UNIVERSITÉ/BOURGOGNE. Pour construire trois équipements dédiés à la recherche et aux loisirs et rénover son plus grand bâtiment d'enseignement, l'Université de Bourgogne a choisi la procédure du contrat de partenariat public privé (PPP).

En plus de construire et financer le projet, Pertuy Construction, filiale du groupe Bouygues, implantée dans l'Est de la France, assurera la maintenance des nouveaux bâtiments pendant 25 ans.

 

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Finition des travaux sur l'esplanade Erasme où les voitures ont cédé la place aux piétons et au tramway. ©Traces Ecrites.

 

A la rentrée 2015, les étudiants prendront possession de quatre nouveaux bâtiments, sur le campus de Dijon. En attente depuis 2009 dans le cadre du plan de modernisation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le projet a connu un coup d'accélérateur en juillet 2013 avec la signature d'un contrat de partenariat public privé (PPP) avec Pertuy Construction, filiale du groupe Bouygues, implantée dans l'Est de la France.

 

Deux ans plus tard, quasiment jour pour jour, les travaux qui consistent à bâtir près de 7000 m2 et à rénover 4500 m2 de façades, seront achevés. La clé ? Les quatre chantiers se déroulent simultanément, dans des délais négociés qui ont motivé le choix de cette procédure auprès de la présidence de l'université.

 

Ce marché de 25 millions d'€ TTC englobe la conception, la  construction, le financement de l'opération ainsi que la maintenance des bâtiments pendant 25 ans. En plus des délais de réalisation, l'Université de Bourgogne justifie son choix de la procédure du PPP par la prise en charge de la maintenance des futurs bâtiments par le constructeur. « On raisonne ainsi en coût global, construction plus entretien », explique Anne Girollet, vice-présidente de l'université.

 

Banque japonaise

 

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La maison de la métallurgie. ©Atelier d’Architecture Michel Rémon.

 

L'établissement d'enseignement supérieur paiera un loyer annuel de 2 millions d'€ à Prisma 21, une SAS (société par actions simplifiée) spécialement créée par Pertuy Construction pour porter le projet. Les services internes universitaires n'auront que la maintenance courante à gérer.

 

Pour financer le projet, Pertuy Construction a contracté un prêt auprès d'une banque japonaise, Sumitomo Mitsui Banking Corp (SMBC), celle qui lui a offert, selon André Touzet, responsable du pôle PPP, les conditions avantageuses recherchées.

 

Pour le réaliser, la major s'est associée les compétences des ateliers Michel Remon, architecte, d'Y Ingénierie, bureau d'études thermiques, de Bouygues Energies Services qui s'occupera de la maintenance et de Logifac, exploitant hôtelier pour la partie hébergement de la maison internationale des chercheurs.

 

Celle-ci sera livrée en mai, en même temps que l'institut Marey. 40 logements sur deux niveaux vont héberger les chercheurs étrangers, régulièrement accueillis dans les laboratoires de l'université. L’exploitation sera assurée par la société de projet Prisma 21. Une partie des recettes sera reversée à l’université après déduction des charges d’exploitation.

 

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La maison internationale des chercheurs. ©Atelier d’Architecture Michel Rémon.

 

L'institut Marey, d'une surface de 4000 m2, abritera les plateformes technologiques de trois laboratoires universitaires : électronique, informatique et image, motricité et plasticité, études de l’apprentissage et du développement, ainsi qu'une maison de la métallurgie.

 

Welience, la filiale de transfert de technologie de l'Université gèrera cette dernière. Conçue comme « un hôtel à projets », sa mission est de faciliter les échanges entre le monde de la recherche et les entreprises, ainsi que de générer des start-up.

 

Un data center à la place de l'ancienne chaufferie

 

Le troisième équipement, construit à proximité du stade, est un multiplex de 800 m2 qui accueillera des événements et des spectacles et abritera les associations étudiantes. Sa gestion sera assurée par les services de l'établissement. Les trois nouveaux bâtiments seront reliés au réseau de chauffage urbain de la ville que l'université a adopté l'an dernier, comme alternative à sa chaudière à charbon, vétuste.

 

Le contrat confié à Pertuy Construction comprend également l'isolation du bâtiment des sciences Mirande, le plus vaste du campus avec ses 4500 m2 de façades. L'université espère ainsi économiser 21 000 € sur sa facture de chauffage

 

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La tente, une sculpture de Yaacov Agam réalisée en 1974 au titre du 1% artistique de l'Etat. ©Université de Bourgogne.

Cerise sur le gâteau, l'entreprise rénove La tente, une sculpture de Yaacov Agam réalisée en 1974 au titre du 1% artistique de l'Etat : cinq structures tubulaires en inox en forme V dont le mécanisme qui lui donnait une mobilité n'a pas résisté à la rouille.

 

Hors contrat, selon la procédure des marchés publics, l'université prévoit par ailleurs de construire à l'emplacement de son ancienne chaufferie, un data center de 675 m2,  chiffré à 3 millions d'€.

 

Celui-ci regroupera toute la puissance de calcul de l'université. Sa singularité : un principe de refroidissement novateur valorisera les calories produites par l'équipement dans le circuit de chauffage universitaire.

 

La période des travaux ne sera pas pour autant terminée, puisque plusieurs autres bâtiments d'enseignement doivent être isolés.

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