EMBALLAGE. Les dix-sept ans de Taracell à Burnhaupt-le-Haut (Haut-Rhin), c’est l’histoire d’une suite d’adaptations pour faire une place aux mousses plastiques sur des marchés en mutation, face à une concurrence multiforme des matériaux.
L’entreprise peut ainsi maintenir ses 22 emplois.
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L’automobile avait motivé l’entreprise à capitaux familiaux suisses à implanter, en 1995, une unité française dans l’Alsace qui lui est limitrophe. «Elle représentait alors 99 % des débouchés, aujourd’hui sa part n’est plus que de 40 %», souligne Aline Schirm-Marzolf, la gérante depuis 8 ans de Taracell France.
La diversification a pris deux directions. D’abord, l’emballage d’équipements pour les énergies (aérateurs double flux, coquilles d’isolation pour échangeurs à plaque etc… ) ainsi que les pièces techniques. Tout en restant un pilier, cette activité pâtit du frein que connaissent les énergies renouvelables en raison de la baisse des subventions publiques.
Une troisième voie a été trouvée dans les caissons de transport de produits pharmaceutiques sensibles : vaccins, médicaments, produits biotech… La mousse de Taracell assure leur isolation thermique. «Tel produit sera garanti maintenu dans une fourchette de température requise de + 2 à + 8 degrés pendant quatre jours quelque soit son lieu de destination, qu’il s’agisse de Moscou ou d’un pays tropical», cite en exemple Aline Schirm-Marzolf.
A chacun de ces positionnements, l’entreprise doit trouver le plus qui légitime son matériau. Dans l’automobile où ils entrent surtout dans la fabrication de panneaux de portes, tableaux de bords et montants de baies, ou pour des pièces de sécurité, c’est face aux technologies d’injection et de thermoformage que tout se joue.
«Nos produits à base de mousse sont plus légers (jusqu’à 4,3 kg par véhicule dans le cas des panneaux de porte), ils absorbent particulièrement bien les chocs, ils peuvent bénéficier d’une fonction à la fois chauffante et esthétique car on peut leur appliquer un revêtement textile simple ou chauffant», décrit la dirigeante.
«Pour être compétitif, l’utilisation des mousses nécessite que leurs propriétés et leurs fonctionnalités soient exploitées (effet clip, isolation, absorption de chocs…) dans les applications, car les matières expansées sont plus chères que les pellets pour l’injection classique», ajoute la chef d'entreprise.
La taille de l'entreprise et la volonté de s'autofinancer explique le positionnement de la PME sur des niches de moyennes séries à forte valeur ajoutée. On les trouve dans les véhicules haut de gamme et de luxe : grâce à la technique du surmoulage, les mousses peuvent être revêtues de cuir. Le portefeuille de clients constructeurs en direct ne comprend donc pas un Peugeot ou un Renault, mais les Mc Laren, Bentley, Maserati ou autres Aston Martin.
En veille permanente pour de nouvelles applications
Taracell fournit aussi pour des équipementiers de rang 1 généralistes comme Faurecia ou Visteon. L’argument de la légèreté séduit aussi les constructeurs de véhicules électriques et hybrides qui ont besoin de compenser le poids de leurs batteries et autres équipements spécifiques.
«Nous restons en veille permanente pour trouver de nouvelles applications», expose Aline Schirm-Marzolf. Dans ce but, Taracell France lance deux nouveautés sur le marché ce printemps.
Son polyéthylène Tarafoam-E vise des marchés multiples : rénovation thermique des bâtiments, coussins d’assises de siège dans le nautisme, mécanique de précision et horlogerie, etc… Ceci en vertu de ses multiples propriétés relevées par la dirigeante : «résistant à l’abrasion, étanche à l’eau et flexible à 360° à la différence du polypropylène». Ce dernier point est dû à son façonnage cross link par croisement de molécules.
L’autre nouveauté est une base polystyrène le Tarafoam-X «dense comme du bois et qui ne goutte pas à la différence des mousses classiques» expose Aline Schirm-Marzolf, démonstration à l’appui ! C’est dans la plage autour de 100 degrés que le produit fait montre de sa meilleure efficacité. Le capotage de batteries auto en représente une application possible.
Cette suite d'adaptations permet à l'entreprise de maintenir un chiffre d’affaires de 4 millions d'€, soit un cinquième de celui du groupe. Elle est notamment certifiée Iso TS 16 949, ISO 14001 et UL 94, une norme américaine d’inflammabilité des plastiques, indispensable pour vendre aux Etats-Unis.
Crédit photos: Taracell