Emmanuel Macron met 114 millions d'euros sur la table pour l’implantation d’une usine d’électrolyseurs de McPhy à Belfort

La création d’une usine de fabrication d’électrolyseurs de McPhy devrait créer 400 emplois sur le Territoire de Belfort. L’aide publique officialisée par Emmanuel Macron, en visite hier 10 février à Belfort, s’élève à 114 millions d’€, auxquels s’ajoutent 10 millions du Fonds Maugis, hérité du non-respect de créer 1.000 emplois à Belfort par General Electric suite au rachat de la branche énergie d’Alstom.

 

Le président de la République n’est pas venu les mains vides, hier jeudi 10 février, à Belfort à l'occasion de l'officialisation du rachat de la branche énergie de General Electric par EDF. L’Etat français débloque après accord de l’Union Européenne, pas moins de 114 millions d’€ pour le projet d’implantation d’une usine de fabrication d’électrolyseurs de la société McPhy à proximité de l'Aéroparc de Fontaine. Ce type d’équipement, baptisé « giga factory » et conçu avec un process d’électrolyse alcaline sous pression, fournit de l’hydrogène bas carbone aux industriels.

 

 

L’accord, non encore officiel de cette société française, cotée depuis 2014 à la Bourse de Paris, était conditionné à l’obtention de ces fonds. La manne étatique découle d’une dérogation aux règles de concurrence européenne. « Mais elle s’explique par le caractère de Projet Important d’Intérêt Commun (PIIEC), lié aux sources d’énergies propres, comme l’hydrogène », souligne, ravi, Damien Meslot, maire de Belfort.
L’élu confirme tout un travail conduit avec les équipes de McPhy, mais ne peut encore révéler le montant global d’investissement. Juste, lâche-t-il « 50 millions pour l’usine nue. » La décision définitive devrait intervenir d’ici la fin du premier semestre 2022, indique, interrogée par nos soins, l'agence de communication de McPhy.

 

Le territoire du nord Franche-Comté s’ancre dans l’hydrogène

 

Issue de recherches du CNRS et fondée en 2008, McPhy, société spécialisée dans le design, la fabrication et l’intégration d’électrolyseurs alcalins sous pression et de stations hydrogène demeure un acteur en devenir avec seulement 13,1 millions d’€ de chiffre d’affaires réalisé en 2021 (*). L’énergéticien propre revendique toutefois une solide position financière avec 177 millions d'€ de trésorerie et de nombreuses prises de commande à plus de 20 millions d’€.

Présent à l’international en Allemagne à Wildau et en Italie à San Miniato pour l’assemblage des électrolyseurs, McPhy (155 collaborateurs) exploite aussi un site de production de stations d’hydrogène à la Motte-Fanjas (Drôme) et une unité d’ingénierie à Grenoble.

 

Parmi ses principaux actionnaires figurent EDF Nouveau Business, l’Américain, également coté, Chart Industries et Technip Energies, elle aussi en bourse. Grâce à ce déblocage des fonds et la confirmation probable de l’industriel, le Territoire de Belfort s’ancre comme un pôle national dédié à l’hydrogène.

(*) Le chiffre d’affaires est composé à 55% par la fourniture d’électrolyseurs (39% pour les électrolyseurs de grande capacité McLyzer et 16% pour la gamme Piel) et à 45% par les stations hydrogène McFilling.