CONSTRUCTION MÉTALLIQUE/BOURGOGNE. Le dernier fabricant français de machines spéciales pour les charpentiers métalliques s’ouvre à de nouveaux marchés.
La forte capacité à innover de Vernet-Behringer lui permet de séduire dorénavant les serruriers et les métalliers avec des équipements capables d’usiner des profilés plus petits.
Ils étaient nombreux à se déplacer aux journées techniques d’automne (*), organisées par l’entreprise les 26 et 27 novembre dernier.
« Nos clients nous enrichissent, car ils expriment en permanence de nouveaux besoins qui font évoluer nos équipements », glissent à qui veut l’entendre Pascal Denis, P-DG de Vernet-Behringer à Dijon. Ce vendredi 27 novembre, la vaste halle industrielle du dernier fabricant de machines-outils pour le monde de la construction métallique ressemble à une salle des pas perdus un jour d’affluence.
Avec François Rossignol et Lionel Robelin, ses deux associés plus que complémentaires, le dirigeant ne sait plus où donner de la tête, tant clients et prospects se bousculent depuis la veille devant les dernières innovations présentées et expliquées par un personnel aussi avenant que compétent.
La perceuse, fraiseuse, découpeuse, baptisée HD-S 412, qui identifie aussi les futures pièces à assembler, fait florès.
Il faut dire que cette machine élargit considérablement la clientèle de l’entreprise, plutôt dédiée aux charpentiers et pylôniers métalliques, en s’adressant aux serruriers et métalliers.
Pourquoi ? Parce que ce petit bijou de technologie qui vaut, selon les options, entre 300 000 et 350 000 € peut ouvrager de plus petits profilés, de 40 sur 40 mm. « Nous voulions répondre présents car ces deux professions s’équipent industriellement », souligne Pascal Denis.
10% de l’effectif employé à la R&D
Pour les plus gros travaux, l’industriel a aussi revisité une partie de sa gamme, avec des centres d’usinage de grosses poutrelles, entièrement automatisés qui travaillent seuls la nuit, et une nouvelle ligne de perçage de plaques, goussets et platines (tôles plates). Et que dire du RD-X !
Nous plongeons presque ici dans l’univers de la Guerre des Étoiles tant ce robot de découpe plasma imite les mouvements humains grâce à ses huit axes. « Nous offrons de plus en plus de fonctionnalités permettant le travail de formes complexes et la réduction des transferts de matière première », explique Lionel Robelin.
Dipômé des Arts et Métiers et le plus discret du trio de dirigeants, ce dernier chapeaute entre autres la R&D qui intègre pas moins de 14 ingénieurs et techniciens, soit près de 10% de l’effectif global (150 personnes) et s’appuie sur un budget frisant les 2 millions d’euros, soit 10% du chiffre d’affaires (20 millions d’€).
« Nous ne pouvons jamais nous retourner et patienter », constate François Rossignol. Le troisième homme, directeur général responsable de la gestion administrative et des finances, rappelle ainsi que la fermeture des marchés russe et ukrainien, en raison de la guerre et du boycott européen, a fait perdre à l'entreprise 22% de son chiffre d’affaires à l’exportation qui représente 83% de l’activité totale.
Le manque à gagner a toutefois été compensé par d’autres marchés : l’Inde, l’Asie avec le Vietnam et un début de commercialisation en Chine, ainsi que l’Australie pour la zone Pacifique.
Il est vrai que chez Vernet-Behringer, on parle de très nombreuses langues étrangères. Bernard Dubreuil, directeur du site Blondeau Bourgogne, à Chassey-le-Camp en Saône-et-Loire, lui, reste indéfectiblement fidèle à la langue de Molière.
Ce charpentier métallique (5 millions d’€ de chiffre d’affaires avec 20 salariés) est intégralement équipé par Vernet-Behringer. « C’est robuste, fiable et nous avons une proximité géographique inappréciable », conclut le dirigeant de la PME.
A noter aussi la présence des tonneaux d'ébavurage de Spaleck Industries à ces journées techniques. « Un partenariat moral et intellectuel basé sur le respect réciproque et qui nous permet de présenter des produits parfaitement complémentaires et indispensables aux nôtres », argumente Pascal Denis.
(*) Pas loin de 80 personnes reçues par vagues successives sur ces deux jours. Pour sa précédente manifestation des 4 et 5 mars dernier, Vernet-Behringer avait accueilli une centaine de fabricants de pylônes, dont de très nombreux étrangers.

Crédit Photos : Traces Ecrites.