SPIRITUEUX/BOURGOGNE. Gérard Briottet, la cinquième génération, voulait prendre sa retraite à ses 60 ans.

Sage décision qui permet à Claire et Vincent, ses deux enfants, de reprendre cet ancestral liquoriste dijonnais, plus que jamais familial.

Portraits croisés de deux jeunes entrepreneurs et de leur entreprise.

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ils font plaisir à voir comme à entendre. La raison ? L’envie de faire et bien faire leur gamme d’alcools fins et de liqueurs, de la vendre de par le monde dans 18 pays. « On a l’amour du produit », déclare d’entrée de jeu Claire Briottet-Garcin. Et là, elle est si intarissable que son frère Vincent ne peut juste qu’opiner du chef.

« Nos marcs vieillissent plusieurs années en fûts de chêne de 228 litres ; notre prunelle est faite avec des noyaux qui ont macérés au moins un an ; notre crème de pêche de vigne de la région découle d’un travail de la chair, du noyau et de la peau et nous procédons toujours à deux extractions… »

Claire est ainsi capable de commenter la gamme de 53 produits maison sans reprendre le moins du monde son souffle et, on ne s’en lasse pas. « C’est son truc, car elle s’occupe du marketing et du commercial », ponctue sobrement Vincent Briottet.

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Lui-même, en charge de la production, de la qualité et des achats, complète à merveille les compétences de ce duo de dirigeants. Une question se pose pourtant : quid s’ils ne sont pas d’accord sur une décision stratégique ? « Et bien notre père, Gérard, qui a voulu partir à ses 60 ans et vient trois fois par semaine, tranche », assure Claire.

L’entreprise a été fondée en 1836 par James Demontry, mort tragiquement du choléra à l’âge de 43 ans. Elle est alors viticole avec un domaine à Chambolle-Musigny. Au début du 20ième siècle, Edmond Briottet la reprend et se spécialise dans les spiritueux.

S’en suit une saga avec Jules, qui l’installe 12 rue Berlier au cœur de Dijon, puis André, Jean, Gérard et aujourd’hui, Claire et Vincent. « Nous avons eu la grande chance qu’il n’y ait que peu d’enfants à chaque fois, ce qui a favorisé les successions et nous contrôlons 100% du capital », explique Claire.

liqueursbriottetDiversifier les marchés export et la clientèle

 

Si la crème de cassis de Dijon, devenue en 2012 une identification géographique (IG) et fabriquée chez Briottet à partir de 100% de baies Noir de Bourgogne, pèse 50% des 2 millions d’€ de chiffre d’affaires, les liquoristes qui emploient 7 personnes, innovent constamment.

Ils vantent ainsi sans retenue les mérites de leur cactus piment et figue de barbarie, tout comme ceux de leur thé vert hibiscus. « Nous avons toujours deux ou trois nouveautés en gestation », indique Vincent Briottet.

La commercialisation évite la grande distribution et se concentre dans le réseau traditionnel des épiceries fines, des bars à cocktails, des hôtels, restaurants et cavistes « Nous développons aussi la vente par Internet. »

 

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L’exportation - 48% de l’activité - est principalement anglo-saxonne : Royaume-Uni, patrie des "bartenders" branchés, États-Unis, Nouvelle-Zélande… « Nous cherchons à nous diversifier géographiquement et attaquons en ce moment le vaste marché russe », souligne Claire Briottet-Garcin.

L’outil industriel, renouvelé entre 10 000 à 200 000 € par an suivant les besoins, suffit pour l’instant à la production des 500 000 bouteilles annuelles aux formes très différentes.

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Qui sont Claire et Vincent Briotet ?

Après un IUT en gestion, finances et comptabilité, Claire (31 ans) intègre une école de commerce avec une spécialisation entrepreneuriat. Sa première expérience l’a conduit à diriger un supermarché.
Vincent (33 ans), titulaire d’un BTS électro-technique, fait ensuite une école de packaging. Son premier poste sera chez le lessivier allemand Henkel. Il se fait ensuite embaucher trois ans par le verrier Saverglass.
Entrés ensemble il y a cinq ans dans l’entreprise familiale, ils passent par tous les services avant de la diriger depuis quelques mois.

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Crédit photos : Traces Ecrites

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