L’entreprise fondée en 2017 s’estime prête à franchir le cap industriel pour ses recherches et développements, surtout situés dans les groupes électrogènes de secours fonctionnant à l’hydrogène plutôt qu’aux énergies fossiles. Elle accueille à son capital un fonds du groupe Idec, qui serait un prestataire tout trouvé pour l’usine dont elle vise l’ouverture dans deux ans dans le Territoire de Belfort. Avant cette échéance, elle prévoit de doubler ses effectifs, à 40 salariés.
« La barque est au milieu de l’océan, il lui faut encore ramer, mais elle avance pour arriver à bon port ». Pour décrire la phase de développement qui s’ouvre pour H2Sys, le préfet du Territoire de Belfort Raphaël Sodini a eu le sens de la formule, ce mardi dans les locaux de 1.300 m2 de la jeune entreprise au Techn'Hom de Belfort. Avec les présidents du Grand Belfort et du conseil départemental, il a participé à la cérémonie d’annonce de l’entrée, à titre minoritaire, du groupe Idec au capital de la société conceptrice de générateurs électriques fonctionnant à l’hydrogène.
H2Sys planche depuis six ans sur ce sujet spécifique en vue de proposer la nouvelle énergie comme mode d’alimentation, en particulier de groupes électrogènes de secours. « Nous travaillons aussi, toujours au moyen de l’hydrogène, sur des prolongateurs d’autonomie embarqués pour véhicules électriques, nous fournisseurs des appareils pour la formation des personnels et nous avons mis au point le premier semi-remorque frigorifique en mode H2 avec l’industriel Chereau en Normandie », poursuit Sébastien Faivre, le dirigeant cofondateur de H2Sys.
« Désormais, il s’agit pour nous de passer à la phase industrielle, de recréer de l’emploi industriel dans l’énergie en Nord Franche-Comté », a-t-il souligné ce 27 juin.
Cette perspective motive l’augmentation de capital en cours, à laquelle Idec (*) participe à hauteur d’1,5 million d’€, ce qui devrait lui attribuer une « proportion significative de la partie minoritaire », le pourcentage au final dépendra des discussions en cours avec d’autres investisseurs. Le groupe immobilier opère cet investissement via son fonds Groupe Idec Invest Innovation qui cible les start-up de la mobilité décarbonée, de l’hydrogène vert ou encore du photovoltaïque. Soit un « pool » de 24 sociétés innovantes qu’H2Sys rejoint et dans lequel il pourra « puiser » des expertises technologiques complémentaires.
« Aménageur de zones, constructeur de locaux d’activités notamment logistiques, nous nous préoccupons du bilan environnemental de ce types de sites, dans le but de les rendre à énergie positive, avec la conviction que la solution sera mixte. Elle inclut l’hydrogène, si bien que H2Sys nous est apparue comme une brique essentielle à la construction de ce modèle », expose Christelle Rougebief, directrice générale de l’entité Idec Energy.
Après avoir levé quelque 5 millions d’€ en 2020 auprès des banques régionales (Caisse d’épargne, Crédit agricole, Banque populaire) et d’un fonds familial, ainsi que 750.000 € auprès de souscripteurs particuliers ces dernières semaines au moyen d'une campagne participative sur la plateforme WiSeed, H2Sys poursuit ainsi sa collecte de fonds propres, en direction de son objectif de moyen terme : la construction d’une usine de production, dans le Territoire de Belfort.
Les négociations pour trouver le - rare - foncier disponible avancent. « Nous visons la mise en service en 2025, de façon à répondre à la forte croissance du marché attendue dans la seconde moitié de la décennie », souligne Sébastien Faivre, dont la société vient d’être lauréate du programme « Première Usine » de France 2030, avec une aide de l’Etat à la clé.
Adopter la « culture client »

La construction devrait aller vite, dans la mesure où H2Sys a son prestataire tout trouvé, en la personne de son nouvel actionnaire majoritaire. En vue de franchir ce cap, la start-up belfortaine entame un changement profond de profil : ne pas se résumer à une société de recherche-développement mais devenir une entreprise à part entière, forte d’une direction financière, d’un service commercial ou encore d’un SAV. « Il nous faut également constituer un service méthodes qui puisse se situer à l’interface entre notre bureau d’études et la future production », pointe Sébastien Faivre.
En somme « nous devons passer de l’atout de l’innovation technologique - à faire fructifier bien sûr – à une culture client », ajoute le dirigeant. Un tel renforcement passera déjà par un doublement des effectifs dans les deux ans, de 20 aujourd’hui à 40 collaborateurs, avant un nouveau bond que générerait l’usine.
« Le développement doit reposer sur la conclusion d’accords-cadres pluriannuels », expose également le cofondateur d’H2Sys. L’adossement à Idec trouve, sur ce point, une justification supplémentaire, selon lui : la solidité d’un tel groupe « sécurise la prise de risque pour le client.» Surtout auprès d’une start-up qui dégage certes du chiffre d’affaires, d’un peu plus d’1 million d’€ (1,4 million d’€ en 2022), mais de loin pas encore à hauteur de ses sorties d’argent.
Cofondateur d’H2Sys en 2017 avec cinq autres associés, Sébastien Faivre a effectué la première partie de sa carrière au sein d’Alstom à Belfort, après son diplôme en 2008 de l’UTBM (Université de technologie de Belfort-Montbéliard). Plusieurs postes au sein du constructeur ferroviaire ont fini par l’amener dans l'équipe de pilotage d’un projet de véhicule à l’hydrogène jusqu’en 2014, à la veille du rachat de la branche énergie par General Electric. Sébastien Faivre avait choisi peu avant de voler de ses propres ailes, qui ont conduit à la création de la société s'apprêtant à changer de dimension dans les prochaines années.
(*) 700 salariés dans le monde, chiffre d’affaires de 521 milliions d’€ en 2022, environ 700.000 m2 construits chaque année

%20(002).jpg)















.jpg)




























.png)


















