Jean-Charles Weber transmet son bureau d’études à son fils Damien concomitamment au dépôt d’un brevet d’un nouveau dispositif de filtration des polluants industriels.
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), la transmission de l’entreprise familiale Web’Air à la seconde génération se conjugue avec le lancement d’une innovation dans le traitement des rejets gazeux industriels. Jean-Charles Weber, fondateur de ce bureau d’études en 2002, a déposé cet été le brevet d’un nouveau dispositif de filtration baptisé Nanotec Filter® concomitamment à la cession de l’entreprise à son fils, Damien, ingénieur diplômé de l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM).
Dans la galaxie des technologies de filtration de l’air (absorption, oxydation, électrofiltre, etc.), le système breveté par Web’Air s’inscrit dans la grande famille du « lavage au gaz ». Dans ce type d’installation, les particules sont transférées du gaz vers un liquide, ce qui autorise le traitement d’un grand nombre de polluants.
La société de quatre personnes (chiffre d’affaires de 200.000 €) a perfectionné le système du lavage au gaz en l’associant à une autre technologie, elle aussi éprouvée, celle du prétraitement par « dépoussiérage cyclonique ». Dans ce dispositif, l’effet cyclonique sépare mécaniquement les poussières par la force centrifuge. Les particules freinées par le contact avec la paroi s’agglomèrent et tombent sous l’action de la pesanteur dans la trémie du dépoussiéreur cyclonique.
« Contrairement aux procédés classiques de lavage au gaz, la technologie Nanotec Filter® bénéficie d’une efficacité de filtration très élevée, consomme peu d’énergie, a un faible encombrement et évite l’encrassement et le réenvole des particules », argumente Damien Weber, gérant.
Les débits de filtration annoncés par le bureau d’études apparaissent très étendus, à raison de 50 à 100.000 normo mètres-cubes par heure. Le dispositif autorise le traitement des effluents gazeux à spectre granulométrique très large : particules PM 10, PM 2,5, PM1, particules submicroniques, gaz solubles, contaminants biologiques, etc.
Développement sous licences

Web’Air est actuellement en quête de partenaires susceptibles d’expérimenter son innovation. Elle commercialise Nanotec Filter® sous forme de licences exclusives concédant à ses partenaires (industries minière, métallurgique, papetière, transformation du bois, etc.) le contrôle de sa technologie sur leurs marchés spécifiques.
Le fret maritime offrirait également d’intéressantes opportunités. Depuis 2020, les navires marchands sont soumis à une nouvelle réglementation internationale destinée à réduire significativement leurs émissions d’oxydes de soufre (SOx). « Notre technologie a l’avantage d’offrir un encombrement limité. Nous pouvons traiter 3.000 m3 par heure en occupant le volume d’un bureau, contrairement à une tour de lavage plus encombrante. Par ailleurs, l’originalité de la licence est qu’elle est vendue sous forme de service comprenant la licence, ainsi qu’un panel de prestations d’ingénierie », complète le dirigeant.
La société étant spécialisée dans les études, les essais pilotes et la conception/dimensionnement/installation, elle bénéficie en interne toute la palette de savoir-faire nécessaires à la concrétisation de ses dispositifs. D’autant que le brevet de base, issue de quinze années de recherche, demeure d’une grande simplicité « ce qui limite les risques de copie et simplifie la fabrication », conclut Damien Weber.