grande ouverture vers l’extérieur, cette labellisation a amenée ATS à la grande foire industrielle de Hanovre en 2018, où elle a rencontré plusieurs membres du naissant Collectif Continuité Numérique.
Le cheminement commun aboutit à Axelle. La PME a grandi en parallèle pour atteindre un effectif de 196 salariés et un chiffre d’affaires de 18 millions d’€ en 2019. A sa base de Montchanin avec une agence à Fontaine-lès-Dijon, elle a adjoint depuis trois ans deux sites respectivement au Portugal et à Saint-Nazaire, celui-ci le rapprochant de son gros client Les Chantiers de l’Atlantique.

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